Eaux souterraines alsaciennes

Avec l’ensemble formé par le Rhin, l’Ill et la nappe souterraine du fossé rhénan, l’Alsace est dotée d’une ressource en eau exceptionnelle et stratégique.

La nappe phréatique du Rhin Supérieur, qui s’étend de Bâle à Mayence, est l’une des plus importantes réserves en eau souterraine d’Europe, en raison de son étendue, de son épaisseur et du volume d’eau stockée, estimée, pour sa seule partie alsacienne entre les Vosges et le Rhin, à 35 milliards de m3 d’eau. Facilement accessible, la nappe d’Alsace permet la satisfaction de 76 % des besoins en eau potable de la région, de la quasi-totalité des besoins en eau d’irrigation et plus de la moitié des besoins en eau industrielle. Elle contribue à l’existence de milieux naturels typiques : les rieds (cours d’eau phréatique, zones inondables et zones humides). La présence d’un réseau hydrographique dense, avec de vastes zones inondées de façon temporaire et des nappes affleurantes, explique l’importance des zones humides (bande rhénane, milieux riediens…). Celles-ci jouent un rôle essentiel de recharge de la nappe phréatique et de maintien de la qualité de l’eau. La localisation de la nappe phréatique, dans une zone densément peuplée et fortement exploitée sur le plan économique, lui confère une importance stratégique ; sa gestion nécessitant, de plus, une approche transfrontalière.

Cette précieuse ressource semble aujourd’hui pratiquement inépuisable. En revanche, sa faible profondeur (elle affleure dans les rieds et se situe à une quinzaine de mètres de profondeur au Sud de la plaine), et l’absence de couverture imperméable en surface rendent la nappe particulièrement sensible et vulnérable aux pollutions ; ceci étant accentué par les fortes relations qui existent entre la nappe et les cours d’eau.
Cette vulnérabilité est d’autant plus préoccupante, que la nappe subit de fortes pressions. En effet, l’Alsace concentre sur un même territoire une forte densité de population et des activités industrielles (passées et actuelles) et agricoles très présentes.

D’autres aquifères, plus limités en surface et en capacité, occupent le sol alsacien.

On citera notamment :
• les nappes qui accompagnent les cours d’eau (Doller, Thur, Logelbach, Giessen, Bruche, Zorn, etc.)
• les nappes localisées dans la molasse jurassique tout au sud de la région,
• les nappes superficielles du socle vosgien (elles alimentent souvent des sources)
• les nappes dans le pliocène de Haguenau
• les nappes de la zone de fracture (en particulier aux abords de Saverne)
• les nappes dans les grès.

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