Le développement du tourisme "vert"

4. Le développement du tourisme « vert »

Le tourisme reste un domaine d’activité assez limité en Lorraine, seizième rang des régions françaises. Mais, après les crises de l’industrie, la Lorraine mise en partie sur le tourisme pour re-dynamiser une région en déclin. L’emploi touristique concerne ainsi d’ores et déjà 24 000 salariés et 6 800 non salariés. Longtemps considéré comme secondaire, ce secteur prend une place économique de plus en plus importante. Alors que le tourisme traditionnel prend appui sur l’attrait des Vosges et des stations thermales, celui du patrimoine construit et du patrimoine militaire progresse. Les parcs à thème et de loisirs connaissent également des hausses significatives de fréquentation.

Les possibilités de développer un tourisme « vert » sont réelles. L’eau, la montagne et les paysages en sont à la base. Il dépend donc étroitement du maintien de la qualité de l’environnement et de ses ressources : étangs, lacs, rivières et canaux, forêts, montagne vosgienne et ses bordures. Il reste concentré sur quelques sites majeurs : les Vosges, les villes thermales et certains lacs. Le tourisme frontalier de court séjour concerne surtout le secteur est de la Moselle et ses lacs (Gondrexange, le Stock, Mittersheim). L’ensemble des forêts domaniales est accessible au public. La forêt de Haye, en Meurthe-et-Moselle à proximité de Nancy, est plus particulièrement aménagée et accueille près d’un million de visiteurs par an. La Lorraine est concernée par le projet national des véloroutes et voies vertes et le développement d’itinéraires de randonnées pédestres.

Les capacités d'hébergement

Enfin, on commence à voir dans les parcs naturels régionaux des hébergements labellisés WWF (gîtes Panda) qui intègrent la dimension environnementale.

a) Les sites touristiques
La cathédrale de Metz, la citadelle de Verdun, l’ossuaire et le fort de Douaumont, la colline de Sion mais aussi la confiserie des Hautes-Vosges à Plainfaing sont parmi les sites les plus fréquentés. Les hausses de fréquentation des sites liées à la détente et aux loisirs (parcs aventure, parcs animaliers) montrent un intérêt grandissant du public pour les activités de nature mais aussi festives, ludiques ou sportives. Les jardins, notamment le jardin botanique du Montet ou le jardin du site de Bliesbruck, connaissent également des affluences importantes. En 2010, l’évènement touristique en Lorraine est l’ouverture du Center parc dans le canton de Lorquin. Cette implantation traduit également l’aspiration du public à un tourisme de nature et de détente.

b) Les Vosges
Témoin d’un tourisme vert en développement, la croissance du parc de l’hébergement rural (gîtes ruraux, chambres d’hôtes, centres de vacances, résidences secondaires) est particulièrement sensible dans les Vosges. À côté d’un tourisme traditionnellement estival (forêts, lacs, randonnées autour de Gérardmer), les Vosges connaissent depuis une trentaine d’années un tourisme hivernal. Le développement de la pratique du ski (540 000 journées skieurs commercialisées en 2008) influence la diversité biologique par les aménagements qu’il provoque et le recours aux canons à neige. La fréquentation est à l’origine de fortes pressions ponctuelles au niveau notamment de la route des crêtes.

c) Le tourisme thermal
Le tourisme thermal dépend du maintien de la qualité des ressources en eau. Bains-les-Bains, Contrexéville, Plombières-les-Bains, Vittel et Amnéville sont les cinq villes thermales lorraines. Elles ont accueilli plus de 26 000 curistes en 2008. Parallèlement à leur activité de cure thermale traditionnelle, elles développent des séjours de remise en forme pour attirer une clientèle plus jeune. La station thermale d’Amnéville située dans l’ancien fief de la sidérurgie, entre Metz et Thionville, offre des eaux captées en profondeur. Elle illustre le développement d’un thermalisme de proximité et d’activités de détente associées.

d) Les canaux, lacs et étangs
La région bénéficie d’un réseau de navigation fluviale développé avec sept cents kilomètres de voies navigables. En 2008, on comptait 3 340 contrats de location de coches de plaisance. Les étangs de la Woëvre et du pays des Étangs (Est mosellan) sont parfois aménagés en bases de loisirs (pêche, nautisme).

e) La gestion de la population « présentielle »
La population « présentielle » regroupe l’ensemble de la population présente à un moment donné sur le territoire, résultante du double mouvement entre les départs en voyage des habitants et les arrivées de touristes, français ou étrangers (sous réserve que ceux-ci séjournent au moins une nuitée sur place). Une présence qui induit des consommations et donc une activité économique, mais sous-entend également que certains équipements soient calibrés en fonction de la population maximale pouvant être présente sur le territoire. Les bassins de vie de Gérardmer et Corcieux (88) sont les plus emblématiques de ce phénomène : leur population est capable de doubler à certaines périodes de l’année. Trois autres bassins de vie connaissent également une surpopulation estivale : Le Thillot, Bains-les-Bains (88) et Vigneulles-lès-Hattonchâtel (55), respectivement, 33%, 51%, 65%.
Cet afflux de population se traduit également par une fréquentation plus importante des espaces naturels, chemins de randonnées, chemins forestiers, qui peut être dommageable à l’installation ou la survie de certaines espèces animales (tétras par exemple).

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