Entretiens de la Biodiversité Grand Est en milieu urbain : un beau succès

Cet événement de sensibilisation s’est déroulé du 20 au 23 juin 2024, dans le cadre historique du Cloître des Récollets de Metz. Il a rassemblé plus de 2000 visiteurs et a associé en plus des coorganisateurs (Institut européen d’écologie et Parc animalier de Sainte Croix) des organismes institutionnels tels que la DREAL Grand Est, des collectivités locales et le monde associatif.

Mobilisation collective pour la biodiversité

Coorganisée par l’Institut européen d’écologie et le Parc animalier de Sainte Croix, l’initiative a été également portée par de nombreux partenaires : le collectif régional pour la biodiversité du Grand Est (DREAL, Office français de la Biodiversité, Région Grand Est et Agence de l’eau Rhin-Meuse), l’EuroMétropole de Metz, la Ville de Metz, le monde associatif, Metz Mécènes Solidaires, le Parc naturel régional de Lorraine et des associations de protection de la nature.

Cet événement a attiré et captivé une audience variée grâce à une programmation riche et diversifiée. Deux mille visiteurs se sont rendus sur place et ont pris part à l’ensemble des animations proposées.

  • Présentez-vous.
    Solenn PELLE, je suis médiatrice scientifique au parc animalier de Sainte-Croix.


    Qui est à l’initiative des Entretiens de la biodiversité ?
    C’est le parc animalier de Sainte-Croix et l’Institut européen de l’écologie, qui travaillent ensemble chaque année pour créer l’événement.


    Pourquoi les organiser cette année à Metz ?
    Une année sur 2, l’événement est organisé à Sainte-Croix. Cette année, c’est à Metz.

    On a choisi Metz puisque c’est une ville qui s’inscrit fortement dans l’écologique et qui a beaucoup de démarche en sa faveur, notamment dans l’écologie urbaine. C’était l’endroit parfait pour sensibiliser le public.

    Les humains ont tendance à oublier qu’ils partagent leur espace avec les animaux, même quand on vit en milieu urbain ou périurbain. Là, l’idée c’était de reconnecter l’homme à la nature, et surtout avec ces espèces un peu mal aimées qu’on a tendance à oublier alors qu’elles sont très utiles même quand on habite en ville.


    Quels sont ses objectifs de l’événement ?
    C’est sensibiliser le public et leur parler des espèces vivant autour de chez eux, la faune et la flore.

    C’est aussi les pousser à l’action. C’est agir et collaborer. On a plein d‘associations réunies pour transmettre ce savoir et donner des petits conseils pour que chez soi, même si on n’a pas un jardin, avoir les bons gestes à adopter pour favoriser la biodiversité en ville.


    Quel était le programme de ces quatre jours ?
    Le jeudi et vendredi, c’est l’accueil des scolaires. On a plusieurs classes qui viennent sur les stands pour relever les défis de la nature urbaine.

    Le samedi et dimanche, c’est l’accueil du grand public. On a aussi des tables rondes, les trophées de la biodiversité qui récompensent les associations ayant fait des actions en faveur de l’écologie. Beaucoup d’événements pour mettre en lumière ces personnes protégeant la nature.


    Que représente pour vous la biodiversité : est-ce une contrainte ? comment la rendre désirable ?
    La biodiversité n’est pas une contrainte, au contraire, c’est une source de bien-être, de bonheur, de santé. Elle est essentielle à notre vie. On ne sera pas là sans une biodiversité, des écosystèmes divers et riches. Le but c’est de la protéger et de favoriser un écosystème avec des espèces diverses et variées, en milieu urbain ou non.

    Pour la rendre désirable, c’est casser les mythes et légendes. On est beaucoup influencés par la culture, notamment sur certaines espèces mal aimées, mais pourtant très utiles. Il faut redorer l’image de ces animaux par exemple.

    Après ça passe aussi par des jeux, des choses ludiques et surtout les sens comme l’écoute, le toucher. Cela marche très bien avec les enfants.

    La rendre désirable c’est aussi passer du temps où on apprécie la nature. On a un peu tendance à de déconnecter. Là le but, c’est de passer du moment à écouter les oiseaux, sentir ce qui se passe autour de vous.

    C’est là qu’on peut la rendre appréciable.

Une première partie dédiée aux scolaires

Le jeudi et le vendredi ont été spécialement réservés aux scolaires, accueillant une dizaine de classes de l’agglomération messine. Les jeunes ont ainsi eu l’opportunité de découvrir la faune et la flore urbaines à travers des animations pédagogiques et des ateliers ludiques, mêlant curiosité et réflexion, le tout avec du matériel écologique, recyclé et solidaire. Ce fut une belle occasion de les sensibiliser à la biodiversité qui les entoure, y compris en ville.

Découvrez les témoignages des enfants et de leurs encadrants !

  • Présentez-vous.
    Xhorxhi, 7 ans.
    Victoria, 7 ans.
    En CE1, à l’école Notre-Dame.


    Avec qui êtes-vous venus ?
    Notre maîtresse, la directrice.


    Savez-vous pourquoi vous êtes venus ?
    V : Pour apprendre comment soigner des animaux, comment prendre soin des animaux, comment arrêter la pollution, et s’amuser surtout. Bah en fait MOI je me suis amusée. Shaïna et moi, on a sauvé des faux animaux.


    Est-ce que la nature ça vous intéresse ? Pourquoi ?
    X : Moi, oui.
    V : Oui, parce que je prends soin de la nature.


    Qu’est-ce que tu fais pour prendre soin de la nature ?
    V : Des fois je plante, je les arrose. Si j’ai des plantes qui manquent d’eau, je les arrose. J’aime bien les abeilles, parfois, je construis pour eux. Et je construis aussi des cabanes pour les oiseaux.


    Avez-vous déjà vu des animaux ou des plantes en ville ? Si oui, lesquels ?
    X : Si, des chats, des chiens.
    V : Oui. En fait il y avait des expositions, et ce n’était pas loin, je voulais aller voir, donc je suis allée le voir avec ma marraine. On voyait des animaux en ville mais pas n’importe où.


    Vous avez fait tous les ateliers ? Sur quels sujets ? Qu’avez-vous préféré ?
    V : J’ai aimé sauver les animaux, j’ai aimé voir. J’ai fait un jeu sur la reproduction. J’ai pu voir ce qui était bon pour les oiseaux ou ce qui n’était pas bon.
    X : Tous les ateliers, sauf quand on a mangé les trucs-là.
    V : Ah oui ! En fait, on a vu un spectacle et à la fin on a mangé des petites bêtes. Ça avait un nom bizarre. C’était dégoûtant, moi, je n’ai même pas mangé, il y en avait un petit et un gros.
    X : C’était bon. C’était trop bon.


    Avez-vous appris quelque chose ? Si oui, donnez-nous un exemple !
    X : Oui..
    V : Oui, mais t’as appris quoi ? Moi, par exemple, j’ai appris qu’il ne fallait pas leur donner une petite boule avec un filet, par exemple.
    X : Moi j’ai appris qu’il faut pas donner du pain aux oiseaux, parce que ça fait mal au ventre, je savais pas du tout.

  • Présente-toi.
    Alyana, 8 ans.


    Avec qui es-tu venue ?
    Avec toute ma classe et ma maîtresse.


    Sais-tu pourquoi tu es venue ?
    Pour apprendre, apprendre des choses sur la nature.


    Est-ce que la nature ça vous intéresse ?
    Oui !


    As-tu vu des animaux ou des plantes en ville ? Si oui, lesquels ?
    Oui. J’ai déjà vu des chevaux et des coccinelles, des papillons.


    As-tu participé à tous les ateliers ? Sur quels sujets ? Qu’as-tu préféré ?
    Oui. J’adore fabriquer. Là, j’ai fait une chauve-souris. Oui, c’était bien.


    Qu’est-ce que tu raconteras à tes parents en rentrant ?
    Que je me suis bien amusée.

  • Présente-toi.
    Axelle, 7 ans.


    Avec qui es-tu venue ?
    Je suis venue avec ma maîtresse et ma classe.


    Sais-tu pourquoi tu es venue ?
    Pour apprendre des trucs sur la nature.


    Est-ce que la nature ça vous intéresse ?
    Oui ! Parce qu’il y a des animaux et j’adore les animaux.


    As-tu vu des animaux ou des plantes en ville ? Si oui, lesquels ?
    Oui, des limaces par exemple. Oui ça m’a un peu étonnée !


    As-tu participé à des jeux et des quizz ? Qu’as-tu appris ?
    Oui. Ca m’a PLU. J’ai appris des choses comme les abeilles qui font du pollen et une fleur fait un fruit.


    Qu’est-ce que tu raconteras à tes parents en rentrant ?
    Que j’ai appris plein de trucs.

  • Présente-toi.
    Zachari, je suis en classe ULIS.


    Avec qui es-tu venu ?
    Avec ma classe.


    Sais-tu pourquoi tu es venu ?
    Pour apprendre des choses sur les plantes, sur l’eau et tout ça.


    Est-ce que la nature ça vous intéresse ?
    Oui. S’il n’y avait pas de nature, les humains n’existeraient pas.


    As-tu vu des animaux ou des plantes en ville ? Si oui, lesquels ?
    Oui, mais je n’en vois pas beaucoup. Ce sont surtout des oiseaux. Ca m’étonne de pas en voir beaucoup car si les humains faisaient moins de machines dangereuses, les animaux seraient moins effrayés.


    As-tu participé à des jeux et des quizz ? Qu’as-tu appris ?
    Si, quelques bricolages et ateliers ou des quizz.
    Oui. Par exemple, j’ai appris de nouvelles espèces d’animaux et que l’on peut en manger, comme des insectes. Là, j’ai appris quelque chose sur l’eau.


    Qu’est-ce que tu raconteras à tes parents en rentrant ?
    J’ai passé une bonne journée !

  • Présentez-vous.
    Johanne, la maîtresse de CE1.


    Pourquoi être venus ici avec les enfants ?
    Tout au long de l’année, on a mené un travail autour de la nature. J’essaie de les sensibiliser à l’écologie et à devenir des citoyens respectueux pour protéger la nature comme tourner autour du plan d’eau et leur montrer les poubelles qui débordent. Les corneilles ne se nourrissent pas de cela.
    Ils apprennent et transmettent ensuite à leurs parents.


    Connaissez-vous le collectif régional de la biodiversité ? et la DREAL ?
    Non.


    Est-ce que les enfants sont intéressés par les thématiques de la nature ?
    Oui. Vraiment, on voit que ça les intéresse et qu’ils ont envie d’apprendre des choses sur le sujet. Ils sont très curieux.


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    Pour donner un exemple, on a une école avec un jardin en plein centre-ville. Quand je vais dans mon jardin chez moi, je reste 30 secondes et il y a plein d’insectes. Et là, en ville, il n’y avait rien. C’est vraiment qqc qui m’a choqué. Quand je les ai emmenés, je me suis retrouvée embêtée car il n’y avait pas de bête. Ils ont été très surpris, ç’a été très dur d’en trouver.

  • Présentez-vous.
    Betty. J’accompagne la classe de ma fille de CE1 de l’école Notre-Dame.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    C’est la maîtresse qui nous a communiqué la sortie.


    Connaissez-vous le collectif régional de la biodiversité ? et la DREAL ?
    Non.


    Pourquoi est-ce important de venir ici selon vous ?
    Pour les enfants, ce sont eux qui vont gérer demain notre planète. C’est bien qu’ils puissent s’y mettre. Ils pourront ensuite transmettre aux parents et grands-parents.


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    C’est l’environnement.


    Connaissez-vous l’écologie urbaine ?
    C’est améliorer le confort de nous urbains par des choses où on va avoir plus de nature, de fraîcheur.
    La nature en ville c’est important car on l’a un peu trop oubliée. On est un peu trop bétons. On n’aurait pas tous les problèmes là si on avait mieux réfléchi avant.

Un week-end ouvert à tous

Le week-end a ouvert ses portes au grand public, aux familles et aux visiteurs de tous horizons. Le stand animé par le Collectif régional Biodiversité a proposé diverses activités pour susciter la curiosité des participants sur les espèces protégées, les espaces naturels, la trame verte et bleue, la trame noire et les politiques publiques en faveur de la préservation de la biodiversité.

De nombreux curieux sont venus sur le stand animé par le collectif. Nous leur avons posé quelques questions :

  • Présentez-vous.
    Adrienne. Je suis venue en week-end à Metz depuis Paris, avec mon mari, en tant que retraités.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    Par le biais de l’office du tourisme.


    Connaissiez-vous la collectif régional pour la biodiversité ?
    Non.


    Pourquoi êtes-vous venus ? Êtes-vous sensible à la question environnementale ?
    Nous sommes venus car la thématique nous intéresse. Nous avons détruit l’environnement pour vous. C’est notre devoir de s’en occuper et faire ce que l’on peut pour réparer nos erreurs.

    On est là pour s’informer et pour voir comment cette information est conçue et transmise aux enfants.


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    C’est repeupler avec ce qui était et ce qui a disparu, notamment les insectes. C’est un processus de recréation, retrouver un état d’origine.


    Connaissez-vous l’écologie urbaine ?
    Un peu. On essaie que l’on essaie dans les villes de faire des murs ou des toits végétaux.
    C’est recréer la campagne dans la ville.


    Selon vous, pourquoi la nature en ville est-elle importante ?
    Le processus de destruction y est le plus intensif. A Paris, il n’y a plus de moineau.
    L’urbanisme c’est la bétonisation. C’est le cas extrême de la détérioration, qui requiert des efforts plus importants qu’ailleurs. La détérioration est plus rapide et plus intense qu’ailleurs.

  • Présentez-vous.
    Frédéric et Ophélie. Nous sommes venus en couple.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    O : Par les pancartes dehors.
    F : Par les affiches dehors. J’habite juste à côté à quelques centaines de mètres. On a vu des affiches, on s’est dit que ça pouvait être intéressant.


    Connaissiez-vous la collectif régional pour la biodiversité ? Et la DREAL ?
    O : Non, seulement la DREAL car je fais des études de biologie. J’ai déjà eu affaire à la DREAL.


    Pourquoi êtes-vous venus ? Êtes-vous sensible à la question environnementale ?
    O : Moi j’aime tout ce qui est nature depuis toute petite !
    F : On a l’habitude de se balader en ville, près de la Seille et de la Moselle et d’observer surtout les oiseaux.


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    F : Ca fait partie d’un tout. Moi je suis c’est quelqu’un qui est très urbain, mais je trouve quand même normal qu’il y ait de la nature à proximité. Et je suis content de pouvoir observer en ville autant d’animaux, de plantes, de nature à côté. Je ne sais pas, je trouve que ça fait du bien.
    O : Oui, exactement ; c’est nécessaire pour vivre.


    Selon vous, pourquoi la nature en ville est-elle importante ?
    O : C’est bon pour la santé mentale
    F : C’est juste que la nature elle est là qu’on le veuille ou non, autant qu’on lui laisse la situation de s’autoréguler.
    O : c’est important qu’on vive avec.

  • Présentez-vous.
    Floriane, étudiante en licence Sciences de la vie. Je vais entrer en master Gestion de l’environnement.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    C’est ma mère qui m’a informée. Il y avait aussi beaucoup de pubs en ville, c’était difficile de le louper.


    Connaissiez-vous la collectif régional pour la biodiversité ? Et la DREAL ?
    Le collectif, pas du tout. Mais la DREAL, mon père travaille à la DRAAF et j’ai lu beaucoup d’articles sur le suivi des espèces protégés et comment ç’a évolué. J’ai pu y lire plusieurs fois la mention "DREAL".


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    Le but de ma vie, c’est de préserver la biodiversité, faire en sorte qu’elle survive à nous, hommes qui détruisons tout. C’est l’ensemble de tout ce qu’on voit, tout ce qui permet qu’on soit là nous aussi, au final, les animaux, la flore, leur relation entre eux.


    Selon vous, pourquoi la nature en ville est-elle importante ?
    Je pense que si on voyait tout gris, ça nous déprimerait assez rapidement. Le vert est assez important. Et puis, entendre le chant des oiseaux, on sait que déjà ça nous fait du bien quand on entend à la campagne, alors si on peut l’entendre un minimum en ville.

  • Présentez-vous.
    Christine AUBRY, ingénieure agronome, spécialiste agriculture urbaine et périurbaine (AgroParisTech). Je suis une intervenante sur une table ronde sur l’agriculture et l’alimentation.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    En fait, c’est le président de l’Institut de l’écologie qui m’a contacté, parce qu’il avait vu que j’avais écrit sur le sujet.


    Connaissiez-vous la collectif régional pour la biodiversité ? Et la DREAL ?
    Non. La DREAL, de nom.


    Pourquoi êtes-vous sensible à la question environnementale ?
    En fait, moi ça fait donc longtemps que je travaille sur l’agriculture urbaine, l’agriculture en ville, et c’est un des volets de l’environnement urbain. Donc à travers ça, j’ai été beaucoup en lien avec des collègues écologues, des personnes, pas forcément des professionnels, qui s’intéressent à l’environnement urbain.

    Et puis, je veux dire qu’avec les temps qu’on vit, c’est important, parce qu’avec les changements climatiques, on n’a pas le choix, il faut qu’on se réintéresse à notre environnement urbain, il y a un peu urgence.


    Selon vous, pourquoi la nature en ville est-elle importante ?
    Pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle apporte beaucoup de services à l’homme, soyons utilitaristes. Le fait d’avoir de la nature, de la végétalisation ça permet qu’il fasse moins chaud, que l’air soit un peu plus pur, que ça dépollue etc.

    Et puis je pense qu’on est des êtres vivants comme les autres, on a besoin de contacts avec les autres êtres vivants, et de voir de la faune, de la flore dans les villes c’est absolument indispensable.


    Que représente pour vous la biodiversité ?
    Ça représente le fait de pouvoir conserver des espèces qui étaient là avant nous, et d’essayer de leur faire des habitats dans lesquels elles puissent survivre, pas forcément aussi bien que si on n’avait pas été là mais voilà. Mais je pense qu’il y a des interactions positives qu’on peut avoir avec un certain nombre d’espèces, que ce soit végétal ou animal. On fait partie du vivant donc la biodiversité on en fait partie aussi.

  • Présentez-vous.
    Gérard LEDOIGT, professeur émérite de biologie à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. J’ai mené des travaux sur le stress des végétaux face aux effets des champs électromagnétiques.


    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?
    J’ai été invité par Patrice COSTA, qui est le président de l’association Jean-Marie Pelt (Président de l’Institut Européen d’écologie).


    Connaissiez-vous la collectif régional pour la biodiversité ? Et la DREAL ?
    Non. La DREAL, de nom.


    Pourquoi êtes-vous sensible à la question environnementale ?
    Toujours. C’est une évidence. On vit dans un milieu. Une anecdote : par exemple, aujourd’hui, on est obligés de boire de l’eau en bouteille alors qu’avant on buvait de l’eau de source. Aujourd’hui on ne peut plus, elle est polluée. L’environnement a changé.

    J’ai enseigné la biodiversité il y a bien 40 ans de ça. Je ne suis pas le seul, avec beaucoup d’enseignants, on a compris tôt son importance, mais ce n’est qu’aujourd’hui que les gens prennent conscience de ça. Ca met du temps et c’est fondamental.

Une équipe de volontaires au sein du Collectif

La DREAL a mobilisé ses équipes du service eau, biodiversité et paysages et ainsi que celle du pôle communication de la mission appui au pilotage ; elle a coordonné les équipes des différents membres du Collectif régional pour la biodiversité.
Les volontaires se sont répartis les tâches entre le pilotage et la coordination, l’organisation, l’animation, la sensibilisation, les ateliers créatifs, et bien évidemment la couverture médiatique avec reportages, interviews et prises de photographies. Leur implication a été essentielle pour assurer le bon déroulement de l’événement et maximiser son impact.

  • Présentez-vous.
    Pierre Faure, responsable du service biodiversité à la région Grand Est.


    Quelle est la politique de la région en matière de biodiversité ? Quelles sont les missions de votre service ?
    La politique de biodiversité de la région est multiple. On a déjà notre rôle en tant que collectivité qui travaille sur la planification écologique : on a la responsabilité de lancer la stratégie régionale sur la biodiversité, qui a été élaborée avec le collectif régional.

    On a aussi des missions plus spécifiques. On est à l’initiative de la création des PNR, en lien avec les territoires, au développement du réseau d’arbres protégés par le biais des aires naturelles régionales.

    On mène aussi des politiques volontaristes pour accompagner la transformation dans le domaine forestier, agricole, entreprises sur les différents sujets.


    Qu’est-ce que le collectif régional biodiversité ? Qui en fait partie ?
    Quand les régions ont fusionné en 2015, on a été obligés de se poser la question de ce que faisaient les autres régions et administrations sur le sujet. On s’est rapidement rendus compte qu’il y avait un enjeu commun à travailler ensemble avec l’Etat, les CL, les agences de l’eau et l’OFB (anciennement AFB). On a décidé de mener les politiques publiques en GE de manière collective.

    L’objectif du collectif est de mettre en cohérence et faire converger nos politiques en matière de biodiversité.

    On y retrouve :

    • L’État et ses différentes composantes : DREAL, l’Office français de la biodiversité, les 3 agences de l’eau (Rhin-Meuse, Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée- Corse) ;
    • D’autres services : DRAAF ou ADEME selon les sujets ;
    • La région Grand Est, représentant les collectivités locales.

    Quels sont ses objectifs ?
    Les objectifs sont simples. Le collectif a travaillé à l’élaboration de la stratégie régionale biodiversité. Cette stratégie fixe 36 défis. Le collectif met en œuvre la stratégie, en trouvant les moyens pour la concrétiser.

    Son rôle est surtout au quotidien dans les équipes, de travailler sur les questions de la connaissance avec l’observatoire Grand Est de la biodiversité, sur l’accompagnement de projets opérationnels comme les trames vertes et bleues et sur la montée d’événements comme Montier-en-Der ou les Entretiens.


    Quel est l’intérêt de travailler en partenariat sur la thématique de la biodiversité ?
    L’intérêt est que chacun a une partie du puzzle. L’Etat a des compétences sur la partie réglementaire et régalienne. Par exemple, pour les dérogations espèces protégées. Les collectivités locales peuvent être à l’initiative et impulser des politiques volontaristes ou être un appui de l’État au niveau national comme l’OFB développant des politiques volontaristes, mais qui a besoin des territoires pour les mettre en œuvre.

    L’intérêt est dans cette complémentarité des compétences et capacités d’action.


    Pourquoi être présent aux Entretiens de la biodiversité ?
    Un des axes de la stratégie régionale de la biodiversité c’est de toucher tous les publics, tant les collectivités locales, les entreprises et le grand public. Ce sont les évènements qui permettent d’aller au contact directement avec ces publics. Là, on a accueilli 8 classes de scolaire, venant de l’agglomération de Metz et de Nancy.

    C’est important de pouvoir avoir ce message en direct, même si conjointement, on mène des politiques où c’est souvent des associations d’éducation à l’environnement que l’on soutient, qui vont faire ces actions de pédagogie.

    C’est aussi pouvoir montrer que les pouvoirs publics travaillent concrètement à changer les choses.

Nos intervenants DREAL nous partagent leur expérience !

  • Présente-toi.
    Marie-Pierre LAIGRE, adjointe au chef du service eau, biodiversité, paysages.


    Pourquoi participer à cet événement en tant qu’agent DREAL ?
    On y participe en tant que collectif régional de la biodiversité : la DREAL, les 3 agences de l’eau, l’OFB et la région.

    C‘est un moyen de toucher le grand public sur des sujets de préservation de la biodiversité au travers d’animations ludiques, de jeux, de tables rondes… C’est un point d’ancrage important.


    Comment sensibilises-tu le public ? Sur quels sujets ?
    On a des jeux et quizz divers et variés. On a fait des quizz autour de différents sujets comme les continuités écologiques, la biodiversité…

    Par exemple, dans nos missions, on a la préservation des espèces protégées. On a une réglementation que l’on met en place à travers des dérogations à l’interdiction de détruire une espèce protégée. On a fait des jeux autour : qu’est-ce que c’est ? le lynx est-il protégé ?

    Il y a aussi un jeu des empreintes réalisé par l’OFB. Les gens essaient de retrouver la patte du sanglier par exemple.

    Ça les initie aussi à des notions scientifiques de détermination d’espèces naturelles.


    Pourquoi est-ce important de sensibiliser, notamment les enfants, sur le thème de la biodiversité et la nature en ville ?
    La biodiversité car nous en faisons partie. C’est un enjeu de préservation aussi de notre espèce. Mais aussi dans des enjeux de changement climatique et de perte de cette biodiversité.

    Faire prendre conscience à ces enfants, ce seront des adultes qui seront ensuite plus sensibles à ces notions plus tard.


    Qu’as-tu pensé de ta journée ?
    J’ai trouvé cela très bien organisé. Intéressant, notamment le fait que cela se passe avec les écoles. Cela va être réutilisé en cas.

    Demain, ce sera différent car ce sera un public de famille. Ce sont des personnes déjà sensibilisées, alors que là, cela touche une classe avec des enfants sensibilisés ou non. Cela touche un public plus large.

  • Présente-toi.
    Sandra BARON, gestionnaire de crédits au SEBP. J’étais présente vendredi.


    Pourquoi participer à cet événement en tant qu’agent DREAL ?
    Je trouve intéressant d’amener un peu de pédagogique et d’être plus proche du public. Nous ne sommes pas dans la politique, mais dans la pédagogie. C’est faire un éveil à l’environnement, qui est important et nécessaire.


    Qui est venu sur le stand ?
    Des enfants, surtout.


    Quels sont les outils qui sont utilisés pour sensibiliser le public ?
    Nous avons des jeux d’empreinte. Notamment un jeu de cartes, créé avec une collègue. Il y avait aussi les empreintes « réelles » appartenant à l’OFB. Du jeu de cartes, les enfants ont essayé de trouver les empreintes réelles.

    On a également le jeu de la pêche, comme un jeu de l’oie, qui a beaucoup marché sur la thématique du milieu aquatique.

    On a des quizz et un jeu de cartes sur les espèces protégées.


    Pourquoi c’est important de les sensibiliser sur ces thèmes ?
    En fait, c’est essentiel.

  • Présente-toi.
    Daniel HOCH, chargé de mission espèces naturels au SEBP. Je m’occupe de la gestion et du suivi de réserves naturelles nationales, du suivi des parcs naturels régionaux. J’ai également des missions transversales : je travaille sur les périmètres des sites Natura 200 et sur la stratégie nationale aires protégées.


    Pourquoi participer à cet événement en tant qu’agent DREAL ?
    C’est un bon moyen de communiquer avec le public et de rencontrer des gens. C’est vrai que je pense que la DREAL n’est pas forcément très connue, en tout cas pour ses missions sur la biodiversité.
    Comme on est un service régional, dans nos missions, on est moins en contact avec le public : on va plus rencontrer des partenaires institutionnels, associatifs, avec qui on travaille. Donc là, c’est aussi l’occasion de rencontrer un plus grand public, partager nos connaissances sur la biodiversité ou les autres politiques publiques DREAL et leur faire voir aussi ce qu’on fait en DREAL.

    Au niveau du SEBP, je suis arrivé en septembre 2023 et j’avais aidé pour Montier-en-Der. C’est vrai qu’il y une bonne entente au sein du service pour faire ces rencontres, ces ateliers. Ca change un peu du quotidien, c’est intéressant.


    Qui vient sur le stand ?
    Aujourd’hui c’est que des scolaires, des élèves d’écoles primaires.

    Ce week-end, c’est ouvert au grand public, donc je pense qu’il y aura plus de monde, des familles, des personnes curieuses de découvrir ces sujets.


    Quelles sont les questions qui sont posées ?
    Ce matin, j’ai fait un atelier créatif où on réalisait les chauves-souris. J’étais plus dans l’interaction avec les enfants : « qu’est-ce que c’est une chauve-souris », « est-ce que vous en avez déjà vu ? », « est-ce que vous savez ce qu’elle mange ? ». C’est donné des clés pour les sensibiliser un peu sur les espèces, et qu’ils s’enlèvent de l’esprit que, par exemple, la chauve-souris c’est un vampire qui va venir les manger.


    Est-ce qu’ils sont sensibilisés ou ont des connaissances sur ces sujets ?
    Ouais, certains avaient travaillé avec leur professeur, donc il savait déjà ce qu’est une chauve-souris, ce qu’elle mange. D’autres en avaient déjà vu. C’était plutôt sympa.


    Quels outils utilisez-vous pour sensibiliser ?
    Essentiellement des outils pédagogiques.
    Dans les ateliers créatifs, ça va être de la création afin que les enfants puissent faire quelque chose. C’est un vecteur pour pouvoir parler de l’espèce, des espèces protégées.
    Et là, sur le stand c’est le même principe. C’est un jeu de l’oie sur les zones humides, un empreintoscope où les élèves doivent retrouver à quel animal appartient l’empreinte, ou des quizz qui permettent de leur faire apprendre des éléments sur les espèces protégées de manière ludique.


    Penses-tu qu’ils ont appris quelque chose après leur passage ?
    J’espère que ç’aura donné des évocations, des envies à des élèves d’en connaître plus, ou peut-être d’aller en forêt s’ils ont l’opportunité et de se rendre compte que la nature est belle mais fragile, qu’il faut la protéger.


    Qu’as-tu pensé de cette journée ?
    J’ai bien aimé, c’est intéressant de partager avec les enfants ! Ils étaient vraiment curieux.

  • Présente-toi.
    Léna MOSCHELLA, alternante en communication au SEBP.


    Quel est ton rôle sur ce stand ?
    J’anime le stand créatif avec les scolaires, avec la création d’une chauve-souris en matière recyclée ainsi que des coloriages.

    L’objectif est de sensibiliser les plus petits, avec des activités simples à comprendre. Grâce à ces activités, on va pouvoir parler avec eux.


    Penses-tu que les enfants ont appris quelque chose après leur passage ?
    Avec certains, on a eu de bonnes discussions. Ils communiquent bien et certains savent déjà pas mal de choses.


    Pourquoi est-ce important de les sensibiliser sur ces thèmes ?
    C’est important car ce sera la relève plus tard. C’est eux qui prendront la relève de ce qu’on est en train de créer et qu’on aimerait bien faire pour l’environnement.


    Qu’as-tu pensé de ta journée ?
    C’est cool. Les enfants sont assez ouverts sur le sujet, ils s’intéressent beaucoup !

  • Présente-toi.
    Juliette VASTELLE, stagiaire pendant 2 mois au SEBP, à Metz. Je travaille sur la cartographie des zones humides effectives.


    Pourquoi participer à cet événement en tant qu’agent DREAL ?
    En tant qu’agent DREAL, c’est important pour pouvoir parler aux enfants de l’importance de s’intéresser à l’écologie.


    Pourquoi est-ce important de sensibiliser, notamment les enfants, sur ces thèmes ?
    Avec les problématiques environnementales actuelles, c’est quelque chose à quoi il faut faire attention aujourd’hui. Les enfants c’est une thématique qui les touche, même plus que leurs parents parfois. Si on leur en parle maintenant, peut-être qu’ils le prendront plus en compte que si on leur parle d’écologie plus tard.

    Ce n’est pas parce que ce sont des enfants qu’on ne peut pas leur en parler. Ils peuvent comprendre.


    Que représente la biodiversité pour toi ? Comment la rendre désirable ?
    La biodiversité c’est la vie de tous les jours. Sans, l’homme ne vit pas. Ce n’est pas une contrainte, c’est une nécessité plutôt. Il faut la protéger.

    Pour la rendre désirable, il faudrait l’expliquer, casser les a priori en rétablissant la vérité.

Des animations et des conférences enrichissantes

Durant ces quatre jours, des animations variées ont permis de créer de riches échanges avec le public. Chaque entité membre du collectif a présenté ses missions et les actions communes pouvant être menées grâce à une mutualisation des moyens financiers, techniques et humains.

En parallèle des stands, des conférences et des tables rondes ont été organisées. Le samedi, trois tables rondes ont rythmé la journée, tandis que le dimanche a été marqué par une conférence animée par Nathalie Blanc, directrice de recherche au CNRS.

Un bilan positif

Le bilan de ces Entretiens de la Biodiversité en milieu urbain est très positif. Avec plus de 2000 visiteurs et plus de 50 enfants participant notamment à l’atelier de fabrication de chauves-souris en matériel recyclé, l’événement a rencontré un franc succès. Il a permis de sensibiliser un large public à la présence de la biodiversité en milieu urbain et de promouvoir des actions concrètes pour sa préservation.

Cet événement a démontré qu’avec une mobilisation collective, il est possible de sensibiliser efficacement et d’inciter à agir pour la protection de notre environnement urbain, un écosystème à part entière.
Les Entretiens de la Biodiversité en milieu urbain à Metz resteront un exemple inspirant d’engagement citoyen et de coopération interinstitutionnelle en faveur de la nature en ville.
Enfin, avec les tables rondes, ils permettent d’ouvrir la discussion sur les sujets qui font aujourd’hui et demain.

Désormais, chaque année, les Entretiens se tiendront alternativement en milieu urbain, à Metz ou en milieu naturel, au Parc de Sainte Croix.

En cliquant sur ce lien, relisez le reportage des Entretiens de la Biodiversité, édition 2023.

Notes et références

1Les unités localisées pour l’inclusion scolaire ou ULIS sont, en France, des dispositifs qui permettent la scolarisation d’élèves en situation de handicap au sein d’établissements scolaires ordinaires.

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