BSH Grand Est octobre 2019

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, si la situation hydrologique générale s’améliore nettement par rapport au mois de septembre, l’effet du déficit pluviométrique cumulé depuis plusieurs mois reste encore bien visible sur certains secteurs.
Les débits moyens mensuels d’octobre sont nettement inférieurs aux normales de saison sur l’amont des bassins de la Meuse et de la Moselle et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) sont très majoritairement inférieurs au médian.

Au mois d’octobre sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie a été globalement excédentaire avec des valeurs en moyenne supérieures de 25% par rapport à la normale.
Le débit moyen mensuel des cours d’eau reste globalement stable par rapport au mois de septembre et proche de la normale. Les améliorations sont faibles et assez localisées.
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La période de basses eaux arrive à son terme et la période de recharge commence à se faire sentir sur les nappes les plus réactives de la région. Les niveaux moyens mensuels des nappes sont encore globalement à des niveaux inférieurs à ceux d’un mois d’octobre. Les nappes de la craie de Champagne, la nappe d’Alsace au sud de Colmar et les Grés du Trias dans la partie vosgienne affichent encore des valeurs de niveau nettement inférieures aux valeurs observées pour un mois d’octobre.

Pluviométrie


Le bilan global est excédentaire sur toute la région.

§ Pluviométrie du mois

- Lorraine

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 9 et 20 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 1 et 11 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 119.4 mm soit un excédent global de 25%.

Les cumuls sont compris entre 75 mm et 200 mm voire 250 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est excédentaire pour tous les départements :
* pour la Moselle, l’excédent est plus marqué sur l’ouest, le nord et l’extrême sud-est du département, avec une valeur comprise entre 125% et 200%, alors que sur le reste du département, le bilan s’étage de proche à la normale à 125%
* en Meurthe-et-Moselle, le département affiche un excédent plus accentué sur la moitié nord du département, de 125% à 200%, alors que la moitié sud présente un excédent compris entre 110% et 125%, et encore moins marqué sur l’extrême sud-est car proche de la normale
* pour la Meuse, l’excédent varie de 150% à 200% sur le nord-ouest du département, et s’étage de 110% à 150% du sud au nord, sur le reste du département
* dans les Vosges, le département affiche une valeur proche de la normale sur une large moitié ouest au delà d’Epinal mais l’excédent est plus marqué sur le relief, de 110% à 125% et jusqu’à 150%.

- Alsace

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 7 et 20 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 10 jours.
La 2ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 107.2 mm soit un excédent global de 27%.

Les cumuls sont compris entre 75 mm et 150 mm voire 250 mm sur le relief haut-rhinois.

Le bilan par rapport à la normale est excédentaire sur les deux départements :
* Pour le Bas-Rhin : le bilan est excédentaire, de 125% à 150% avec, cependant un excédent moins marqué dans le nord-est et le sud-ouest du département, de 110% à 125%
* Pour le Haut-Rhin : l’excédent est plus accentué sur une large moitié Est, de 125% à 150%, alors que le relief affiche un excédent globalement compris entre 110% et 125%.

- Champagne-Ardenne

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 12 et 20 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 1 et 9 jours.
La 2ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 116.0 mm soit un excédent global de 43%.

Les cumuls sont compris entre 75 mm et 150 mm voire 200 mm dans les Ardennes.

Le bilan par rapport à la normale est excédentaire sur tous les départements :
* Pour la Marne et l’Aube : l’excédent est globalement homogène et compris entre 125% et 150% avec localement des plages plus accentuées jusqu’à 2 fois la normale, en particulier dans le nord-ouest de la Marne
* Pour la Haute-Marne : le département affiche un bilan excédentaire compris entre 125% et 150% avec, dans le sud-ouest du département, une valeur mois marquée, de 110% à 125%
* Pour les Ardennes : le bilan excédentaire sur tout le département, de 150% à 200% sur une grande partie du département, présente cependant une valeur comprise entre 125% et 150% dans l’extrême nord du département.

§ Pluies efficaces.

Le cumul des pluies efficaces est positif sur toute la région :
* pour la Lorraine, il est compris entre 50 mm (75 mm en Meuse) et 125 mm sur les quatre départements voire 200 mm sur le relief vosgien
* pour l’Alsace, il est compris entre 50 mm et 100 mm sur les deux départements avec jusqu’à 200 mm sur le relief haut-rhinois
* pour la Champagne-Ardenne, il est compris entre 50 mm et 100 mm pour l’Aube et la Marne, entre 75 mm et 100 mm pour la Haute-Marne et s’échelonne de 75 mm à 150 mm pour les Ardennes.

§ Eau dans le sol au 01/11/2019

L’indice d’humidité des sols au 01/11/2019 est compris entre 0.40 (localement dans le Bas-Rhin) et 0.65 (Marne et Aube), 0.70 (Haute-Marne), 0.75 (Bas-Rhin, Meuse et Moselle), 0.85 (Meurthe-et-Moselle), 0.90 (Ardennes) et jusqu’à 1.00 sur le relief vosgien des Vosges et du Haut-Rhin.

Cela génère un écart pondéré à la normale disparate, à la fois négatif et positif pour chaque département à l’exception des Ardennes :
* entre -40% et +20% en Meurthe-et-Moselle
* entre -30% et 0% dans le Bas-Rhin et les Vosges (+10% sur le relief vosgien)
* entre -30% et +20% en Moselle
* entre -20% et 0% dans la Haute-Marne
* entre -20% et +10% dans la Meuse et l’Aube
* entre -10% et +10% dans le Haut-Rhin
* entre -10% et +20% dans la Marne
* entre 0% et +30% dans les Ardennes.

Eaux superficielles

8 hydraulicite 3
8 hydraulicite 3


Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’oriente généralement vers des valeurs de saison ou légèrement inférieure.

Sur le bassin de la Sarre le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour plutôt sèches notamment sur la Sarre à Keskastel (5-10 ans sec) ou à Wittring (5 ans sec).

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, la situation sur les débits minimums sur trois jours consécutifs est assez hétérogène entre l’amont et l’aval.
Les VCN3 sont pour la plupart obervés en tout début du mois d’octobre soit avant les précipitations ce qui explique des valeurs inférieures au médian.
Toutefois pour Meuse aval et Moselle aval la situation est plus favorable puisque les VCN3 observés sont au dessus des valeurs médianes.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont majoritairement supérieurs au médian et sont pour obervés en début du mois d’octobre. Quelques débits de base sont toutefois encore inférieurs au médian. La situation reste la plus défavorable pour la station de Mussey-sur-Marne où le débit de base est inférieur au décennal sec.

Les précipitations observées durant ce mois d’octobre ont permis une augmentation généralisée des débits moyens mensuels sur l’ensemble des bassins versants alsaciens.
Toutefois, en dehors de quelques bassins vosgiens (Thur, Fecht, Lauch), de la Moder ou du Rhin, les hydraulicités restent majoritairement en dessous des normales (entre 0.7 et 0.8 en moyenne).
La Bruche à Holtzheim et le Giessen à Sélestat affichent respectivement des déficits de -45 à -65%.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens sont également en augmentation mais restent inférieurs aux moyennes interannuelles. Une hydraulicité de 0.5 est observée en moyenne sur le bassin de la Sarre.

Sur les bassins de Meuse et de la Moselle, la situation s’est nettement améliorée par rapport au mois de septembre.
Si la Meuse aval présente une hydraulicité proche de la normale pour un mois d’octobre, les débits à l’amont du bassin sont encore bien inférieurs au débit interannuel (<40%).
Pour le bassin de la Moselle, les débits moyens observés sont globalement en dessous des débits moyens interannuels (entre 40 et 80%).

Sur les bassins de la Seine Normandie, les faibles précipitations des mois précédents ne permettent toujours pas une amélioration de la situation en octobre. Les hydraulicités restent proches de celles observées au mois de septembre.
Les débits mensuels du mois sont en majorité inférieurs à la normale avec des débits globalement compris entre 40 et 120 % du débit moyen interannuel.

Eaux souterraines


Les nappes des calcaires de Lorraine ont globalement commencé leur période de recharge pour le mois d’octobre et la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes s’amorce à la hausse. Suivant les secteurs, les niveaux moyens mensuels sont encore à des valeurs modérément basses à basses, seuls quelques piézomètres restent à des valeurs basses (Epiez-sur-Meuse, Haréville). Concernant les grés du Trias Inférieur, la recharge a également commencé, mais les niveaux restent encore bas à très bas (Relanges, Gelacourt).

Les niveaux moyens d’octobre sont globalement en hausse par rapport au mois dernier en Alsace, à l’exception de quelques secteurs de bordures. Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont majoritairement en hausse, de +1 à +4 cm au nord (Wissembourg, Sessenheim, Haguenau), +20 cm au-dessus de Strasbourg (Reichstett) et +17 cm dans la moitié sud du département (Lipsheim, Rossfeld). Par ailleurs, le secteur de Weitbruch est quant à lui encore en baisse (-5 cm). Les niveaux varient de la moyenne (Reichstett, Rossfeld) à bas (Wissembourg, Weitbruch), voire très bas (Haguenau). Dans le Haut-Rhin, les moyennes sont en hausse au nord (+15 cm) et en centre plaine (+16 cm), et en baisse en bordures dans les secteurs de la Fecht et de la Thur (-11 cm), ainsi que le long du Rhin (-8 cm à Fessenheim). Les niveaux sont proches de la moyenne (Wittenheim, Fessenheim) ou modérément bas (Holtzwihr, Hettenschlag, Cernay) et localement bas à Wintzenheim (Fecht). Tous les secteurs de nappes en Alsace sont toujours plus ou moins en déficit par rapport aux normales saisonnières.

Les nappes en Champagne-Ardenne sont toujours sur leur phase de basses eaux pour le mois d’octobre et les niveaux moyens mensuels restent en baisse ou sont stables par rapport au mois précédent, seuls certains secteurs plus arrosés par les pluies ont commencés à réagir. Les niveaux des nappes sont globalement bas à très bas. Sur les nappes de la craie, prêt de 40% des piézomètres sont encore à des niveaux très bas (Saint-Etienne-Sur-Suippe, Les Grandes-Loges, Bussy-Le-Chateau, Val-Des-Marais, Orvilliers-Saint-Julien, Villeloup, Vailly).
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Liste des piezomètres de la région Grand-Est
Liste des piezomètres de la région Grand-Est

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 31% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 82% et la retenue de Michelbach de 44%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 18%. Pour les grands lacs de Seine, la baisse des niveaux se poursuit, mais est en lien avec le rôle d’écrétage des crues de ces ouvrages. Leur niveau de remplissage global atteint ainsi seulement 17%.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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