Profil environnemental de la Lorraine : synthèse et document complet (pdf)

Résumé : atouts et faiblesses de la Lorraine

De la gestion des ressources naturelles au bilan des pollutions, de la prévention des risques à la préservation de la biodiversité, le profil environnemental dresse un état général de la situation de l’environnement en région Lorraine.

Région de l’est, marquée par son passé industriel et militaire, située à un carrefour européen, la Lorraine présente certains privilèges environnementaux dus à ses caractéristiques géographiques et à son histoire.

En matière de biodiversité, la Lorraine possède des milieux naturels riches et variés, notamment grâce à la présence importante de zones humides et de larges superficies de prairies et de forêts, une grande diversité de paysages (plaines, vallées alluviales, pelouses calcaires, massif vosgien…), et de nombreuses espèces végétales et animales (oiseaux, batraciens et chauves-souris en particulier). Les zones agricoles de prairies et de vergers constituent des milieux riches en espèces animales, et forment des paysages typiques autour des villages lorrains.

La ressource en eau est abondante, provenant essentiellement des apports pluviométriques, particulièrement sur le massif vosgien. Le réseau hydrographique est dense (nombreux cours d’eau et nombreuses étendues d’eau), et la Lorraine est bien dotée en formations géologiques aquifères (nappes d’eau souterraines).

Le transport de marchandises par les voies navigables et par le rail est particulièrement développé en Lorraine.

En ce qui concerne l’énergie, la région est globalement excédentaire, et fortement interconnectée avec les réseaux voisins (gaz, électricité). La consommation totale régionale est en baisse depuis quelques années. L’importante ressource en bois, épaulée par l’hydroélectrique et l’éolien, doit permettre un fort développement de la part renouvelable.

Face à ces atouts environnementaux, des points de faiblesse peuvent être relevés au niveau régional :

  • Sur le plan de la biodiversité, 42 espèces floristiques protégées sont considérées comme très menacées. Des espèces animales ont disparu de la région, ou sont en effectifs très restreints. 4 espèces font l’objet de plans nationaux d’action. La destruction et la fragmentation des habitats naturels dues au changement d’usages des sols se poursuivent et restent un des premiers facteurs d’érosion de la biodiversité.
  • La consommation de l’espace (artificialisation des terres) augmente 2,5 fois plus vite que la population. Ce phénomène est particulièrement marqué dans le sillon mosellan, et à la frontière nord de la région.
  • C’est l’espace agricole qui pâtit en majorité de la progression de l’artificialisation, notamment dans les zones péri-urbaines. La modification des systèmes de production agricole entraine par ailleurs la baisse régulière des superficies en prairie, en zones humides, et une pression azotée orientée à la hausse. L’agriculture biologique ne représente que 1,7% de la superficie agricole utilisée, plaçant la région en 14ème position sur les 22 régions métropolitaines.
  • En termes de pollution des eaux, les nitrates et les pesticides déclassent souvent la qualité des eaux superficielles et souterraines de la région. La fermeture des mines et l’arrêt des exhaures minières a modifié le régime hydrologique de plusieurs cours d’eau et nappes souterraines, et entraine une minéralisation des eaux, nécessitant un suivi particulier et des actions de reconquête de la qualité. Les rejets industriels ont fortement diminué depuis le siècle dernier, mais demeurent non négligeables pour les chlorures et certaines substances toxiques. Des traces de PCB ont été relevées sur les matières en suspension dans tout le bassin de la Moselle et de la Sarre, avec des valeurs parfois élevées sur quelques poissons, localement.
  • La Lorraine figure parmi les quatre régions les plus concernées par la gestion des friches industrielles et des sites et sols pollués ou potentiellement pollués.
  • La quantité de déchets municipaux collectés continue à augmenter, et la principale destination de ces déchets est le stockage en décharge. Le compostage est encore peu développé, et le tri ne progresse que lentement.
  • En ce qui concerne l’énergie, la part du renouvelable dans la consommation finale est inférieure au niveau national. La part du solaire thermique ou photovoltaïque, celle du bois-énergie doivent être augmentées. Les consommations énergétiques dans le secteur résidentiel sont particulièrement importantes.
  • Les déplacements quotidiens des lorrains (navettes domiciles-travail) sont plus nombreux et plus longs en moyenne que dans les autres régions. La part des actifs travaillant hors de leur unité urbaine de résidence est importante, notamment du fait du développement du travail frontalier (plus de 100 000 travailleurs). La part du transport routier de marchandise augmente régulièrement, aux dépends
    des modes fluviaux et ferrés.
  • Si globalement la qualité de l’air est plutôt qualifiée de bonne en Lorraine, localement, à proximité des zones industrielles ou des flux routiers, les teneurs en polluants peuvent atteindre des niveaux importants. Pour l’ozone et les particules fines notamment, la qualité se dégrade sur les dix dernières années.
  • La température moyenne a augmenté de 1,2° c en un siècle à Metz. La contribution de la région au réchauffement climatique est importante. Le pouvoir de réchauffement global par habitant, dépendant des émissions des différents gaz à effet de serre, est le double en Lorraine par rapport à la France. Ceci s’explique par le poids encore important des émissions industrielles et énergétiques, et par le développement des émissions dues au transport routier et au chauffage domestique.
  • La Lorraine est confrontée principalement à deux types de risques : les risques naturels (risque inondation dans 95% des cas, localement l’instabilité des terrains ou le risque sismique) et le risque d’affaissement minier dans les zones qui ont été exploitées. Ces risques sont assez bien connus, mais leurs modalités et leurs fréquences pourraient être modifiées sensiblement avec le changement climatique. Le caractère industriel et nucléaire de la région et la présence de couloir de déplacements internationaux (sillon mosellan) induisent également des risques importants en termes d’accidentologie et de pollutions chroniques.

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