BSH Grand Est juin 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la pluviométrie très hétérogène de ce mois de juin a entrainé des évolutions différentes des écoulements selon les secteurs.
Les cours d’eau alsaciens qui ont bénéficié de pluies nettement excédentaires (+65% sur la région) affichent une situation hydrologique globalement stable par rapport au mois de mai déjà bien arrosé.

La situation est plus contrastée sur les bassins Meuse et Moselle. Sur les secteurs les plus arrosés de la Moselle amont, de la Meurthe amont, du Madon, de la Chiers et de la Meuse ardennaise, les écoulements sont conformes aux valeurs de saison.
La situation hydrologique est moins favorable sur les secteurs de la Moselle aval et de la Sarre où la pluviométrie de juin est nettement déficitaire, ainsi que sur la Meuse amont. Sur ces bassins, les écoulements moyens mensuels ne représentent que 60% de la moyenne interannuelle.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie est supérieure à la normale d’un mois de juin avec un excédent global de l’ordre 40 %. Mais les précipitations sont réparties de manière hétérogène. Les cumuls des précipitations sont compris entre 30 mm à l’ouest de la Marne et 200 mm au nord de la Haute-Marne. Les hydraulicités sont en hausse sur tous les bassins par rapport au mois précédent et sont majoritairement comprises entre 0.48 et 2.0. Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont très hétérogènes sur le territoire. Mais ils sont principalement proche du médian ou supérieurs au médian.

La tendance d’évolution du niveau des nappes sur la majorité des stations de mesure de la région est à la baisse indiquant que la période de décharge des nappes est bien installée. Les niveaux moyens mensuels atteignent des niveaux habituellement observés pour cette période ou légèrement inférieurs ; les nappes des grès du Trias inférieur et de l’extrême sud de la plaine d’Alsace dans le Haut-Rhin restent encore marquées par les étiages de ces dernières années et peinent à retrouver leurs niveaux habituels.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DU MOIS DE JUIN 2021

Le bilan pluviométrique mensuel est hétérogène.

§ PLUVIOMETRIE DU MOIS

Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 28.1 mm à Puttelange-les-Thionville (57) et 197.2 mm à Grandfontaine (67).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 96.2 mm, soit un excédent global de 40 %.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 150 mm pour le département de la Marne, entre 50 mm et 150 mm pour le département de l’Aube, entre 50 mm et 200 mm pour le département de la Haute-Marne, et entre 100 mm et 200 mm pour le département des Ardennes.
Le bilan se situe :
- dans la Marne :
* au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 200 % sur la moitié nord et l’extrême est du département,
* au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 25 % sur le reste du département
- dans l’Aube, au vosinage et au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 50 %
- dans les Ardennes, au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 25 % et 100 %
- dans la Haute-Marne, au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 200 %

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 88.4 mm, soit un excédent global de 17 %.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 150 mm pour les départements de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, entre 50 mm et 200 mm pour les départements de la Moselle et des Vosges.
Le bilan se situe :
- dans la Meurthe-et-Moselle :
* au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 50 % sur une grande partie sud-est du département,
* au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 % sur le reste du département
- dans la Meuse :
* au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 100 % sur les 3/4 du département,
* au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 % sur le nord-est
- dans la Moselle :
* au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 100 % sur l’extrême est,
* au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 % sur le reste du département
- dans les Vosges, au voisinage et le plus souvent au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 50 %

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 126.3 mm soit un excédent global de 65 %.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 200 mm pour les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Le bilan se situe au-dessus de la normale avec un excédent compris :
- dans le Haut-Rhin, entre 10 % et 100 %,
- dans la Bas-Rhin, entre 10 % et 200 %

§ EAU DANS LE SOL AU 01/07/2021

La situation au 1er juillet 2021 par rapport au 1er juin 2021 montre une nette évolution à la hausse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols, liée à l’excédent de précipitations du mois de juin 2021.

§ PLUVIOMETRIE DE JUIN 2021

Après un mois de mai déjà marqué par un excédent pluviométrique de 41 %, juin 2021 est à nouveau concerné par d’abondantes précipitations, mais cette fois-ci à caractère orageux. La pluviométrie globale sur le Grand Est (97,9 mm) est supérieure de 34 % à la normale 1981-2010 (72,9 mm) et se place au 16e rang des valeurs les plus élevées pour un mois de juin depuis 1959, le record haut ayant été observé en juin 1997 avec 155,6 mm.
En outre, ce mois est plus arrosé que juin 2020, qui avait enregistré 79,0 mm de précipitations agrégées sur le mois.

Eaux superficielles


Hydraulicité :
Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels du mois de juin sont en baisse par rapport au mois de mai en dehors du Rhin à Lauterbourg qui voit sa moyenne mensuelle augmenter légèrement. Toutefois, les pluies orageuses observées ont encore été fréquentes et le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est excédentaire de 65 %. Les hydraulicités des cours d’eau issus des massifs restent importantes avec des valeurs supérieures à 1.5 sur la Doller à Reiningue, la Lauch à Guebwiller, la Fecht à Ostheim ou la Bruche à Holtzheim. Les autres cours d’eau du domaine surveillé proposent une hydraulicité proche des normales ou légèrement inférieure (hydraulicité de 0.8 à Schweighouse/Moder ou 0.9 à Waltenheim/Zorn).

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens mensuels sont également en baisse par rapport au mois de mai. Tout comme les cours d’eau du nord Alsace, les hydraulicités sont légèrement inférieures aux normales avec des valeurs comprises entre 0.6 et 0.7.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations observées durant le mois de juin ont essentiellement concernées l’amont du bassin. A ce titre, les stations situées sur la Moselle amont, la Meurthe amont et le Madon affichent des débits moyens mensuels égaux aux moyennes interannuelles. Pour les stations situées plus à l’aval et celles des affluents de l’Orne et de la Seille, moins arrosés, les débits moyens mensuels sont compris entre 60 et 80% des débits moyens interannuels.

Sur le bassin de la Meuse, la situation est inversée par rapport à la Moselle : les stations situées à l’amont affichent des débits moyens mensuels autour de 60% des débits moyens interannuels tandis que les stations situées à l’aval et sur la Chiers affichent des débits moyens mensuels égaux aux moyennes interannuelles. Cela s’explique également par un temps de propagation plus long sur ce bassin des débits générés par les précipitations du mois de juin mais également de celles de la fin du mois de mai.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels est en hausse par rapport à celle du mois de mai et les hydraulicités sont globalement comprises entre 0.8 et 1.2. L’amélioration est plus marquée aux stations de Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube et de Chevrières avec des hydraulicités comprises entre 1.2 et 2.0. Les débits restent stables à Vitry-en-Perthois, Soudron et Saint-Saturnin où les hydraulicités restent comprises entre 0.4 et 0.8.

VCN3 :

Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est plutôt supérieur ou proche du médian en dehors des stations du Nord Alsace affichant des périodes de retour légèrement inférieures au médian.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche ou juste inférieur au médian.

Sur le bassin de la Meuse et de la Moselle, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont majoritairement proches du médian ou supérieurs au médian mais avec des disparités sur le territoire. Les stations situées sur le bassin médian et aval de la Moselle présentent des VCN3 inférieurs mais proches du médian, tandis que les stations situées sur l’amont de la Moselle et sur la Meuse aval, présentent des VCN3 supérieurs au médian voire au quinquennal humide pour celle de Sedan.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations orageuses observées au cours du mois de juin ont permis une amélioration des débits de base des cours d’eau. Les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont majoritairement proche du médian ou supérieurs au médian mais la situation n’est pas homogène sur le territoire. En effet, les VCN3 sont inférieurs au médian à Soudron et Saint-Saturnin mais ils sont supérieurs au quinquennal humide à Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube et Mussey-sur-Marne.

Eaux souterraines

SEBP>


Pour les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel est encore à la baisse, indiquant que la décharge des nappes est maintenant bien installée. Le niveau moyen mensuel des nappes des calcaires est lui aussi hétérogène, allant de bas (Brieulles-sur-bar) à haut (Fréville), mais globalement les niveaux sont autour de la moyenne.

L’évolution des niveaux moyens de juin par rapport au mois de mai est contrastée selon les secteurs en Alsace. Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont globalement en baisse, avec -6 cm au nord à Sessenheim, -14 cm sur la nappe du Pliocène (Wissembourg, Haguenau), -10 cm dans le sud du département (Lipsheim, Rossfeld) et en légère hausse au nord de Strasbourg (+6 cm à Reichstett). Les niveaux restent en grande majorité modérément hauts, parfois très proches des normales comme à Wissembourg ou Lampertheim, et localement, toujours bas à Weitbruch et très bas en bordure à Griesheim-près-Molsheim. Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont plutôt en hausse, de +12 cm pour Wittenheim ou +13 cm en centre plaine (Hettenschlag), à +28 cm sur les secteurs de la Fecht (Wintzenheim) et de la Thur (Cernay), +33 cm le long du Rhin à Fessenheim, jusqu’à +47 cm dans le Sundgau oriental (Habsheim). Seul le nord du département est en légère baisse de -9 à -14 cm (Holtzwihr, Illhaeusern). Les niveaux des secteurs les plus déficitaires remontent et sont désormais modérément bas (Habsheim, Wintzenheim). Ailleurs dans le département, ils restent comme au mois dernier soit autour des normales (Fessenheim, Cernay), soit modérément hauts (Hettenschlag, Holtzwihr, Illhaeusern).

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes reste majoritairement à la baisse pour ce mois de juin. Les niveaux des nappes des craies de Champagne et des calcaires de Brie et Champigny atteignent des niveaux habituellement observés à cette période de l’année. Les niveaux des sables de l’Apto-Albien n’ont que peu réagi aux précipitations de ce mois et leur niveau est modérément bas.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 71% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 95% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 90%.

Observations de l’Observatoire National des Étiages (ONDE)

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) présente dans les Bulletins de Situation Hydrologique de bassin, les observations collectées dans le cadre de l’Observatoire National Des Étiages (ONDE) qui vise à apporter de l’information sur l’évolution quantitative des ressources en eau sur des secteurs où le réseau de suivi traditionnel est moins dense.
S’il y a lieu, des éléments sur les conséquences des conditions hydro-climatiques remarquables sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont également présentés.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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