Des étiages plus sévères et plus longs, avec des impacts sur la qualité des eaux et la pérennité des usages

Une diminution globale des hauteurs d’eau et des débits des rivières sur la quasi-totalité des bassins versants (de l’ordre de 40 % sur le bassin versant de la Seine) sont prévisibles, et de façon plus importante en été, du fait de l’allongement des périodes sèches et d’une augmentation conséquente de l’évapotranspiration. Il en résulterait des difficultés d’une part pour maintenir le débit minimum et une qualité de l’eau nécessaires à la vie biologique et à l’atteinte des objectifs réglementaires de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) (moindre dilution des pollutions, augmentation de la température de l’eau favorable au développement de certaines bactéries, eutrophisation), et d’autre part assurer la pérennité de certains usages (refroidissement des centrales nucléaires…) (voir chapitre Ressources en eau).

La situation pourrait s’avérer particulièrement préoccupante pour certains cours d’eau, qui présentent déjà des étiages sévères (cours d’eau de la Champagne-crayeuse, bassin versant de Tille -Haute-Marne et Côte d’Or-, classé en « zone de répartition » des eaux).
Elle est moins critique pour les grands cours d’eau (Aube, Marne et Seine), dont l’étiage est soutenu par les grands lacs réservoirs (les restitutions cumulées des lacs réservoirs représentent jusqu’à 30 à 80 % des débits observés). Il existe néanmoins de fortes incertitudes sur l’assurance de disposer de suffisamment d’eau pour remplir ces lacs-réservoirs en cas d’une succession d’années sèches, d’autant que la diminution des débits des rivières pourrait nécessiter un accroissement des débits de vidange pour soutenir les étiages plus sévères. Ces incertitudes pourraient conduire à une nécessaire adaptation des modes de gestion actuelle, notamment pour optimiser les règles de remplissage des lacs. Toutefois, même avec une gestion adaptée, les indicateurs montrent un impact significatif des évolutions climatiques sur les étiages, avec un seuil d’alerte impliquant des restrictions d’usage de l’eau 5 % du temps dans le futur, alors qu’il ne concerne que 1 à 2 % du temps actuellement.

Pour anticiper ces phénomènes, l’EPAMA et l’EPTB Seine Grands Lacs sont engagés dans des programmes de recherche (Adaptation aux impacts des changements climatiques en matière de gestion des inondations et des étiages et ClimAware) permettant d’apprécier les conséquences possibles du changement climatique sur le bassin versant de la Meuse, non régulé par un lac-réservoir et en conséquence potentiellement le plus impacté, et sur la gestion des lacs-réservoirs du bassin versant de la Seine.

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