Principaux résultats 2007-2012

Principaux résultats 2007-2012

Au total, plus de 1 200 espèces (dont 450 espèces d’oiseaux « DO ») et 230 habitats naturels ou semi-naturels « DHFF » ont été étudiés lors du rapportage européen entre les années 2007 et 2012. En France, ce rapportage concerne 312 espèces végétales et animales, ainsi que 132 types d’habitats.

Espèces Directive Oiseaux

Le rapportage européen 2007-2012 révèle que plus de la moitié des espèces ornithologiques de la directive « Oiseaux » a obtenu un état de conservation « favorable » (en vert, illustration 2), mais de nombreuses espèces restent encore « en danger » (en jaune), comme l’Alouette des champs et la Barge à queue noire, voire « menacées » (en rouge) pour la Bécassine double. Près de 90 % des hérons et spatules sont en bon état de conservation contre seulement 20 % des oiseaux marins (en vert, illustration 3). 40 % des espèces citées en annexe I de la directive « Oiseaux » montrent une tendance positive, avec parmi elles des espèces ayant bénéficié de Plan d’Actions spécifiques, telles que le Gypaète barbus ou encore l’Erismature à tête blanche, alors que 40 % des espèces chassables figurant en annexe II voient leurs effectifs décroître.

Lien vers les Plans d’Actions :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/plans-d-actions-r212.html



Espèces Directive Habitat Faune Flore

Moins d’un quart des espèces visées par la directive « Habitats, Faune, Flore » sont en bon état de conservation (en vert, illustration 4) et plus de la moitié ont un état de conservation « inadéquat » (en jaune) ou « mauvais » (en rouge). En outre, l’état de conservation des espèces marines reste mal connu (en gris), notamment pour les Cétacés et les tortues marines. Plus d’un quart des amphibiens et des plantes vasculaires sont en bon état de conservation, alors que seulement 16 % des poissons le sont (en vert, illustration 5). Quasiment tous les groupes taxonomiques possèdent de très nombreuses espèces à état de conservation « inadéquat » (en jaune), avec par exemple près de 42 % des mammifères. Les observations actuelles chez les poissons, les mollusques et les amphibiens montrent une tendance évolutive de l’état de conservation plutôt négative. En revanche, l’état de conservation de la Loutre, ainsi que du Cuivré des marais s’est nettement amélioré ces dernières années.

En France, les résultats sont sensiblement identiques à ceux constatés au niveau européen (illustration 4) : légèrement plus d’espèces à statut « favorable » (en vert), mais également à statut « mauvais » (en rouge) et moins d’espèces à statut « inadéquat » (en jaune). Les espèces peu connues sont principalement des espèces marines, des lichens et certains invertébrés.





Habitats Directive Habitat Faune Flore

En moins bon état de conservation que les espèces, les habitats de la directive « Habitats, Faune, Flore » sont pour plus des trois quarts classés comme « inadéquats » (en jaune, illustration 6) ou « menacés » (en rouge), avec seulement un sixième d’estimés comme « favorables » (en vert). Les habitats les mieux conservés, tels que les habitats rocheux, se trouvent dans les montagnes, éloignés des activités humaines. Parmi les habitats à l’état de conservation « inadéquat », 33 % ont une évolution stable, comme les dunes, mais 30 % se dégradent, dont près de la moitié des tourbières, marais et prairies (en rouge, illustration 7).

En France, les résultats restent quasiment les mêmes que ceux observés au niveau européen (illustration 6) : légèrement plus d’habitats à statut « favorable » (en vert) et moins d’habitats à statut « inadéquat » (en jaune) mais, proportionnellement plus d’habitats à statut « mauvais » (en rouge). Comme en Europe, les écosystèmes littoraux français font partie des plus dégradés. De même, les milieux humides et aquatiques, ou encore les espaces ouverts agropastoraux sont peu conservés. Néanmoins, la France est le 3ème pays en Europe pour la surface d’écosystèmes forestiers (MNHN-SPN, 2015) ; les forêts se maintiennent globalement dans un bon état de préservation.



Régions Biogéographiques

Parmi les 9 régions biogéographiques terrestres et les 5 marines recensées dans l’Union européenne, la région Grand Est recoupe majoritairement le domaine continental et très peu du domaine atlantique. En effet, seulement 6 sites Natura 2000, à l’ouest du département de la Marne, sont inclus dans la zone biogéographique atlantique.
La région biogéographique atlantique présente plus de 30 % d’espèces « menacées » (cf. illustration 7) et près de 70 % de ses habitats sont en « mauvais » état (cf. illustration 8), avec 11 % qui tendent à s’améliorer. De même, plus de 30 % des habitats de la région biogéographique continentale sont considérés en « mauvais » état et 30 % des espèces de cette région voient leur état de conservation se détériorer.




Limites de la méthode

Avec ses 27 000 sites Natura 2000 en 2015, l’Union européenne possède un important réseau Natura 2000, sur près d’1/5ème des zones terrestres européennes, et vise à développer ses aires marines protégées. Cependant, le rapportage européen ne note pas encore d’influence significative des sites Natura 2000 sur l’état de conservation des espèces ou des habitats des directives « Habitats, Faune, Flore » et « Oiseaux ».
En effet, seuls les changements de grandes envergures dans l’évolution de l’état de conservation d’une espèce ou d’un habitat sont visibles dans les rapportages européens. Ainsi, les progrès locaux, régionaux ou même nationaux, effectués en l’espace de 6 ans, ne ressortent pas forcément à cette échelle d’étude européenne. Il est donc important d’établir des tendances évolutives afin de savoir si la gestion actuelle de l’habitat ou de l’espèce est en bonne voie ou non.
De plus, le laps de temps de 6 ans, entre le précédent rapportage européen et le suivant, reste relativement court pour que l’état de conservation d’une espèce ou d’un habitat change de statut. Pour changer de statut, il faut notamment qu’un ou plusieurs paramètres (aire de répartition, effectif des espèces, caractéristiques de l’habitat, surface, perspectives de maintien) évoluent de manière significative. Or, l’évolution significative d’une espèce ou d’un habitat est une réponse lente et progressive de l’environnement face aux mesures de gestion entreprises.
Le rapportage souligne néanmoins une tendance à l’amélioration des états de conservation jugés actuellement « inadéquats » voire même « mauvais » pour les prochaines années. C’est par exemple le cas des populations de Grues cendrées en Europe occidentale qui connaissent une nette amélioration, passant de 45 000 individus en 1985 à environ 300 000 en 2012, grâce aux nombreuses mesures de protection limitant le drainage des zones humides et l’expansion de l’agriculture, ou encore favorisant la mise en place de compensations financières pour la perte de maïs sur plus de 2 800 sites (Commission européenne, mai 2015).

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