E1/OS1_ Renforcer la protection et la gestion des habitats naturels et des espèces pour lesquels la région a une responsabilité particulièrement forte
La Champagne-Ardenne abrite un grand nombre d’espèces témoignant de la diversité des milieux naturels et semi-naturels représentés. Certaines de ces espèces sont identifiées comme en danger à l’échelle mondiale ou nationale (et notamment une espèce de crustacé endémique), et une espèce sur cinq recensée est inscrite sur la liste rouge régionale. En outre, une part notable des effectifs nationaux de certaines espèces sont localisées en Champagne-Ardenne. Ceci lui confère également une responsabilité majeure vis à vis de leur conservation (une quinzaine d’espèces d’oiseaux, deux espèces d’amphibiens, le chat sauvage présent dans les grands massifs forestiers). Les atteintes directes et indirectes aux habitats (destruction, pollution, fragmentation) sont une des premières causes de régression de la biodiversité. Le changement climatique pourrait également modifier la diversité et l’abondance des espèces et leur aire de répartition, un enjeu plus particulièrement fort pour les espèces d’affinités sub-montagnardes rares en région. La prolifération des espèces exotiques envahissantes constitue également une menace forte (compétition avec les espèces autochtones, prédation, hybridation…), d’autant plus qu’elles prolifèrent en région particulièrement dans les milieux humides, fragiles et déjà sous pression.
Les outils de protection et de gestion mis en place couvrent des surfaces restreintes (moins de 1 % de la région).
Des projets sont en cours pour augmenter les surfaces protégées, parmi lesquels le projet de Parc national de forêts de plaine. Une gestion adaptée des sites les plus remarquables est aussi un enjeu important, traduit en particulier dans les sites du réseau européen Natura 2000 qui couvrent un tiers des espaces naturels. La couverture de la Champagne-Ardenne par des parcs naturels régionaux, qui portent des objectifs de préservation et gestion des espaces naturels et ruraux, augmentera significativement avec la création de deux nouveaux parcs actuellement en cours de mise en place (PNR Argonne et PNR des Sources de Saône et Meuse).
La loi relative à la protection de la nature de 1976 a posé les bases de la protection de la nature en France, en donnant les moyens de protéger les espèces et les milieux.
Les directives européennes « habitats » de 1992 et « oiseaux » de 1979 définissent un cadre commun aux états membres pour la conservation des habitats, des plantes et des animaux d’intérêt communautaire. Elles mettent en place le réseau Natura 2000 composé des zones spéciales de conservation et des zones de protection spéciale.
Plus largement, face à l’érosion de la biodiversité, la communauté internationale s’était fixée l’objectif d’en stopper le rythme d’ici à 2010 (Johannesburg 2002), objectif renouvelé à la conférence de Nagoya en 2010. Cet objectif est décliné en France au sein de la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 (faisant suite à la 1e stratégie adoptée en 2004). Les lois de 2009 et 2010 issues du Grenelle de l’environnement ont renforcé les outils de la préservation de la biodiversité avec des plans nationaux d’action pour la conservation des espèces et la stratégie de création des aires protégées.
La Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable de 2015 succède à la Stratégie nationale de développement durable de 2010. Elle porte les grands défis de lutte contre le changement climatique, de reconquête de la biodiversité, de sobriété dans l’utilisation des ressources, de réduction des risques environnementaux. Elle s’inscrit dans une transformation économique et sociale pour la croissance verte en capitalisant notamment sur l’innovation. Elle appelle à mobiliser tous les acteurs en développant la formation, l’éducation et la sensibilisation.
La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a été adoptée en juillet 2016. Elle a pour ambition de renouveler la vision de la biodiversité et les principes d’action qui doivent permettre sa protection et sa restauration. Avec notamment la création d’une Agence française pour la biodiversité, grand opérateur public auprès des acteurs français et internationaux en matière de portage politique, financements, développement et diffusion des connaissances.
Orientations des principaux plans et programmes relatifs à cet objectif :
| Niveau territorial | Intitulé | Orientations | |
| CA | Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) - 2015 | Le SRCE identifie des réservoirs de biodiversité essentiels pour que les espèces puissent mener à bien leur cycle de vie. Les enjeux qu’il définit visent notamment à la préservation des espaces et espèces remarquables. | |
| CA | Charte régionale de la biodiversité - 2012 | Elle définit les enjeux régionaux de biodiversité et incite les acteurs du territoire à s’engager dans la mise en œuvre d’actions en faveur de sa préservation. | |
| CA | Contrat de plan État-Région 2015-2020 (CPER) | LE CPER fixe un objectif d’augmentation de 20 % du patrimoine naturel protégé. | |
| CA | Orientations régionales de gestion de la faune sauvage et d’amélioration de la qualité de ses habitats (ORGFH) - 2004 | Elles définissent des orientations pour une gestion concertée, cohérente et durable de la faune sauvage et de ses habitats à l’échelle régionale, certaines portant sur des habitats et espèces d’intérêt majeur :
- Conserver et améliorer les habitats des espèces fragilisées ou à surveiller - Préserver les savarts et les pelouses calcicoles | |
| HCA | Plans nationaux d’actions en faveur de la conservation des espèces | Les plans nationaux d’action sont mis en place pour préserver les espèces les plus menacées. Ils visent à développer la connaissance, définir les mesure à mettre en œuvre, coordonner leur application à l’échelle nationale. Ils visent également à développer l’information et la sensibilisation des acteurs. La Champagne-Ardenne est concernée par une vingtaine de plans. Elle coordonne le plan national d’actions en faveur du Milan Royal, animé par la LPO nationale. Les Maculinea (papillons), les odonates, les chiroptères, le Râle des genets, le Liparis de Loesel, le Fluteau Nageant font également l’objet de déclinaisons particulières, dont la mise en œuvre et le suivi sont assurés respectivement par le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne, le CPIE du Pays de Soulaines, la LPO Champagne-Ardenne et le Conservatoire Botanique du bassin parisien. | |
| L | Chartes des PNR Forêt d’Orient – 2009-2020, Montagne de Reims - 2009-2020 , et Ardennes – 2011-2023 | Les chartes de PNR définissent notamment des orientations et des mesures opérationnelles pour la préservation des espèces et habitats remarquables. | |
| L | Natura 2000 | La Champagne-Ardenne est concernée par une centaine de sites. En 2015, tous les sites étaient dotés d’un document d’objectifs validé, identifiant les objectifs à atteindre et les actions à engager via des outils de gestion contractuels. |
HCA : portée au-delà de la Champagne-Ardenne (hors CA), CA : portée au niveau de la Champagne-Ardenne, D : portée départementale, L : portée locale