Une amélioration des systèmes épuratoires qui se poursuit

Des stations d’épuration urbaines globalement aux normes mais des flux temporaires encore à gérer

Suivant les tendances déjà constatées sur la première décennie 2000, l’amélioration des systèmes épuratoires des effluents domestiques s’est poursuivie. Ainsi, en 2015, la quasi-totalité des stations d’épuration sont conformes suivant les critères de la directive Eaux résiduaires urbaines. 10 STEP (192 000 eq/hab au total) sont déclarées non conformes pour leur performance (principalement pour la DCO et DBO5), concernant en majorité le bassin Rhin-Meuse, la plus grosse station étant celle de Charleville-Mézières (117 000 eq/hab). Il n’y a cependant plus d’agglomération champardennaise visée par un contentieux avec l’Europe au titre de la mauvaise application de la DERU (17 agglomérations encore concernées en 2015 à l’échelle de la France entière).
Aujourd’hui, l’enjeu est principalement lié au vieillissement du parc, composé pour beaucoup de très petites unités (et plus particulièrement en Haute-Marne) gérées par de petites collectivités aux moyens parfois insuffisants pour leur entretien.

Les principales difficultés résident aujourd’hui sur la gestion des eaux pluviales qui peuvent être à l’origine de pollutions (engorgement et débordement des réseaux d’assainissement, lessivage des surfaces imperméabilisées). Les départements de l’Aube et de la Marne sont plus particulièrement concernés, concentrant une part importante des secteurs artificialisés. Enfin, les STEP urbaines situées en zone viticole sont aussi souvent confrontées à un afflux d’effluents en période de vinification, où les équipements ne sont alors plus adaptés aux besoins en forte croissance. Des actions spécifiques sur l’assainissement ont été mises en place pour pallier ces problèmes de rejets ponctuels, et se poursuivent encore.

Les dispositifs d’assainissement non collectif doivent faire l’objet d’un contrôle par les collectivités compétentes et remis en état en cas de risques sanitaires. Cet enjeu est particulièrement important dans les secteurs de vulnérabilité de la nappe, notamment dans la Marne, département accusant un certain retard dans la mise en œuvre des contrôles par manque de moyens de certaines collectivités 1.

Des pollutions industrielles mieux connues

Les activités industrielles et artisanales sont potentiellement à l’origine de la dégradation des eaux et peuvent aussi peser sur la disponibilité de la ressource. En Champagne-Ardenne, où le secteur industriel est bien développé comparé à d’autres régions, divers secteurs peuvent être à l’origine de rejets dans l’eau : l’industrie agro-alimentaire (rejets de type organiques), teintureries (rejets chimiques), industrie papetière (rejets chimiques et/ou organiques), industrie des métaux (rejets toxiques liés à l’utilisation de bains acides), industrie du verre et de la chimie (rejets chimiques). Les plus gros générateurs de flux sont soumis à une réglementation stricte (seuil maximal à ne pas dépasser pour de nombreux polluants, obligation d’auto-surveillance des rejets). Ainsi, 300 installations classées pour l’environnement (ICPE) sont soumises à auto-surveillance en région en 2011 2.

En revanche, les flux diffus émis par les plus petits établissements industriels sont moins bien connus en termes de quantité et de nature de pollutions émises. Sous l’impulsion du Ministère de l’écologie, des efforts importants pour l’amélioration de la connaissance sur l’origine des substances dangereuses émises ont été mis en œuvre dans l’ensemble des régions (RSDE), auprès des ICPE soumises à autorisation et des équipements d’assainissement public les plus importants. En Champagne-Ardenne, environ 200 exploitants industriels se sont portés volontaires pour participer à cette action 3. Les résultats peuvent amener concrètement à faire évoluer les arrêtés d’autorisation d’exploitation afin d’en améliorer le suivi et à mettre en place au besoin un plan de réduction des émissions.

Pour aller plus loin :

Notes et références

1PAOT Marne

2EPRT 2011, p.98

3EPRT 2014 p.57

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