Des écosystèmes modifiés

Le changement climatique pourrait affecter la physiologie, le métabolisme et le développement de certaines espèces. Des modifications phénologiques (c’est-à-dire des cycles et phénomènes périodiques) de certains végétaux et animaux sont à attendre : avancée des floraisons, modification des dates de migration, de nidification ou de reproduction, réduction de la fenêtre temporelle favorable à la reproduction ou à la croissance…

Le changement climatique pourrait également modifier la diversité et l’abondance des espèces, et leurs aires de répartition, avec en particulier une remontée en altitude et vers le nord d’espèces à affinités méridionales favorisées par les températures plus élevées. Cette remontée est déjà perceptible pour une quinzaine d’espèces d’oiseaux en région, sous l’effet du radoucissement des hivers. Elle est également favorable à certaines espèces de reptiles ou d’amphibiens (exemple du Sonneur à ventre jaune, inscrit sur la liste rouge régionale, qui atteint sa limite septentrionale en Argonne). A contrario, ces évolutions peuvent conduire au déclin d’espèces non adaptées aux nouvelles conditions, notamment pour les espèces à affinité sub-montagnarde (Ardennes, plateau de Langres). La vulnérabilité de certaines espèces est encore accrue dans les zones où les possibilités de migration sont limitées (par l’altitude et/ou le fractionnement des milieux), ainsi que pour la biodiversité aquatique (du fait de leur cloisonnement par des barrages ou seuils et de la baisse des débits). Dans cette perspective, le maintien d’un réseau d’espaces naturels permettant les déplacements des espèces vers les milieux les plus adaptés apparaît d’autant plus crucial.
Ces évolutions sont susceptibles de modifier la dynamique des écosystèmes, et notamment d’espèces invasives dont la croissance pourrait se faire au détriment d’espèces autochtones (extension vers le nord de l’aire de répartition des plantes allergènes et notamment de l’Ambroisie).

Ces évolutions de la biodiversité sont particulièrement difficiles à prévoir, et au-delà de la perte de patrimoine écologique, elles pourraient avoir des conséquences importantes sur les services rendus par les écosystèmes et la biodiversité. En effet, des périodes sèches plus longues et intenses peuvent conduire à un déficit d’alimentation des zones humides, alors qu’il s’agit des milieux naturels les plus riches du territoire et déjà soumis à de fortes pressions, et qui participent à l’épuration des eaux et à la protection contre les crues et l’érosion.

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