Forêts, sylviculture, chasse et pêche

5. La sylviculture

La forêt est un élément majeur du paysage économique et naturel lorrain. Elle s’étend sur près de 850 000 hectares soit 36% des surfaces (le département des Vosges ayant un taux de boisement de 68,8%) contre 29% dans l’ensemble de la France.

Bois de chauffage
Particularité régionale, la forêt publique (68% de la superficie forestière), gérée par l’Office national des forêts (ONF), est nettement majoritaire (42% appartenant aux collectivités locales et 26% à l’État), 32% appartient à des propriétaires privés. En terme de superficie de forêt domaniale, la Lorraine est la première région française. 60% des forêts Lorraines sont certifiées.

La forêt Lorraine est dotée d’une grande richesse d’essences. Les superficies forestières comportent 76% de peuplements feuillus avec le chêne et le hêtre en essences dominantes et 24% de peuplement résineux avec le sapin et l’épicéa en essence dominante .
En 2007, cette forêt produit 8,40% (2ème rang national) de la récolte française de bois (1ère région de récolte pour les feuillus : bois d’œuvre feuillus et bois de trituration) ; 50% de la récolte de bois est certifiée. De même, pour la production totale de sciages, la Lorraine produit 8,90% des sciages français (4ème rang national), dont 20% des sciages de sapin et d’épicéa et 31% du bois de hêtre (1ère rang national). 29% des sciages sont certifiés.
A la suite de la tempête de 1999, près de 100 000 hectares de la forêt lorraine ont subi des dégâts supérieurs à 50%. Fin 2009, 75 000 ha ont été nettoyés et 60 000 reconstitués.

Le développement des usages énergétiques du bois est en perspective. De nombreux et importants projets ont été présentés dans le cadre de l’appel d’offre CRE III, dont les résultats devraient être connus au deuxième trimestre 2010. Dans le cadre du CREII, un projet a été retenu, porté par la société Novacarb, concernant la mise en place d’une chaudière de cogénération qui utilisera, entre autres ressources, notamment 70 000 tonnes/an de plaquettes forestières. Par ailleurs, sous l’égide du Conseil Régional et de l’ADEME, le développement des chaudières au bois à l’échelle communale ou intercommunale est encouragé.

a) La filière bois/construction en Lorraine
L’ensemble de la filière bois emploie environ 27 000 personnes en Lorraine (bois-papier-imprimerie-édition). La Lorraine, région fortement boisée, bénéficie d’un nombre important d’entreprises spécialisées dans la construction. La construction bois ne représente encore que 4 à 5% du marché de la construction en France, mais se développe fortement sous l’influence de la recherche d’économies d’énergie dans la maison et avec les préoccupations de développement durable et l’intégration d’éco-matériaux. Ce secteur est en plein essor en Lorraine, il est le principal débouché des produits à base de bois. Par ailleurs, la Lorraine est devenue la première région française pour l’emploi de la construction bois, soit près de 12,7% en maison individuelle grâce à un réseau d’entreprises ancrées territorialement. Près de 27% (7400 salariés) des employés de la filière bois travaillent dans la construction. La quasi-totalité des emplois de la filière bois en Lorraine est rurale ; 28% de l’activité se concentre dans les Vosges et 25% dans la Meuse. De plus, l’activité de construction bois se situe principalement dans la zone sud-est du département des Vosges, dans un périmètre triangulaire Remiremont/Saint-Dié/Gérardmer. Les centres de recherche, les décideurs publics et les interprofessions se situent plus particulièrement au coeur de la Lorraine à Nancy, Metz et Epinal : INRA, ENGREF, ENSAIA, DRAAF, CRITT Bois, Pôle Fibres Grand Est, GIPEBLOR, etc. Des initiatives collectives émergent dans l’objectif de lier et industrialiser la filière : groupements d’entreprises, Pôle Innovation de l’Artisanat, Ecopôle Lorraine et autres pôles bois.

b) Accueil du public en forêt
Il JOUE un rôle principalement dans le tourisme transfrontalier, et dans le tourisme de loisir et de proximité, notamment lié à la proximité des zones urbanisées, et concerne principalement trois types de pratiques touristiques : le tourisme sportif (ski alpin et nordique dans les Vosges, randonnée), le tourisme lié au patrimoine, notamment militaire (sites de la guerre de 14-18), et le tourisme de nature et de proximité (lac de Madine, lac de Pierre-Percée, massifs forestiers à proximité des villes, notamment la forêt de Haye). Le nombre de visiteurs est croissant, et conduit à développer des aménagements adaptés. En 2006, l’ONF recensait 105 km de sentiers pédagogiques, 950 km de pistes de VTT, 850 km de pistes cavalières, 4 500 km de sentiers de randonnées. On note aussi une multiplication des parcs d’activité (accro-branches), ainsi que des réalisations originales comme « le Vent des forêts » dans la Meuse, réseau d’itinéraires de « land art », dont une nouvelle section est produite chaque année par un rassemblement d’artistes accueillis par les collectivités locales et la population.

Chasseurs et pêcheurs

c) La chasse en forêt
L’application de la réglementation de la chasse en forêt vise la réalisation de la gestion durable des forêts, par la réalisation de l’équilibre sylvo-cynégétique, c’est à dire un état d’équilibre, évalué espèce animale par espèce, et pour chaque unité territoriale forestière, en fonction, notamment, de ses essences. Le droit de la chasse varie d’un département à l’autre, régi par le droit local en Moselle (qui dispose notamment qu’un propriétaire de plus de 25 ha seulement peut disposer de son droit de chasse, ce seuil étant de 40 ha en Meurthe et Moselle et de 60 ha dans la Meuse (loi Verdeille). Dans le département des Vosges, où la chasse est régie par l’ancien droit révolutionnaire (comme les autres départements français qui n’ont pas été placés sous la loi Verdeille de 1964), tout propriétaire peut disposer de son droit de chasse. La gestion de la chasse est assurée par les communes en Moselle, par des Associations Communales de Chasse Agréées (ACCA), obligatoirement en Meurthe et Moselle et dans la Meuse, ces ACCA étant seulement optionnelles dans les Vosges.

6. La pêche, la pisciculture

La Lorraine est la 3ème région française de pisciculture d’étang après les régions Centre et Rhône-Alpes, sur deux secteurs principaux, le Saulnois et la Woëvre. La surface estimée des étangs est de 15 000 hectares. On recense 10 pisciculteurs d’étang professionnels, et plus de 350 pisciculteurs extensifs. La surface pêchée au total est de 7000 ha, produisant 1 100 tonnes annuelles. A la pisciculture extensive d’étang s’ajoute la pisciculture intensive de bassin, essentiellement la salmoniculture. 27 salmoniculteurs produisent 2 000 tonnes de truites et autres salmonidés. On dénombre également 4 astaciculteurs (écrevisses) et 1 élevage de perches.
90% de la production de poissons d’étang est commercialisée pour le repeuplement. 65% de la production des salmonicultures est consommée, le reste servant au repeuplement. Le nombre d’emplois directs concernés est de 130, la filière réalise 14 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Des mesures aqua-environnementales sont en cours de mise en place, financés par l’État et le Fond européen pour la pêche (FEP). Elles concernent l’aquaculture biologique (conversion et maintien), qui en Lorraine, intéresserait uniquement la production de salmonidés (aucun dossier n’a été déposé à ce jour), et les mesures aqua-environnementales « pisciculture d’étang »(voir encadré).
Le Conseil Régional finance des mesures similaires, mais en se focalisant sur les roselières.

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