Flore et faune

4. Une flore diversifiée qui s’appauvrit

La richesse de la flore lorraine est à l’image de la diversité des milieux. Sur les éboulis calcaires instables des fronts de côtes, l’Iberis de Viollet est une espèce endémique, le très rare Laser à feuilles trilobées y trouve ses uniques stations d’Europe occidentale. La Salicorne de Lorraine fait partie d’un cortège d’espèces spécifiques des prés salés continentaux essentiellement localisés dans les vallées de la Seille et de la Nied. Le Calla des Marais, espèce des marais d’Europe du Nord, trouve ses stations les plus méridionales dans les Vosges. Le Buis, espèce méridionale, trouve ses stations naturelles les plus septentrionales aux alentours de la frontière belge. Au total, 216 espèces végétales sont protégées en Lorraine, dont 46 appartiennent à la liste de protection nationale. Les critères de protection sont la rareté au plan national ou régional, l’endémisme, l’inféodation à des habitats remarquables et menacés.

Quelques espèces protégées sont en expansion. Mais le constat global que posent les scientifiques en Lorraine est celui d’un appauvrissement de la flore au cours des deux derniers siècles. Ainsi, 20 espèces protégées sont considérées comme espèces éteintes, 42 sont très menacées, en raison de leur rareté et de leur vulnérabilité propre ou des menaces sur leur habitat.

5. Des populations originales d’animaux et notamment d’oiseaux et de chauves-souris

282 espèces de vertébrés sont représentées en Lorraine, 169 d’entre elles sont protégées au niveau national dont 114 espèces d’oiseaux. Concernant les mammifères, la loutre a disparu de Lorraine dans les années soixante-dix.
Le chamois, à partir de 1956, et le lynx, à partir de 1983, ont été réintroduits dans les Vosges. Le castor a été réintroduit dans la vallée de la Moselle depuis 1983.

La présence de nombreux anciens forts militaires, de grottes ou d’anciennes mines, ainsi que le fort taux de boisement confèrent à notre région une riche biodiversité en Chauve-souris : 22 espèces sur 33 présentes en France, dont le Petit et le Grand rhinolophes, particulièrement vulnérables.

En ce qui concerne les oiseaux, la région est riche en rapaces diurnes et on note le retour de la cigogne noire nicheuse. Certaines espèces parmi les plus remarquables sont le gobe-mouche à collier, espèce orientale en limite de répartition dans la région, comme la gelinotte, le grand tétras ou la chouette de Tengmalm. Les milieux aquatiques sont riches et encore habités par des espèces rares comme le héron pourpré, le butor étoilé et le blongios nain. Les oiseaux des milieux ouverts sont victimes de l’intensification de l’activité agricole : les trois espèces de pies grièches, la chouette chevêche, le torcol et la huppe sont menacés.

Parmi les espèces de poissons, certaines parmi les moins sensibles ont réapparu dans les cours d’eau qui en étaient encore dépourvus il y a peu, en raison notamment de la diminution de la pollution organique ; en revanche, la disparition d’espèces plus sensibles témoigne d’un recul des milieux les plus préservés. La mise en place de passes à poissons migrateurs a concerné pour l’instant essentiellement les Vosges en lien avec la problématique de la truite. Des réflexions et des programmes d’action sont nécessaires sur de nombreux cours d’eau comme la Meuse, la Meurthe ou la Moselle, en lien avec les obstacles au franchissement des poissons qui subsistent, notamment pour les grands migrateurs au premier rang desquels figure en Lorraine l’anguille.

Les reptiles et les amphibiens présentent des espèces rares comme le crapaud vert et le pélobate brun, confinés à quelques secteurs de l’Est mosellan, ou la couleuvre verte et jaune. La répartition des invertébrés n’est que partiellement connue, sauf pour les papillons et les libellules (59 espèces), dont un tiers est rare ou très menacé au niveau national ou européen.

 

 

Grand tétras dans les Vosges

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