Des investissements nécessaires pour garantir la qualité de l’eau distribuée

L’eau distribuée destinée à la consommation humaine doit respecter des exigences de qualité réglementaires, de façon à pouvoir être bue sans effet néfaste pour la santé. En Champagne-Ardenne, alors que l’état de la ressource reste toujours préoccupant, la part de population desservie par une eau non conforme diminue sous l’effet principalement de mesures curatives (interconnexions, recours à de nouvelles ressources, stations de traitement) souvent onéreuses. Ces investissements contribuent à l’augmentation du prix de l’eau (augmentation du prix moyen du m³ d’eau potable de 20 % entre 1998 et 2008 en Champagne-Ardenne 1 ).

Sur la période 2010-2013, les principaux paramètres en cause dans la non conformité de l’eau distribuée sont 2 :

  • les pesticides, avec près de 7 % de la population concernée par des cas de non conformité. Les molécules détectées issues de la dégradation de l’atrazine, interdite depuis plusieurs années, témoignent de l’effet rémanent d’anciennes pollutions. La diminution de la part de population concernée depuis 10 à 15 ans est particulièrement importante dans la Marne où de gros investissements ont été mobilisés pour le traitement de la ressource ou la recherche de nouvelles ressources 3 ;
  • la bactériologie (virus, bactéries, parasites), avec près de 4 % de la population desservie par une eau non conforme (6 % pour la période 2003-2006). Les cas de non-conformité prédominent en Haute-Marne en lien avec la nature géologique des aquifères sollicitées ;
  • les nitrates, avec 1 % de la population concernée par une eau non potable (taux de nitrates supérieur à 50 mg/l) et 40 % de la population alimentée par une eau dépassant le seuil de vigilance (taux supérieur à 25 mg/l). Si l’amélioration sur le long terme se poursuit grâce aux investissements réalisés, le nombre d’unités de distribution (UDI) où la qualité s’améliore est en partie contrebalancé par le nombre d’UDI où la qualité se dégrade.

Des actions préventives sont menées par la profession agricole pour réduire les apports de pollutions diffuses (mises aux normes des bâtiments d’élevage, évolutions de pratiques notamment dans le cadre de mesures agro-environnementales…). Des plans d’actions doivent être mis en place dans les zones soumises à contraintes environnementales des aires d’alimentation des captages dits prioritaires (voir chapitre Ressources en eau).

Par ailleurs, les PRSE ont permis de progresser de manière significative sur la mise en œuvre des périmètres de protection visant à protéger la ressource des pollutions ponctuelles. Ainsi, en 2014, les deux tiers des captages alimentant 84 % de la population régionale disposent d’un arrêté de déclaration d’utilité publique (DUP) instituant ces périmètres (contre 53 % en 2009). La Haute-Marne est le seul département encore en-dessous de la moyenne nationale pour la part de captages couverts, mais a connu une forte progression depuis 2010 (34 % de captages avec DUP en 2010, 51 % en 2014).

À côté de ces usages alimentaires ou domestiques, l’eau est aussi utilisée à des fins récréatives, en particulier pour la baignade. Le contrôle sanitaire des eaux de baignade est mis en œuvre annuellement par l’ARS. Les 27 sites de baignades faisant l’objet d’un suivi à ce titre sont tous d’excellente ou bonne qualité en 2015.

Pour aller plus loin :

Notes et références

1EIDER - SOeS

2Source : Bilan de la qualité de l’eau potable 2010-2013 (fiches + cartes), ARS, 2014

3Fiche ARS Phytosanitaires

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