Le changement climatique

Le réchauffement du climat lorrain

6. Lutte contre le changement climatique

Le changement climatique, lié à la raréfaction des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), est une préoccupation environnementale majeure. Ses conséquences économiques, sociales et environnementales pourraient engendrer une profonde mutation de notre société. Modifications des températures et de la pluviométrie, évènements climatiques extrêmes, conséquences sur les productions agricoles, forestières et sur la biodiversité, changeront en profondeur notre vie quotidienne (santé, logement, alimentation, déplacement, consommation) et l’ensemble des secteurs économiques (industrie, tourisme, commerces, transport…). L’effet de serre, phénomène naturel, permettant de maintenir la température moyenne de la planète (+15°C) et favorisant ainsi le développement de la vie, voit son effet accentué du fait de l’accumulation des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) prévoit ainsi une augmentation de la température prévue entre +1,5°C et +6°C. Les conséquences pour la Lorraine se font déjà sentir : augmentation de 1,2°C à Metz et 1,3°C à Nancy sur le dernier siècle, avancée de 12 jours en moyenne de la date de récolte des mirabelles, avancée de la récolte du blé…

Les secteurs émetteurs de Gaz à effet de serre

a) Les gaz à effet de serre Les principaux gaz à effet de serre, pris en compte dans le protocole de Kyoto, sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et les gaz industriels fluorés (HFC, PFC, SF6). Le CO2 provient principalement de la combustion des énergies fossiles, le méthane de la dégradation de la matière organique, le protoxyde d’azote de la fertilisation minérale. La Lorraine figure parmi les régions françaises les plus émettrices des principaux gaz à effet de serre, troisième rang pour le CH4, cinquième rang pour le CO2 notamment en raison de la forte influence du secteur de production d’énergie et du secteur industriel qui représentent plus de 50% du Potentiel de Réchauffement Global (PRG). Le résidentiel/tertiaire, les transports routiers et l’agriculture sont les autres principaux secteurs émetteurs.

En ce qui concerne les évolutions d’émissions en Lorraine, seules les émissions de CH4 liées à la distribution et la production d’énergie diminuent nettement entre 2002 et 2006. Les Lorrains ont commencé à prendre conscience de la nécessité de réduire leurs émissions. De nombreuses actions ont été entreprises afin de participer à la lutte contre le changement climatique et de contribuer aux efforts nationaux (division par 4 des émissions en 2050 par rapport au niveau de 1990) et européens (-20% d’émissions en 2020 par rapport au niveau de 1990) : isolation des bâtiments, développement des énergies renouvelables, développement des transport en commun, co-voiturage, diagnostics énergétiques d’entreprise, éco-consommation, …). Afin de renforcer cette dynamique, les territoires lorrains se lancent dans le développement de Plans Climat Territoriaux.

Les émissions de Gaz à effet de serre
Les collectivités, en tant que chef d’orchestre de leur territoire, mettent en place des politiques et des stratégies énergétiques, de lutte contre le changement climatique et d’adaptation à ce changement. Basée sur un diagnostic, une phase de concertation et l’élaboration d’un plan d’actions, cette démarche nécessite l’engagement de l’ensemble des acteurs du territoire (particuliers, entreprises, institutionnels) aux objectifs définis en commun. Cette politique se traduit par de multiples actions concrètes portées par les acteurs du territoire dans leurs différents secteurs d’activité. Fin 2009, la région et une dizaine de territoires représentant 46% de la population régionale sont engagées dans un Plan Climat Territorial.

b) Les atouts lorrains pour la lutte contre le changement climatique
Les émissions de gaz à effet de serre sont importantes en Lorraine. A l’heure actuelle, elles représentent environ 35 millions de tonnes équivalent CO2, dont 63% sont issues de la combustion : ces dernières se répartissent à hauteur d’à peu près un tiers, entre transport, industrie et habitat. La Lorraine dispose de certains atouts dans la lutte contre le changement climatique, qu’il convient de valoriser et d’amplifier.

Dans le domaine des transports, l’importance des échanges internationaux et lorrains, notamment pour la sidérurgie, a conduit au développement des modes de transports de masse (autres que routiers) qui font de la Lorraine l’une des régions les plus "multi-modales" de France. La Lorraine, qui se situe au cœur de la magistrale Eco-fret et de l’axe fret Dunkerque-Lille-Charleville-Metz-Strasbourg, est la première région ferroviaire de France, avec notamment la première gare de triage de France et le premier des 3 hubs du réseau fret national. Elle dispose également d’infrastructures d’ampleur : la Moselle canalisée (dont le trafic est supérieur à celui du canal Rhône-Saône), le TGV Est, l’autoroute ferroviaire Perpignan- Bettembourg. En conséquence, 22% des marchandises transportées (moyenne nationale 20%) et un tiers des échanges internationaux utilisent le fer et la voie d’eau, et le premier port fluvial céréalier français se trouve en Lorraine. Cette bonne position doit être confortée, et la part du fret routier, qui augmente chaque année, doit être contenue.
Dans le domaine de l’énergie, la Lorraine dispose de nombreux avantages en faveur du développement des énergies renouvelables. 36% du territoire est couvert par des forêts, avec un potentiel pour le développement de l’énergie issue de la biomasse ; le climat et le relief sont favorables à l’implantation d’éoliennes ; la méthanisation dispose de surfaces agricoles importantes ; et si la Lorraine n’est pas une région dominante en matière d’énergie hydraulique, celle-ci est toutefois bien présente sur le versant Ouest des Vosges et la Moselle. La Lorraine a connu un développement important de certaines énergies renouvelables, qui doit s’amplifier pour espérer atteindre au niveau régional l’objectif de 10% de couverture des besoins énergétiques fixé par le plan national. Par ailleurs, la France s’est engagée à porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale en 2020.
En ce qui concerne la diminution des émissions industrielles de CO2, on peut citer le projet emblématique ULCOS pour la captation et le stockage souterrain du CO2. Les technologies de production de l’acier sont un volet important du programme, et le site ArcelorMittal de Florange (principal émetteur de CO en Lorraine) est pressenti pour que l’un de ses hauts fourneaux soit pilote pour la captation. Un projet de stockage en nappe aquifère en Meuse est en cours d’étude. Enfin, la nécessité de reconversion des centres urbains existants converge avec les actions en matière de construction durable et économe en énergie. L’offre en matière de construction durable et d’éco-construction neuves doit être un facteur de progrès global prenant également en compte les enjeux de rénovation du parc ancien. (voir thème VI : sur l’énergie, et thème V : sur les transports)

L’agriculture dispose également de possibilités d’adaptation pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, pour sa consommation énergétique, et surtout dans la maitrise des apports azotés et l’adaptation du mode de conduite du cheptel animal.

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