BSH Grand Est février 2019

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, les écoulements sont partout très influencés par le déficit pluviométrique important observé en février. Les débits moyens mensuels relevés durant ce mois sont globalement inférieurs aux normales de saison, à l’exception du secteur de la Meuse aval, plus arrosé.
Les débits minimaux affichent eux aussi majoritairement des niveaux nettement inférieurs à la moyenne, à l’exception du secteur haut-rhinois, alimenté par le relief vosgien et où la situation peut être qualifiée d’humide.


Au mois de février sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie reste globalement inférieure à la normale avec des déficits compris entre 25 et 50 %.
Les débits des cours d’eau sont encore à un niveau bas pour la période et ils sont globalement inférieurs au débit médian d’un mois de février.

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Malgré un mois de février globalement déficitaire en pluie sur l’ensemble de la région, les niveaux moyens mensuels des nappes gardent une tendance à la hausse. Certaines nappes parmi les plus réactives affichent quant à elles une légère tendance à la stagnation de leurs niveaux. Les niveaux retrouvent des valeurs d’un mois de février, à l’exception de certains secteurs, notamment la nappe de la craie de Champagne-Ardenne et de la nappe d’Alsace au sud de Colmar, dont les niveaux restent très inférieurs aux niveaux observés pour un mois de février.

Pluviométrie


Bilan Global Déficitaire

  • Pluviométrie du mois

- Lorraine
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 4 et 11 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 36.0 mm soit un déficit global de 52%.
Les cumuls sont compris entre 20 mm et 50 mm voire 75 mm sur le relief vosgien et localement sur les autres départements.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire pour les quatre départements :
* pour la Moselle, le déficit est compris entre 25% et 50% sur une petite moitié ouest et l’extrême sud-est et atteint 75% sur le reste du département
* en Meurthe-et-Moselle, le bilan déficitaire est globalement compris entre 25% et 50%, avec un déficit plus marqué, jusqu’à 75%, sur une bande ouest-est au nord de Nancy, à l’extrême sud-est et sur la limite sud du département
* pour la Meuse, le déficit est compris entre 25% et 50% sur la moitié nord avec, localement une zone à 75%, et plus accentué sur la moitié sud jusqu’à 75%
* dans le département des Vosges, le déficit est homogène, compris entre 50% et 75%.

- Alsace
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 3 et 9 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 29.9 mm soit un déficit global de 53%.
Les cumuls sont compris entre 20 mm (10 mm pour le Bas-Rhin) et 50 mm en plaine et 50 mm et 100 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est globalement déficitaire :
* Pour le Bas-Rhin : le déficit est compris entre 50% et 75%, à l’exception d’une zone Strasbourg-Haguenau où le déficit est moins marqué, entre 25% et 50%
* Pour le Haut-Rhin : le bilan déficitaire oscille de 25% à 50% dans la plaine entre Colmar et Mulhouse, et de 50% à 75% sur le haut relief haut-rhinois et au sud de Mulhouse.

- Champagne-Ardenne
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 4 et 9 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 5 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 36.1 mm soit un déficit global de 44%.
Les cumuls sont compris entre 20 mm et 50 mm voire 100 mm pour le département des Ardennes.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire :
* Pour la Haute-Marne : le déficit est globalement compris entre 50% et 75%
* Pour l’Aube : déficitaire, entre 25% et 50%, dans un triangle nord-ouest/Troyes/nord-est mais plus accentué, jusqu’à 75%, sur le reste du département
* Pour la Marne : le déficit est compris entre "proche de la normale" et 25% au nord-ouest du département et plus marqué sur le reste du département, de 25% à 50%, voire 75% sur la limite Est
* Pour les Ardennes : le déficit est globalement compris entre 10% et 25% sur la moitié nord du département et entre 25% et 50% sur la moitié sud.

  • Pluviométrie de septembre 2018 à février 2019

Pour cette période, le bilan est déficitaire sur tout le Grand Est :

* pour la Lorraine : compris en moyenne entre 25% et 50% à l’exception, pour le département de la Moselle, d’une bande à l’extrême ouest et d’une petite moitié nord, de l’extrême nord-ouest de la Meurthe-et-Moselle ainsi que du nord-ouest de la Meuse où il est moins accentué, de 10% à 25%

* pour l’Alsace : globalement compris entre 25% et 50% mais, moins accentué, de 10% à 25%, sur une zone entre Haguenau et Strasbourg

* pour la Champagne-Ardenne : déficit compris entre 25% et 50% pour les départements de la Haute-Marne et de l’Aube (avec un déficit plus faible, de 10% à 25%, sur une zone au nord de Troyes), cependant moins accentué sur les Ardennes, de proche de la normale à 25%, alors que le déficit s’étage de proche de la normale à 50% sur le département de la Marne.

  • Pluies efficaces

Le cumul des pluies efficaces est hétérogène sur la région :

* pour la Lorraine, il est majoritairement compris entre 0 mm (mais plus déficitaire jusqu’à -25 mm sur une bande ouest-est au nord de Nancy et une petite moitié ouest des Vosges) et 25 mm mais est plus marqué, de 25 mm à 75 mm sur le relief vosgien et localement sur les trois autres départements

* pour l’Alsace, il est plus contrasté : dans le Bas-Rhin, il est globalement compris entre -25 mm et 0 mm sur une moitié Est et plus accentué, de 0 mm à 25 mm, sur la moitié ouest, et pour le Haut-Rhin, il est globalement compris entre 0 mm et 25 mm en plaine (mais plus déficitaire autour de Colmar de - 25 mm à 0 mm) et de 25 mm à 75 mm sur le relief.

* pour la Champagne-Ardenne, majoritairement compris entre 0 mm et 25 mm (avec des zones plus sèches de - 25 mm à 0 mm dans la Haute-Marne et dans l’Aube), mais entre 25 mm et 75 mm sur la moitié nord des Ardennes.

Le cumul de pluies efficaces de septembre 2018 à février 2019 reste positif et est compris :

* pour la Lorraine, entre 100 mm et 300 mm voire 750 mm sur le relief vosgien

* pour l’Alsace, entre 50 mm et 100 mm dans la plaine au sud de Colmar puis de 100 mm à 400 mm sur le reste de la région voire 750 mm sur le relief haut-rhinois

* pour la Champagne-Ardenne, globalement entre 100 mm et 300 mm à l’exception du nord des Ardennes où le cumul atteint jusqu’à 400 mm.

  • Eau dans le sol au 01/03/2019

L’indice d’humidité des sols au 01/03/2019 est compris entre 0.55 (Haut-Rhin) et 1.00 (relief vosgien et localement dans les Ardennes).
Cela génère un écart pondéré à la normale hétérogène et globalement négatif, entre -40% (Alsace) et 0%.

Eaux superficielles


En Alsace, avec un déficit pluviométrique d’environ 50%, les débits moyens mensuels de la majorité des cours d’eau sont inférieurs aux normales saisonnières. Les bassins de l’Ill amont et du Nord Alsace (Zorn, Moder) présentent des débits inférieurs de 50% aux normales (hydraulicité 0.5). Le déficit des autres cours d’eau reste modéré (entre -20 et -30%). Les bassins versants des hautes Vosges (Thur, Doller) bénéficient d’apports issus de fonte nivale. Comme le mois dernier, sur le bassin de la Sarre, les débits sont inférieurs aux moyennes interannuelles. Des hydraulicités de 0.5 (déficit de 50%) sont généralement observées.
Sur les bassins de la Seine Normandie, les déficits pluviométriques sont de l’ordre de 50%. Les débits moyens observés au mois de février sont inférieurs à la normale. Le rapport des débits est globalement compris entre 40 et 80 % du débit moyen mensuel. Les valeurs sont plus élevées sur les Ardennes avec des grandeurs comprises entre 80 et 120 % de la normale.
Sur les bassins Meuse-Moselle, le rapport à la normale des précipitations observées est de plus de 50% sur l’amont pour un mois de février généralement pluvieux ce qui conduit à un débit moyen observé inférieur à la normale (de 40 à 80 %) sur l’essentiel des deux bassins.
La Meuse aval, plus arrosée (proche de la moyenne) voit son débit moyen davantage soutenu et dans la moyenne pour un mois de février.

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour qui s’orientent majoritairement vers des valeurs proches ou juste inférieures au médian. A l’image des débits moyens, le secteur Nord et Ill amont est plutôt sec et les rivières issues du massif plutôt humide.
Sur le bassin de la Sarre le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour comprises entre 3 et 5 ans sec, jusqu’à 10 ans sec sur l’aval à Wittring.
Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont globalement inférieurs au médian. Les débits de base sont même inférieurs au décennal sec sur les stations de Bar-sur-Aube et de Soudron.
Sur les bassins Meuse-Moselle, à l’exception des têtes de bassin de la Moselle et de la Meurthe, les débits minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au médian (période de retour entre 3 et 5 ans sec).

Eaux souterraines


Malgré le déficit pluviométrique de ce mois de février, les nappes de calcaire de Lorraine ont pu se recharger et atteignent des niveaux moyens mensuels autour de la normale. Certains piézomètres restent encore à des niveaux modérément bas (Fréville, Stainville et Les Cléry). La tendance par rapport au mois de janvier est globalement à la hausse. Les nappes en tête de bassin, comme les alluvions de la Moselle amont et les grés du trias inférieur sont quand à elles encore impactées par le déficit de recharge automnale et les niveaux moyens mensuels de certains piézomètres sont encore à des niveaux très bas par rapport à des niveaux habituellement observés au mois de février (Dommartin-les-Touls, Essegney, Hareville, Gelacourt). Leurs niveaux sont majoritairement en hausse.
(Source : Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Les niveaux moyens de février sont très contrastés par rapport à ceux du mois de janvier en Alsace, avec des tendances variables selon les secteurs de la nappe. Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont en hausse de l’extrême nord jusqu’à Haguenau et légèrement en baisse dans le reste du département. Dans le Haut-Rhin, les moyennes sont en hausse au nord (Holtzwihr) et surtout sur le secteur de la Thur, et en légère baisse ailleurs. Les niveaux restent toujours inférieurs aux normales de saison sur toute l’Alsace et atteignent sur certains secteurs comme Haguenau ou Habsheim, des niveaux correspondant aux relevés les plus bas enregistrés pour un mois de février. A Mooslargues, les niveaux de la nappe à cycle pluriannuel des cailloutis du Sundgau font également partis des plus bas niveaux observés depuis ces 15 dernières années.
(Source : APRONA)

Les nappes en Champagne-Ardenne présentent en majorité des niveaux moyens mensuels avec une tendance à la hausse en février. Les niveaux des nappes sont globalement bas à modérément bas sur la majorité des points de surveillance. Pour certains piézomètres des nappes de la craie, les niveaux moyens mensuels restent encore à des niveaux très bas comparativement aux moyennes d’un mois de février (Val-des-Marais, Les-Grandes-Loges, Bussy-le-Château).
(Source : BRGM)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le taux de remplissage des réservoirs est à la hausse.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 68% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 68% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 91% et la retenue de Michelbach de 99%.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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