Une nature diffuse au sein des espaces urbanisés encore mal connue

Les espaces verts et les jardins, mais aussi les bâtiments ou les bords de routes, les friches urbaines ou industrielles, offrent des habitats adaptés à certaines espèces animales et végétales. Les infrastructures de transport, particulièrement présentes en Champagne crayeuse, peuvent également jouer un rôle dans les migrations de certaines espèces (rôle de corridors des délaissés et talus).

La présence d’éléments de nature en milieu urbain et périurbain participe à atténuer les effets de la consommation et de la fragmentation des espaces agricoles et naturels par l’extension urbaine. Elle doit permettre de réinscrire ces espaces dans les réseaux écologiques et d’y favoriser la présence de certaines espèces traditionnellement associées aux milieux ruraux ou naturels. En outre, la biodiversité en ville est vecteur de nombreux services écosystémiques tels que la filtration de l’air, la régulation et la filtration des eaux de pluie, l’atténuation du bruit, la régulation thermique …

La biodiversité des villes et de leurs couronnes périurbaines est sous-estimée et assez mal connue, de manière générale en France comme en Champagne-Ardenne, même si localement quelques acteurs se sont particulièrement investis sur cette question (inventaires menés par le CBNBP). Un constat qui devrait évoluer rapidement avec l’élaboration des documents d’urbanisme post-Grenelle, et dont le rôle dans la préservation et la reconquête des continuités écologiques, y compris en ville, a été renforcé par la loi d’engagement national pour l’environnement de 2010 (dite loi Grenelle 2) et de nouveaux outils apportés par la loi ALUR.

Par ailleurs, plusieurs collectivités (Grand Troyes, Reims Métropole, Communauté de communes Vitry, Champagne et Der …) se sont engagées dans des opérations d’écologie urbaine et de gestion différenciée de leurs espaces non bâtis (fauche tardive, réduction, voire arrêt de l’utilisation des phytosanitaires …) et de leurs infrastructures (LGV est). Des perspectives d’amélioration sont attendues avec l’interdiction progressive des produits phytosanitaires à compter de 2017.

Documents d’urbanisme post-Grenelle
La loi Engagement National pour l’Environnement de 2010 (dite loi Grenelle 2) a complété et renforcé le rôle des schémas de cohérence territoriale (ScoT) en matière d’environnement. Le SCOT devient l’instrument privilégié de l’approche nécessairement intercommunale de l’aménagement du territoire. Il définit des objectifs prioritaires parmi lesquels :
  • l’économie de la consommation d’espace et la lutte contre la régression des surfaces agricoles et naturelles et contre l’étalement urbain ;
  • la préservation de la biodiversité, et la restauration et préservation des continuités écologiques.
Interdiction progressive des produits phytosanitaires à compter de 2017
La loi Labbé n°2014-110 du 6 février 2014 vise à mieux encadrer l’utilisation de produits phytosanitaires sur le territoire national. Elle a été complétée par la loi de transition énergétique n°2015-992 du 17 août 2015. Ces lois prévoient l’interdiction pour l’État, les collectivités territoriales et leurs groupements, ainsi que pour les établissements publics d’utiliser ou de faire utiliser les produits phytopharmaceutiques, pour l’entretien des espaces verts, des forêts, des voiries ou des promenades accessibles ou ouverts au public à compter du 1er janvier 2017. Elles fixent également l’interdiction, à compter du 1er janvier 2019, de la mise sur le marché, de la délivrance, de l’utilisation et de la détention des produits phytopharmaceutiques pour un usage non professionnel.

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