BSH Grand Est mars 2019

Synthèse du mois

Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations de la mi-mars ont généré un apport qui a nettement amélioré les écoulements dans tous les cours d’eau. En conséquence, les débits moyens mensuels de ce mois sont globalement conformes, voire même supérieurs aux normales de saison.
La situation est moins favorable pour les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) qui étaient encore en début de mois sous l’influence du déficit pluviométrique important observé en février. En conséquence, les VCN3 de mars restent encore globalement inférieurs aux normales de saison.

Au mois de mars sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie est globalement proche de la normale avec localement de légers déficits mais aussi de légers excédents.
Les débits moyens mensuels des cours d’eau sont globalement conforme à la normale pour la période. Par contre, la situation des débits minimaux reste majoritairement inférieure au médian.

Les niveaux moyens mensuels des nappes de la région gardent majoritairement une tendance à la hausse pour le mois de mars. Leurs niveaux retrouvent des valeurs conforme à un mois de mars, à l’exception de certains secteurs, notamment la nappe de la craie de Champagne-Ardennes et de la nappe d’Alsace au sud de Colmar, dont les niveaux restent très inférieurs aux niveaux observés habituellement pour un mois de mars.

Pluviométrie

Mars 2019

Bilan Global
Excédentaire

Pluviométrie du mois

- Lorraine

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 10 et 17 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 1 et 9 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 86.0 mm soit un excédent global de 4%.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 100 mm voire 150 mm,localement sur la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, et 200 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est hétérogène pour les quatre départements :
* pour la Moselle, le bilan excédentaire est compris entre 110% et 125% sur une large moitié ouest et l’extrême sud-est et est proche de la normale sur le reste du département
* en Meurthe-et-Moselle, le bilan également excédentaire est globalement compris entre 110% et 125%, avec une limite basse, proche de la normale dans l’extrême sud-est et une limite haute qui atteint 150% dans l’extrême nord-ouest
* pour la Meuse, le bilan est hétérogène : déficitaire,de 10% à 25% voire localement 50% sur la moitié nord-est du département, proche de la normale sur la moitié sud et excédentaire, de 110% à 125% voire 150% sur le reste du département
* dans le département des Vosges, un bilan aussi hétérogène : déficitaire de la limite ouest du département à une limite à l’Est d’Epinal avec une valeur comprise entre 10% et 25% puis variant de proche à la normale à 125% jusqu’à la limite Est du département.

- Alsace

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 7 et 17 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 10 jours.
La 2ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 78.5 mm soit un excédent global de 15%.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 100 mm en plaine, voire 150 mm localement dans le nord-ouest du Bas-Rhin, et 200 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est disparate sur chaque département :
* Pour le Bas-Rhin : l’excédent s’étage de proche à 1.5 fois la normale de l’Est du département vers l’ouest
* Pour le Haut-Rhin : le bilan est, dans la plaine haut-rhinoise, déficitaire de 10% à 25% entre Colmar et Mulhouse et à l’extrême sud du département, proche de la normale entre ces deux zones, et excédentaire de 110% à 150% à l’ouest, sur le relief haut-rhinois.

- Champagne-Ardenne

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 9 et 16 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 2ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 72.0 mm soit un excédent global de 3%.

Les cumuls sont compris entre 50 mm (30 mm dans la Marne) et 75 mm voire 100 mm pour le département de la Haute-Marne et 150 mm pour le département des Ardennes.

Le Bilan par rapport à la normale est là aussi hétérogène :
* Pour la Haute-Marne : le bilan est proche de la normale à l’exception d’une zone excédentaire à l’extrême sud-ouest comprise entre 110% et 125%
* Pour l’Aube : le bilan est homogène et proche de la normale sur tout le département
* Pour la Marne : le département affiche un déficit sur une petite moitié nord, compris entre 10% et 25% alors que sur une large moitié sud l’excédent varie de proche à la normale à 125%
* Pour les Ardennes : le bilan excédentaire sur la moitié nord du département, de 110% à 150%, contraste avec une moitié sud déficitaire, entre 10% et 25%, et une bande à l’Est du département, proche de la normale.

Pluviométrie de septembre 2018 à mars 2019

Pour cette période, le bilan est déficitaire sur tout le Grand Est :
* pour la Lorraine : compris en moyenne entre 25% et 50% à l’exception, pour le département de la Moselle, d’une bande à l’extrême ouest et Est ainsi que de la moitié nord, d’une petite moitié nord de la Meurthe-et-Moselle ainsi que d’une zone de la Meuse, du nord-ouest au sud-est du département, où il est moins accentué, de 10% à 25%
* pour l’Alsace : globalement compris entre 25% et 50% mais, moins accentué, de 10% à 25%, sur une moitié ouest de la région, élargie dans le Bas-Rhin et plus étroite dans le Haut-Rhin
* pour la Champagne-Ardenne : déficit compris entre 25% et 50% pour le département de la Haute-Marne, pour une bande nord-est/sud-ouest de l’Aube et le nord-est et la limite Est du département de la Marne, déficit cependant moins accentué sur le reste de ces deux départements ainsi que sur les Ardennes, de proche de la normale à 25%.

Pluies efficaces.

Le cumul des pluies efficaces est hétérogène sur la région :
* pour la Lorraine, il est majoritairement compris entre 0 mm et 50 mm mais est plus marqué, de 50 mm à 75 mm localement sur la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, et de 50 mm à 150 mm sur le relief vosgien
* pour l’Alsace, il est plus contrasté : dans le Bas-Rhin, il est globalement compris entre 0 mm et 25 mm sur une large moitié Est et plus accentué, de 25 mm à 50 mm (et jusqu’à 125 mm sur le relief) sur le reste du département, et pour le Haut-Rhin, il est globalement compris entre 0 mm et 50 mm en plaine (mais plus déficitaire au sud de Colmar de -25 mm à 0 mm) et de 50 mm à 150 mm sur le relief.
* pour la Champagne-Ardenne, globalement compris entre 0 mm et 25 mm dans l’Aube et dans la Marne , entre 25 mm et 50 mm dans la Haute-Marne, et de 0 mm à 100 mm du sud au nord du département des Ardennes.

Le cumul de pluies efficaces de septembre 2018 à mars 2019 reste positif et est compris :

* pour la Lorraine, entre 100 mm et 300 mm, 400 mm dans le nord-ouest de la Meurthe-et-Moselle et sur une grande partie du département de la Meuse et jusqu’à 750 mm sur le relief vosgien
* pour l’Alsace, entre 50 mm et 100 mm dans la plaine au sud de Colmar puis de 100 mm à 400 mm sur le reste de la région voire 750 mm sur le relief haut-rhinois
* pour la Champagne-Ardenne, globalement compris entre 200 mm (100 mm pourl’Aube et ponctuellement dans la Marne)et 300 mm, avec localement 400 mm en Haute-Marne, et jusqu’à à 500 mm dans le nord des Ardennes.

Eau dans le sol au 01/04/2019

L’indice d’humidité des sols au 01/04/2019 est compris entre 0.50 (Alsace) et 1.00 (relief vosgien et localement dans les Ardennes).
Cela génère un écart pondéré à la normale hétérogène et globalement négatif, entre -40% (Alsace) et 0%.

Eaux superficielles


En Alsace, les pluies plutôt soutenues en milieu de mois ont permis une hausse généralisée des débits moyens mensuels. Les bassins vosgiens et autres affluents de l’Ill (Giessen, Bruche) ont été les plus réactifs avec des hydraulicités avoisinant 1.5 en moyenne (+50%). Le Rhin et ses affluents (Moder, Zorn) affichent des valeurs proches des normales. Seul le bassin versant de l’Ill amont accuse encore un léger déficit de -20% (hydraulicité 0.8).

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens ont augmenté suite aux pluies du milieu de mois. Les débits sont conformes aux moyennes interannuelles.

Sur les bassins de la Moselle et de la Meuse, malgré un mois de février et un début de mois de mars secs, les précipitations de la mi-mars ont fait sensiblement réagir
les cours d’eau de ces bassins ce qui conduit à observer des débits moyens mensuels proches ou lègèrement au dessus de la moyenne internannuelle.

Sur les bassins de la Seine Normandie, une hausse est observée par rapport au mois de février. Les débits moyens du mois de mars sont majoritairement conformes à la normale. Seule une partie des bassins de l’Aube et de la Seine ont des débits compris entre 40 et 80 % du débit moyen mensuel.

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour qui s’orientent majoritairement vers des valeurs proches des normales. A l’image des débits moyens, le secteur Nord et Ill amont est plutôt sec et les rivières issues du massif plutôt humides

Sur le bassin de la Sarre le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour proche du débit médian.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, malgrés des précipitations soutenues dans le courant du mois de mars (crues de saison),
les débits moyens minimum calculés sur 3 jours consécutifs sont inférieurs ou proche du médian (période de retour entre 3 et 5 ans sec).
En effet, après un mois de février plutôt doux et sec, les débits observés du début du mois mars sont particulièrement bas pour la saison.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont globalement inférieurs au médian. Les débits de base sont même inférieurs au décennal à la station de Soudron.

Eaux souterraines

Avec un mois de mars excédentaire en précipitations, les nappes des calcaires de Lorraine continuent de se recharger et atteignent des niveaux moyens mensuels autour de la normale ou modérément hauts. Les secteurs des nappes en tête de bassin, comme les calcaires du Muschelkalk, les grés du Trias inférieur sont quand à elles encore impactées par le déficit de recharge automnale et les niveaux moyens mensuels de certains piézomètres sont encore à des niveaux très bas par rapport à des niveaux habituellement observés au mois de mars (Haréville, Essegney, Gelacourt, Celles-sur-Plaine). La tendance par rapport au mois de février est globalement à la hausse.

L’évolution des niveaux moyens de mars est variable par rapport au mois dernier en Alsace selon les secteurs de la nappe. Les moyennes sont en hausse de l’extrême nord du Bas-Rhin jusqu’à Haguenau, avec env. +15 cm par rapport à février et stables dans un large secteur autour de Strasbourg. Les moyennes sont également en hausse du sud du Bas-Rhin (+12 cm à Rossfeld) jusqu’au nord de Colmar (autour de +10 cm) et surtout dans le secteur de la Thur. En centre plaine haut-rhinois, sur le secteur de la Fecht et le long du Rhin, les moyennes sont stables, alors qu’elles continuent de baisser dans le Sundgau oriental (-8 cm à Habsheim).
Les niveaux restent partout inférieurs aux normales de saison (sauf à Rossfeld), de moyennement bas à très bas, comme sur les secteurs de Haguenau, Wintzenheim ou Habsheim, où ils correspondent aux relevés les plus bas enregistrés pour un mois de mars. A Mooslargues, les niveaux de la nappe à cycle pluriannuel des cailloutis du Sundgau font également partis des plus bas niveaux observés depuis ces 15 dernières années.

Les nappes en Champagne-Ardenne possèdent des tendances générales à la hausse pour le mois de mars à l’exception de la partie sud de la nappe des calcaires du Tithonien. Les niveaux des nappes remontent vers des valeurs moyennes ou modérément basses, à l’exception des nappes des craies qui restent encore à des valeurs basses, certains points de surveillance étant même à des niveaux très bas par rapport aux valeurs d’un mois de mars (Les grandes Loges, Val-des-Marais, Vanault-le-Chatel, Songy).
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le taux de remplissage des réservoirs est à la hausse.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 68% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 68% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 91% et la retenue de Michelbach de 99%.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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