Des essences forestières peu tolérantes à la sécheresse

La forêt couvre plus du quart du territoire de la Champagne-Ardenne et est reconnue pour la qualité de son bois. La problématique du changement climatique revêt une importance particulière dans la gestion forestière. En effet, la rapidité du changement climatique impose de l’intégrer dès aujourd’hui dans les choix d’essences adaptées, et qui constitueront la ressource de demain.

La canicule de l’été 2003 a eu des répercussions multiples sur la santé de la forêt régionale, avec pour conséquence le dépérissement du hêtre et du chêne pédonculé, essences les moins tolérantes à la sécheresse. Ces phénomènes climatiques pourraient devenir plus courants avec le changement climatique en Champagne-Ardenne et conduire à la disparition accélérée de nombreuses espèces d’arbres situées en limite de leur aire de répartition (diminution des aires favorables au hêtre, qui représente actuellement 13 % des peuplements forestiers en région) et à l’apparition de nouvelles espèces d’origine plus méridionale, conduisant à un déplacement des écosystèmes.

Les évolutions climatiques peuvent également entraîner la prolifération des ravageurs et parasites (extension de leur zone d’activité, augmentation de leur taux de survie en hiver, accélération de leur développement). Si ces derniers ne sont pas directement favorisés par le changement climatique, ils s’attaquent à des sujets affaiblis par des chocs successifs (tempêtes, canicules…). Les arbres isolés depuis la tempête de 1999 sont en conséquence les premiers touchés. Le premier signalement de la chenille processionnaire du pin (un des plus grands ravageurs forestiers en France) en 2009 dans l’Aube, a été analysé par l’INRA comme un indicateur du changement climatique.

Les documents cadre pour la gestion des forêts (schémas régionaux de gestion forestière pour les forêts privées, directives régionales d’aménagement pour les forêts domaniales et schémas régionaux d’aménagement pour les forêts communales) prennent déjà en compte les évolutions climatiques et préconisent des essences de reboisement peu sensibles au réchauffement climatique (à l’exemple du remplacement du Chêne pédonculé par le Chêne sessile moins exigeant en eau).

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