Les feux de forêts

Les sécheresses et les canicules sont de plus en plus fréquentes et intenses en France du fait du changement climatique. Si le climat n’est pas une cause directe d’incendie, il influe sur les conditions de déclenchement et de propagation des incendies. En asséchant la végétation, le changement climatique entraîne une augmentation du danger météorologique de feux de forêts.
La France est le quatrième pays européen le plus boisé avec 16,9 millions d’hectares de forêt sur son territoire métropolitain. L’importance de ses surfaces boisées la rend vulnérable au risque d’incendie de forêt, notamment en période estivale.

Les incendies ont un impact majeur sur les espaces naturels, détruisant tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage.

Deux années se distinguent depuis le début du siècle par l’importance des surfaces boisées incendiées en France :

  • En 2022, ce sont près de 60 000 ha qui sont partis en fumée ;
  • En 2003, environ 73 000 hectares de forêt et de terres boisées ont brûlé.

Ces deux années présentent des conditions climatiques exceptionnelles par rapport aux normales.
Si ces deux années présentent des similitudes en termes de températures observées, en 2022 ces fortes températures ont été associées à un nombre record de jours de vagues de chaleur et à une sécheresse historique, deux facteurs aggravants de l’aléa de feux de forêt.

Le risque de feux majoritairement d’origine humaine

L’incendie de forêt est « une combustion qui se développe sans contrôle, dans le temps et dans l’espace ». En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue, les landes, etc…
L’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies – 90% des départs de feu - que ce soit du fait d’une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles…) ou bien d’une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps). La majorité de ces feux d’origine anthropique sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux, aussi bien de touristes que de riverains. Ils pourraient donc être évités en ayant les bons réflexes au quotidien.

Une campagne nationale de prévention : ayons les bons réflexes

Les bons réflexes face aux feux des espaces naturels :
La prévention du risque incendie de forêt passe avant tout par des comportements responsables. Des acteurs locaux très impliqués mènent des actions de prévention récurrentes, mais certains comportements méritent encore d’être diffusés. C’est pourquoi, le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en lien avec le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’ONF et Météo France ont mis en œuvre une campagne nationale de sensibilisation et de prévention des feux de végétation et de forêt. Les bords de route, les terrains agricoles, les friches sont en effet des espaces aussi sensibles et à risque.

Préparer et adapter votre habitation et son environnement

Par des gestes simples, il est possible de réduire considérablement le risque de départ de feu de végétation : en ne stockant pas de combustibles près des habitations, en n’utilisant pas d’outils susceptibles de provoquer des étincelles à proximité des végétaux surtout quand ils sont secs, en ne fumant pas à proximité de zone de nature comme les friches ou les champs, en ne jetant pas ses mégots au sol.

La prévention des incendies doit également se faire tout au long de l’année, avec notamment :

  • Le débroussaillement de son jardin : un terrain débroussaillé permet au feu de passer sans provoquer de grands dommages et facilite le travail des sapeurs-pompiers. Le code forestier institue des obligations légales de débroussaillement, notamment l’obligation de débroussailler sur 50 mètres tous les abords de constructions lorsqu’elles se trouvent dans, ou à moins de 200 mètres d’une forêt ou d’un espace naturel. Les voies d’accès doivent être libérées, les arbres et les branches situés à moins de 3 mètres des maisons doivent être supprimées, et les arbres et plantes mortes ou malades doivent être éliminées. Il est obligatoire d’élaguer les arbres et de laisser 3 mètres entre deux houppiers, les arbustes sous les arbres doivent être supprimés et les végétaux coupés doivent être évacués en les portant en déchetterie ou en les broyant,
  • La préparation et l’adaptation de sa maison : la conception d’un bâtiment, de par ses aménagements et son entretien, permet de le rendre moins vulnérable à l’incendie. Une maison construite en dur constitue le meilleur refuge lors d’un incendie de forêt, à condition qu’elle respecte une série de consignes et de règles de construction et de sécurité. Des matériaux durables peuvent également être employés. Les ouvertures, qui constituent souvent le point d’entrée du feu dans l’habitation, doivent être en bois plein ou en aluminium, le PVC devant être écarté. L’étanchéité des ouvertures à l’air et aux fumées est impérative. Les toitures doivent être régulièrement nettoyées, afin d’éviter que ne s’accumulent des feuilles et des aiguilles, y compris dans les gouttières et les angles. Le PVC doit être impérativement évité pour les gouttières. Les aérations doivent être équipées de grillages à mailles très fines, afin d’éviter l’entrée de brandons, qui pourraient mettre le feu depuis l’intérieur de la maison. Au-delà de la maison proprement dite, il convient d’éloigner d’au moins 10 mètres de l’habitation les tas de bois, cannisses, abris de jardin, haies, objets divers, et de façon générale tous les vecteurs potentiels du feu. Les citernes de gaz et de fioul doivent en outre être enterrées quand cela est possible.

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