Une consommation d’énergie élevée mais d’importants gisements d’économie mobilisables

Des causes structurelles mais aussi des pratiques de développement urbain et un bâti ancien

La Champagne-Ardenne consomme plus d’énergie que la moyenne nationale. Il s’agit en très grande majorité d’énergies d’origines fossiles à l’origine d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Si cette situation est liée en partie à certaines caractéristiques structurelles (climat, profil économique, grands axes de transport, faible densité de population), elle découle aussi de deux grands facteurs sur lesquels les politiques publiques locales peuvent agir. D’une part l’étalement urbain avec un éloignement progressif des ménages qui tend à vider les villes-centres au profit des zones péri-urbaines, et augmente les distances pour rejoindre les zones d’emplois concentrées dans les pôles urbains. D’autre part, un habitat énergivore car plutôt ancien, dominé très largement par la maison individuelle, et de grands logements au regard de la taille des ménages. Aux impacts environnementaux s’ajoutent des impacts sociaux, plus d’un tiers des ménages étant potentiellement en situation de vulnérabilité énergétique pour le chauffage et/ou les déplacements.

Une consommation d’énergie finale de 61 900 GWh (3,2 tep/hab, 2,5 pour la France mét.) répartie entre le résidentiel pour 30 %, l’industrie pour 27 %, le transport pour 26 %, le tertiaire pour 13 %, l’agriculture pour 4% (2012/2013)

La maîtrise de l’étalement urbain et une mobilité alternative pour réduire l’usage de la voiture individuelle

Une optimisation de l’exploitation des ressources foncières au sein de l’enveloppe urbaine permet de limiter l’étalement urbain. La désindustrialisation et plus récemment la restructuration des sites de la Défense ont libéré des emprises parfois au plus près des centres-villes comme à Châlons-en-Champagne. Un potentiel existe aussi avec des petits sites au cœur des villes et non urbanisés. Toutefois, leur usage futur doit être apprécié en fonction de l’ensemble des enjeux locaux : besoins en logements, respirations paysagères, fonctionnalité écologique, niveau de pollution des sols…. Il s’agit aussi de redonner, le cas échéant, de l’attractivité aux centres urbains notamment par une reconquête de la qualité du bâti, souvent ancien et donc très énergivore et ne répondant plus toujours aux attentes des ménages, en témoigne la part significative de logements vacants en Champagne-Ardenne.
Sur le volet mobilité, des solutions sont encore à trouver pour proposer une offre performante concurrentielle à la voiture individuelle, alors que la densité de population est faible dans les zones périurbaines et que les conditions de circulation sont globalement bonnes. Le rééquilibrage des fonctions urbaines est également à renforcer, pour réduire les besoins de déplacements. Des gains importants existent aussi pour le transport de marchandises, la Champagne-Ardenne bénéficiant d’infrastructures ferroviaires et fluviales à fort potentiel de report modal.

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