E4/OS3_ Intégrer les enjeux de la réduction de la vulnérabilité, de l’adaptation au changement climatique et de la qualité de l’air dans les documents de planification et de programmation

Les servitudes d’urbanisme établis par les Plans de prévention des risques autour des installations industrielles les plus à risques s’imposent aux documents d’urbanisme.

Au-delà, des mesures visant à réduire l’aléa peuvent aussi être intégrées dans les documents de planification. Cela concerne particulièrement les risques naturels, en particulier dans un contexte de changement climatique à anticiper. S’il s’agit de phénomènes naturels, leur ampleur et leurs conséquences peuvent être aggravées par l’homme. Maîtrise de l’imperméabilisation des sols, plus particulièrement dans les territoires à risque, préservation des zones d’expansion de crue, renaturation des cours d’eau, gestion des eaux pluviales sont autant de facteurs sur lesquels il est possible d’agir pour réduire l’aléa. Des orientations peuvent aussi être données pour la sécurisation des réseaux (distribution d’énergie et d’eau potable, assainissement), le nombre de personnes affectées pouvant largement dépasser le nombre de personnes directement concernées par la catastrophe naturelle. Les effets des canicules sur le confort des habitants peuvent être anticipés notamment en maintenant ou réintroduisant la nature en ville.

Pour les enjeux relatifs de qualité de l’air, les documents d’urbanisme constituent des outils privilégiés pour leurs orientations sur l’organisation spatiale du développement urbain, la morphologie urbaine et la mobilité.

Principaux éléments de contexte européen et national

La loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement (2009) préconise le renforcement des politiques de prévention des risques majeurs, notamment la réduction de l’exposition des populations au risque d’inondation par la maîtrise de l’urbanisation, la création de zones enherbées ou plantées associées aux zones imperméabilisées, ainsi que la restauration et la création de zones d’expansion des crues et par des travaux de protection.
La mise en œuvre de la directive européenne relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation, transposée en droit français dans la loi portant engagement national pour l’environnement (2010), fait évoluer profondément l’approche nationale actuelle axée sur la sécurité des personnes et des biens directement exposés. Elle fixe trois orientations stratégiques au niveau national : augmenter la sécurité des personnes exposées, stabiliser à court terme et réduire à moyen terme le coût des dommages potentiels liés aux inondations, et enfin raccourcir le délai de retour à la normale des territoires sinistrés. Elle complète ainsi les dispositifs nationaux en prenant davantage en compte l’aménagement et le développement économique des territoires (indemnisation des dégâts, interruption de l’activité…). La gestion du risque inondation ne se limite plus désormais aux seules zones inondables, mais s’étend aussi aux incidences des crues hors zones inondables, notamment sur le fonctionnement des réseaux (électricité, eau potable) et l’accessibilité aux services publics, de secours, de santé…
Suite à la tempête Xynthia et aux crues torrentielles du Var (2010), un plan national submersions rapides a été mis en place en 2011. Il décline de manière concrète les actions de l’État et incite aussi les collectivités territoriales à se mobiliser. Il couvre les risques de submersions marines, les inondations consécutives à des ruptures de digues et crues soudaines ou ruissellements en zone urbaine ou non. Il porte notamment sur l’adaptation du bâti ainsi que la fiabilité des ouvrages et des systèmes de protection, le renforcement de la culture du risque.
La Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable de 2015 porte les grands défis de lutte contre le changement climatique , de reconquête de la biodiversité, de sobriété dans l’utilisation des ressources, de réduction des risques environnementaux. Assurer la résilience des territoires face aux risques naturels, technologiques ou sanitaires constitue un de ses axes structurants.

Orientations des principaux plans et programmes relatifs à cet objectif

Niveau territorial Intitulé Orientations
HCA Plans de gestion du risque inondation (PGRI) – 2016-2021 Les PGRI donnent un cadre aux politiques locales de gestion des risques inondation, en combinant l’amélioration de la connaissance de l’aléa, la réduction de la vulnérabilité, via notamment des mesures pour le développement d’un mode durable d’occupation du sol et la maîtrise de l’urbanisme, le raccourcissement du délai de retour à la normale, la gestion de crise et la culture du risque. Les objectifs des PGRI sont déclinés et adaptés aux contextes territoriaux via la mise en œuvre de stratégies locales de gestion du risque inondation, établies sur des territoires à risque important. Les documents d’urbanisme doivent être compatibles avec les PGRI.
HCA Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) – 2016-2021 Les SDAGE intègrent des orientations pour la prévention et la gestion des risques d’inondation. Elles visent notamment la maîtrise de l’aménagement et de l’occupation des sols pour ne pas aggraver les aléas et augmenter l’exposition aux risques, ainsi que la réduction de la vulnérabilité des territoires. Les documents d’urbanisme doivent être compatibles avec les SDAGE.
HCA Plan de bassin d’adaptation au changement climatique Le plan de bassin reprend les objectifs du Plan national d’adaptation au changement climatique en traitant des enjeux spécifiques à la gestion de l’eau (crues, sécheresse, étiage). Il vient en complément des schémas existants, notamment du PCAER pour la Champagne-Ardenne. Il est réalisé à l’échelle des districts hydrographiques (échéance fin 2016 pour Seine-Normandie).
CA Stratégie régionale de prévention des risques naturels et hydrauliques - 2015 Elle donne les grandes orientations stratégiques de la politique de prévention des risques naturels et hydrauliques en Champagne-Ardenne. Parmi elles, l’amélioration de la prise en compte des risques dans la planification.
CA Plan climat air énergie (PCAER) - 2012 Les orientations du PCAER visent la réduction de la vulnérabilité des territoires et l’adaptation au changement climatique. La section du PCAER « Aménagement et urbanisme » présente les orientations relatives à la planification, dont « Préparer les territoires aux fortes chaleurs et aux déficits hydriques ». Il porte des orientations en faveur de la qualité de l’air.
CA Contrat de plan Etat-Région (CPER) - 2015-2020 Le CPER soutient les actions visant à réduire la vulnérabilité des territoires et augmenter leur résilience.
L Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) La prévention et la gestion des risques d’inondation font partie des orientations des SAGE. Ils peuvent notamment identifier, en vue de les préserver, les zones naturelles d’expansion de crues, fixer des dispositions pour la gestion des eaux pluviales… Les documents d’urbanisme doivent être compatibles avec leurs orientations.
L Programmes d’action pour la prévention des inondations (PAPI) Ils ont pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation à l’échelle du bassin de risque, en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. 2 PAPI sont en cours en Champagne-Ardenne et 4 sont prévus.
L Plan de prévention des risques (PPR) En matière de risques naturels et technologiques, des plans de prévention doivent être élaborés dans les zones où les risques sont les plus importants. Ils visent à maîtriser le développement urbain dans ces secteurs et s’imposent comme servitudes aux documents d’urbanisme.
L Plans climat énergie territorial (PCET) / Plans climat air énergie territorial (PCAET) Le PCAET est un projet territorial de développement durable dont la finalité première est la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de la qualité de l’air (depuis la loi de transition énergétique pour la croissance verte où les PCET sont remplacés par les PCAET). Le PCAET prend en compte le ScoT et est compatible avec le PPA.
L Plan de protection de l’atmosphère (PPA) - 2015 Un PPA est mis en place en région (Reims Métropole). Il vise à ramener la concentration en polluants dans l’atmosphère à un niveau conforme aux normes de qualité de l’air en fixant des prescriptions pour le développement de modes de déplacements moins polluants (modes doux, transports en commun, plans de déplacements…), l’amélioration du matériel agricole… Le Plan de Déplacements Urbains (PDU), levier important pour diminuer les émissions de polluants liées au transport, doit être compatible avec le PPA.

HCA : portée au-delà de la Champagne-Ardenne (hors CA), CA : portée au niveau de la Champagne-Ardenne, D : portée départementale, L : portée locale

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