Des agents chimiques dans l’air intérieur : monoxyde de carbone, solvants, COV

De nombreux polluants d’origine chimique associés aux matériaux de construction ou de décoration, au mobilier, aux activités de bricolage et d’entretien ont des effets sanitaires encore incertains (suspicions d’effets cancérigènes et sur la croissance ou la reproduction) : solvants, colles, composés organiques volatils (COV), fibres minérales ou non… La prise en compte de la problématique de la qualité de l’air intérieur est plus récente que pour l’air extérieur et l’on ne dispose ni de données généralisées d’exposition, ni d’études épidémiologiques, mais les mesures réalisées depuis quelques années confirment qu’il s’agit d’un enjeu de santé publique très important. Une étude menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) (2012) dans les classes de 108 écoles primaires réparties dans six villes en France dont Reims a permis de montrer que 30 % des enfants sont exposés à des niveaux de polluants 1(provenant de l’extérieur et endogènes aux activités de l’école) supérieurs aux valeurs guides de l’OMS et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES). Des campagnes de mesures sont également réalisées par ATMO pour évaluer les transferts de pollution de l’air extérieur vers l’air des locaux (voir chapitre Qualité de l’air).

La législation a été renforcée pour mieux prendre en compte cet enjeu  : introduction de seuils réglementaires (valeur guide) pour le benzène et le formaldéhyde, obligation de suivi à partir de 2018 de la qualité de l’air intérieur pour certains établissements recevant du public en particulier ceux accueillant des enfants, étiquetage des produits de construction, décoration et d’ameublement qui émettent des substances dans l’air ambiant. Il persiste un réel besoin d’information et de sensibilisation à l’ensemble de ces risques.

Le monoxyde de carbone : un gaz asphyxiant indétectable. Il est incolore, inodore et non irritant. Chaque année, avec le début de l’automne et la reprise de la période de chauffage, les intoxications au monoxyde de carbone connaissent une recrudescence. La présence de monoxyde de carbone en forte concentration dans un logement est le plus souvent liée à un défaut de fonctionnement sur un appareil à combustion (chaudière, cuisinière), un manque d’aération et/ou de ventilation des pièces, ou encore l’obstruction des grilles d’aération et/ou des conduits d’évacuation des fumées. Avec une centaine de décès chaque année en France, il est la première cause de mortalité par intoxication aigue. En Champagne Ardenne, plusieurs dizaines de personnes font l’objet chaque année d’une prise en charge hospitalière lors de la saison de chauffe, les intoxications ayant déjà causé un ou deux décès par an en moyenne 2 . Pour éviter toute récidive, chaque signalement a fait l’objet d’une enquête environnementale et une base de données renseignée afin de mieux orienter les campagnes de prévention. L’enjeu est important en Champagne-Ardenne dans un contexte de vulnérabilité croissante de la population à la précarité énergétique pour le chauffage (voir chapitre Énergie et émissions de gaz à effet de serre).

La Champagne-Ardenne est concernée localement par des émanations de radon, gaz radioactif naturel présent dans certaines formations géologiques anciennes, et pouvant s’accumuler à l’intérieur des bâtiments. La Haute-Marne est plus particulièrement concernée avec des concentrations en radon supérieures localement à 400 Bq/m3, ce qui la classe en département prioritaire au niveau national comme devant faire l’objet d’un suivi, notamment pour les établissements recevant du public. La problématique du radon touche également très localement la Marne, et doit faire l’objet d’investigations complémentaires.

Notes et références

1PPA Métropole rémoise

2Source : Schéma régional de prévention, ARS, 2012, page 124. Années de référence : 2009/2010/2011.

Partager la page

S'abonner