Une consommation par habitant plus élevée qu’en moyenne nationale mais en diminution

En 2012, la consommation d’énergie finale réelle de la région est de 61 900 GWh. Rapportée à l’habitant, cette consommation est nettement supérieure à la consommation moyenne nationale (3,2 tep/hab en Champagne-Ardenne, 2,5 tep/hab en France métropolitaine). Cette situation s’explique par des causes structurelles (profil économique, faible densité de population, climat d’influence continental relativement rude en hiver, présence de grands axes de transport routier) et par un habitat globalement peu performant.

Évolution de la consommation énergétique de 2005 à 2013. Source : SOeS, 2015.
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Entre 2005 et 2012, les consommations d’énergie ont diminué de près de 9 % (consommation corrigée des variations climatiques), situant la région dans une situation légèrement en deçà de la dynamique de réduction attendue pour le respect des objectifs de - 20% à horizon 2020 fixés par le Plan climat air énergie (PCAER).

Évolution de la consommation énergétique* et objectifs du PCAER.
Source : Observatoire régional des émissions de gaz à effet de serre, 2015
*Consommation finale brute corrigée des variations climatiques

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Le bâtiment (résidentiel et tertiaire) est le plus gros poste de consommation, suivi par l’industrie et les transports. Le profil de consommation énergétique de Champagne-Ardenne se distingue du profil national par une plus grande contribution du secteur Industriel et une moindre consommation du secteur Transports.

Répartition de la consommation d’énergie finale par secteur en 2013*.
Source : SoeS, 2015
*Résidentiel et tertiaire hors charbon

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Le bâtiment, premier secteur consommateur d’énergie

Le résidentiel tertiaire hors charbon est le premier poste de consommation d’énergie finale en région en 2013 (43%) 1. Le logement en représente un peu plus de 70 %, le reste étant constitué de locaux tertiaires (bureaux, commerces, bâtiments administratifs…). Les logements de Champagne-Ardenne sont bien plus énergivores que la moyenne nationale avec une consommation moyenne évaluée à 345 kWh/m²/an contre 210 kWh/m²/an en moyenne nationale. Cette différence s’explique par un parc plus ancien qu’à l’échelle nationale et que celui de la région Grand Est, 65% ayant été construits avant 1974, date de la première réglementation thermique, soit un parc particulièrement énergivore (61% à l’échelle nationale, 60% à l’échelle de la région Est 2). Après les efforts importants mis en œuvre en faveur de la réhabilitation du parc social, qui représente 25% des logements en Champagne-Ardenne, cette problématique concerne plus particulièrement le parc privé en raison d’une plus grande fragilité économique des ménages et d’une filière professionnelle pas toujours suffisamment qualifiée ou formée en région pour répondre aux enjeux énergétiques.

Par ailleurs, la prépondérance de la maison individuelle est également un facteur explicatif de la consommation d’énergie dans l’habitat. En 2012 elle était de 56,5% en France métropolitaine et de 57,6% dans le Grand Est. La même année elle s’élevait à 56,4 % dans la Marne, mais 66,7 % dans l’Aube et elle dépassait même les 70% dans les 2 départements les plus ruraux (Ardennes et Haute-Marne, avec respectivement 71 % et 74 % 3.). C’est aussi un facteur jouant dans les consommations d’énergie du transport (voir ci-après). Enfin, alors que la taille des ménages diminue (2,2 personnes en moyenne en 2009 contre 2,4 personnes en 1999), celle des résidences principales augmente (4,3 pièces en moyenne en 2009, contre 4,1 en 1999, les 5 pièces ou plus représentent en 2009 42,2 % des résidences principales contre 37,4 % en 1999 4), avec en corrélation des consommations énergétiques plus importantes.

Le PCAER identifie un potentiel d’économie d’énergie de l’ordre de 50% des consommations, pour plus des deux-tiers en agissant sur le parc de logements existants.

Des consommations d’origine industrielle à mettre en relation avec une activité encore bien représentée

En raison de l’intensité de l’activité industrielle en Champagne–Ardenne (4ème région de France pour sa part d’emplois industriels), les consommations d’énergie dues à ce secteur sont supérieures de près de 25% à la moyenne nationale ramenée à l’habitant. Plus de la moitié des consommations sont localisées dans la Marne, siège de la plus grande part de ce tissu économique, avec notamment une forte représentation du secteur agro-alimentaire au besoin en énergie en moyenne élevé.
Le gisement d’économie repose principalement sur une meilleure valorisation de la chaleur produite (cogénération, récupération de chaleur sur les fumées…) et une amélioration des process.

Des consommations dues aux transports liées au mode de développement urbain et en partie d’origine exogène

Le secteur des transports contribue à hauteur de 26% aux consommations d’énergie finale en 2013, soit plus que la moyenne nationale par habitant. Cette situation est due d’une part à la présence de plusieurs grands axes routiers générant des consommations de carburants par des véhicules de transit. D’autre part, l’attrait pour la maison individuelle contribue à un étalement urbain et à un allongement des temps de transport. Conjugué à une faible densité de population (5ème rang pour les régions les moins denses 5.), ce facteur limite le développement d’une offre de transport concurrentielle à la voiture individuelle et contribue aux consommations énergétiques. En 2012, 77% des déplacements domicile-travail s’effectuent en voiture, contre 70% pour la France métropolitaine, les transports en commun ou modes actifs étant utilisés pour 17% de ce type de déplacement (26% à l’échelle nationale 6.).

Concernant le transport de marchandises, la région est traversée par un trafic de transit d’échelle internationale, où la route tient une part prépondérante.

Notes et références

1Source : SOeS 2015

2Observatoire Bâtiments durables – CERC 2015

3INSEE, Résidences principales selon le statut d’occupation et le type de logement en 2012 : chiffres départementaux et régionaux

4Insee flash Champagne-Ardenne, n°171 – mai 2013

5INSEE Estimations de population au 1er janvier 2010. La Champagne-Ardenne avait une densité de population de 52,1 habitants au km² contre 115,4 pour la France métropolitaine

6EIDER (Base de données régionales et départementales sur l’environnement, l’énergie, le transport, le logement et la construction, MEDDE), série TRO5 « Mode de déplacement des actifs pour se rendre au travail » (Source : recensement de la population)

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