Le Faucon pèlerin
Informations générales :
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Situation régionale :
En Lorraine, comme ailleurs en France, le Faucon pèlerin est passé par une phase difficile dans les années 1970. L’espèce a failli disparaître du massif vosgien : il ne restait plus qu’une dizaine de couples à cette époque et, certaines années, aucun jeune n’avait pris son envol.
La population s’est reconstituée progressivement : ainsi, dans les Vosges du Nord, un de ses bastions, le Faucon pèlerin était absent de 1972 à 1983, un couple a niché à nouveau de 1984 à 1986, deux en 1987, six en 1990 et 1991 et plus de quinze couples nichent actuellement. Globalement, sur l’ensemble du massif vosgien, la population s’est stabilisée ces dernières années à environ 80 couples.
Au cours de la décennie 2000 – 2010, le Faucon pèlerin s’est installé à la ville et à la campagne : en 2009, il a niché au centre de Metz, de Nancy et de Lunéville. À la campagne, il niche depuis peu sur des pylônes électriques.
Le Faucon pèlerin est bien présent dans les trois ZPS vosgiennes : 10 à 15 couples dans la ZPS « Massif vosgien », 6 à 8 couples dans la ZPS « Forêts, étangs et rochers du Pays de Bitche » et 1 à 2 couples dans la ZPS « Crêtes des Vosges mosellanes ». Il est observé assez fréquemment en hiver dans les ZPS de plaine en Lorraine.
Le Faucon pèlerin dans le massif vosgien : histoire d’une reconquête
1980 : Un rapace au bord de l’extinction dans le massif vosgien
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, le statut du Faucon pèlerin dans le massif vosgien était devenu critique : six couples se reproduisaient côté alsacien et deux couples côté lorrain (un dans les Vosges du Nord et un dans les Hautes Vosges). Même si ce rapace rupestre n’a jamais été commun dans le massif vosgien, ses effectifs étaient tombés au plus bas. Cette situation dramatique était principalement due aux destructions opérées par les colombophiles et aux désairages* des jeunes et des adultes pour les besoins de la fauconnerie ; en effet, cette activité a connu un renouveau depuis les années 1950 et a engendré un véritable trafic : les faucons se vendaient entre 15 000 et 30 000 F (soit environ de 2 500 à 5 000 €) l’unité. Malheureusement, à la même époque, l’utilisation massive des pesticides organochlorés* en agriculture a entraîné une chute importante du succès reproducteur en fragilisant les œufs qui se brisaient sous la couveuse.
Aussi, un mouvement pour la protection de cet oiseau emblématique s’est organisé sur tout le massif vosgien et de nombreux bénévoles se sont dévoués pour assurer une surveillance permanente des aires occupées. La coopération entre les différentes associations FIR Alsace, FIR Lorraine, SOS Faucon pélerin, LPO, etc., a été exemplaire.
1992 : La reconquête des territoires perdus
Dès la fin des années 1980, l’interdiction de certains pesticides organochlorés* et les actions de protection ont porté leurs fruits ; ainsi, en 1992, la population alsacienne a doublé et la population lorraine a décuplé. De nombreux sites de nidification auparavant désertés ont été à nouveau occupés.
2001 : Une population viable
Au début des années 2000, 78 couples étaient établis dans le massif vosgien, dont environ 40 couples en Lorraine. Les couples matures ont réussi à élever régulièrement leur nichée et la recolonisation de tout le massif a pu avoir lieu.