Une situation géographique favorable à la biodiversité et à la richesse des milieux naturels

En raison de sa situation à la croisée des climats océanique et continental, de la variété des sols et des sous-sols, mais aussi de pratiques humaines qui ont généré une mosaïque de milieux, la Champagne-Ardenne offre une diversité de conditions d’accueil, permettant la présence d’espèces à affinité continentale, nordique, montagnarde et méridionale. Cette richesse écologique est toutefois très hétérogène. On trouve ainsi :

Des secteurs à la richesse exceptionnelle et favorables aux échanges entre espèces, qui constituent les sites « sources » pour la dispersion d’individus vers d’autres secteurs, et/ou des sites « relais » en raison de leur fonction de refuge

  • la Champagne humide avec ses grands lacs (Der, Orient, Temple) et ses étangs (Outines-Arrigny, La Horre …), ses massifs forestiers feuillus et ses milieux prairiaux, constitue un des hauts lieux de nidification, d’alimentation et de dortoir pour de nombreuses espèces, en particulier pour les oiseaux ;
  • l’Argonne est une région forestière, constituée de gorges profondes, plateaux étroits, vallons humides, parcourue de ruisseaux et parsemée d’étangs, qui abrite notamment de nombreuses espèces de libellules et d’amphibiens ;
  • l’Ardenne primaire, largement dominée par la forêt, puise sa richesse écologique dans les nombreuses vallées marécageuses, ruisseaux sub-montagnards, tourbières et rièzes, falaises et prairies sèches. Des espèces à affinité montagnarde ne se retrouvent que dans ce secteur ;
  • le plateau de Langres, également largement dominé par la forêt recèle un certain nombre d’habitats originaux (bas marais alcalins, pelouses, éboulis calcaires…) qui abritent des espèces spécifiques, dont la Barbastelle, chauve-souris rare et menacée.

Des secteurs riches mais isolés, et des secteurs assurant des continuités écologiques relativement fonctionnelles 

  • les pelouses (savarts), marais et tourbières de Champagne crayeuse, conservent une grande richesse écologique, notamment pour les amphibiens et les reptiles. Il ne reste aujourd’hui que des milieux résiduels et isolés, notamment au sein des enceintes militaires ;
  • les zones bocagères et herbagères de la Thiérache, des crêtes préardennaises, de Brie, du Bassigny et d’Apance-Amance, où l’agriculture est dominée par le système mixte polyculture-élevage qui favorise le maintien de pelouses et de prairies ;
  • les vallées alluviales, constituées de prairies inondables, ripisylves, annexes hydrauliques, à l’image de la Bassée dans la vallée de la Seine. Elles jouent un rôle de corridor écologique fondamental pour de nombreuses espèces, et de halte privilégiée pour les oiseaux migrateurs. Elles permettent aussi d’accueillir les débordements des cours d’eau sans inonder les zones urbanisées, d’étaler les crues dans la durée et de réduire la vitesse d’écoulement de l’eau pour limiter l’effet des inondations à l’aval. Elles participent à l’amélioration de la qualité de l’eau, en contribuant à l’épuration des eaux. Elles forment enfin des traits d’union entre les différentes régions naturelles de Champagne-Ardenne.

Des secteurs moins riches en termes de biodiversité, et permettant peu d’échanges entre les espèces 

Les zones dominées par les grandes cultures intensives de la Champagne crayeuse et le vignoble laissent peu de place au développement de la biodiversité (plantes messicoles, haies, boqueteaux).

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