Une évolution des surfaces artificialisées déconnectée de la dynamique démographique

Entre 2000 et 2012, l’artificialisation a progressé de 11 % (+ 9 300 ha, soit l’équivalent de près de deux fois la superficie du lac du Der), comme à l’échelle nationale, mais un peu plus qu’à l’échelle Grand Est (9%). C’est dans l’Aube que la progression est la plus forte (13%) et les Ardennes qu’elle est la plus modérée (8%).

En Champagne-Ardenne, la progression de l’artificialisation est préoccupante car déconnectée de la dynamique démographique, la population ayant diminué de 0,2 % sur cette même période (+7,7 % pour la France métropolitaine et +2,7 % pour Grand Est), ce qui témoigne de pratiques de développement peu économes en foncier. Ainsi, en 2012, la Champagne-Ardenne présente le plus faible nombre d’habitants par km² de surface artificialisée des ex-régions (1 406 hab/km² de surface artificialisée), valeur nettement inférieure à celle observée à l’échelle nationale (2 085 hab/km², 1 852 hab/km² hors Île-de-France) et dans la région Grand Est (1 691 hab/km²). Ainsi en Champagne-Ardenne on consomme proportionnellement à la population plus d’espace pour se loger, travailler, se divertir et se déplacer. Si à l’échelle nationale la situation tend à s’améliorer sous l’effet d’une augmentation de la population plus forte que l’artificialisation constatée, la densité résidentielle poursuit sa baisse en Champagne-Ardenne, avec cependant un ralentissement du phénomène 1.

Evolution de la densité résidentielle de 1990 à 2012.
Source :Corine land cover - SOeS 2016, INSEE

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La contribution des zones d’activités et commerciales à la dynamique d’artificialisation a été plus forte en Champagne-Ardenne, 28 % des hectares artificialisés entre 2000 et 2012 l’étant à leur profit, contre 22 % à l’échelle nationale ; la Champagne-Ardenne accuse paradoxalement la plus forte perte d’emplois tous secteurs confondus entre 2001 et 2011 2.
Les aménagements de grandes infrastructures de transport d’échelle nationale, importantes en Champagne-Ardenne, contribuent également à l’artificialisation du territoire (1,6 % des surfaces artificialisées, autant que la moyenne nationale).

Si depuis la fin des années 90 le développement urbain s’est opéré d’abord autour des grandes agglomérations et de leurs couronnes, il a également concerné de façon non négligeable des territoires ruraux plus éloignés bénéficiant d’une bonne desserte routière les reliant aux pôles urbains. Entre 2006 et 2010, la dynamique d’artificialisation s’est nettement recentrée sur les pôles urbains principaux et secondaires, et leurs couronnes 3.

Notes et références

1Source pour ces chiffres : corine land cover, SOeS, INSEE

3Etude de caractérisation des stratégies foncières dans la région Champagne-Ardenne (DREAL, 2013)

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