BSH Grand Est octobre 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations observées au cours de ce mois d’octobre affichent un déficit supérieur à 30%, à l’exception du secteur ardennais où elles sont proches de la normale.
En conséquence, les débits moyens mensuels (QMM) sont en très grande majorité sensiblement inférieurs aux normales de saison.
La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs du Haut-Rhin et du centre Alsace, avec des hydraulicités comprises entre 0.15 et 0.3.

Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) sont eux aussi représentatifs du déficit pluviométrique qui affecte une grande partie du bassin Rhin-Meuse.
Les VCN3 d’octobre sont inférieurs à la décennale sèche sur plusieurs stations Haut-Rhinoises, sensiblement supérieurs à la biennale sur le secteur de la Meuse aval, et globalement proches des valeurs de saison ailleurs.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale d’un mois d’octobre avec un déficit global de l’ordre 17 %.
Le cumuls des précipitations sont compris entre 32 mm au centre de l’Aube et 135 mm dans le nord des Ardennes.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 0.4 et 1.2.
Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont observés au début du mois et sont globalement proches du quinquennal humide.


Après la recharge exceptionnelle observée à la mi-juillet, les nappes de la région ont repris leur phase de décharge. Sur le mois d’octobre 2021, les nappes de la région n’ont toujours pas entamé leur phase de recharge. Ainsi, la majorité des points de surveillance présentent donc toujours une tendance à la baisse du niveau des nappes.

Pluviométrie


Octobre 2021 est moins arrosé qu’à l’ordinaire, avec un bilan pluviométrique mensuel agrégé sur le Grand Est déficitaire de 27 % par rapport à la normale 1981-2010.

I. PLUVIOMÉTRIE

En octobre 2021, la pluviométrie moyennée sur la région atteint 63.7 mm et se situe 27 % en dessous de la normale (87.6 mm). Ce mois est très différent d’octobre 2020, qui avait été très humide et avait enregistré 116.4 mm de précipitations agrégées, ce qui représente un excédent de 33 % par rapport à la valeur statistique.

Les cumuls de précipitations relevés par les stations du réseau entre le 1er et le 31 octobre 2021 sont compris entre 32.0 mm à Troyes-Barberey (10) et 146.4 mm à La Bresse (88).

Toutefois, il existe des disparités géographiques. Le nord-ouest de la Champagne, le sud de la Haute-Marne ainsi que le nord-est du Bas-Rhin sont concernés par des précipitations mensuelles supérieures à la statistique 1981-2010, alors que le reste de la région est plus sec qu’à l’ordinaire.

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Champagne-Ardenne sur le mois d’octobre 2021 (67.7 mm), présente un déficit de 17 % par rapport à la normale.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle est proche de la valeur statistique en Ardennes, alors qu’elle se situe en dessous de la normale sur les trois autres départements, avec un déficit de :
• 40 % dans l’Aube
• 13 % en Marne
• 22 % en Haute-Marne.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 50.4 mm et 135.8 mm en Ardennes
• entre 32.0 mm et 69.4 mm dans l’Aube
• entre 47.0 mm et 92.4 mm en Marne
• entre 55.8 mm et 98.7 mm en Haute-Marne.

- LORRAINE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Lorraine sur le mois d’octobre 2021 (62.8 mm), affiche un déficit de 34 % par rapport à la normale.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 34 % en Meurthe-et-Moselle
• 38 % en Meuse
• 34 % en Moselle
• 32 % dans les Vosges.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 45.4 mm et 70.1 mm en Meurthe-et-Moselle
• entre 42.8 mm et 74.4 mm en Meuse
• entre 42.3 mm et 71.7 mm en Moselle
• entre 55.0 mm et 146.4 mm dans les Vosges.

- ALSACE

Le cumul des précipitations agrégées sur l’Alsace sur le mois d’octobre 2021 (55.1 mm), affiche un déficit de 35 % par rapport à la normale.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 30 % dans le Bas-Rhin
• 41 % dans le Haut-Rhin.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 40.8 mm et 93.4 mm dans le Bas-Rhin
• entre 32.5 mm et 138.6 mm dans le Haut-Rhin.

II. HUMIDITÉ DANS LE SOL AU 01/11/2021

La situation au 1er novembre 2021 par rapport au 1er octobre 2021 montre une évolution à la baisse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols, liée notamment au déficit de précipitations du mois d’octobre 2021.

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est inférieur à la décennale sèche sur plusieurs stations haut-rhinoise (Willer/Thur, Reiningue sur la Doller ou Ostheim sur la Fecht).
Les valeurs sur les autres stations du domaine se rapprochent du débit médian.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs reste proche ou supérieur au débit médian.

Sur le bassin de la Meuse, tous les débits moyens minimaux sur trois jours consécutifs à l’exception du Vair sont supérieurs au quinquennale humide voir vicennale humide pour la partie aval.

Sur le bassin de la Moselle, tous les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent proches ou inférieurs au débit médian excepté sur l’Orne (Moyeuvre-Grande, supérieur au quinquennal humide) et le Madon (Mirecourt, supérieur au médian).

Sur les bassins de la Seine Normandie, quelques précipitations ont été observées au cours du mois d’octobre et les débits de base sont observés en début de période.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont globalement supérieurs au médian.
Cependant, les VCN3 sont proches du médian à Vitry-en-Perthois et Méry-sur-Seine et inférieurs du médian à Villiers-sur-Suize, Bar-sur-Seine, Saint-Saturnin et Montmirail.

Sur le bassin du Rhin, les précipitations du mois d’octobre ont à nouveau été déficitaires sur l’ensemble du domaine.
Les hydraulicités observées sur nos stations sont inférieures aux normales notamment sur les stations du Haut-Rhin et du centre Alsace.
On y observe des valeurs comprises entre 0.15 (Sélestat sur le Giessen ou Reiningue sur la Doller) et 0.3 sur l’Ill amont ou les cours d’eau issus du massif vosgien.
Les hydraulicités sont plus hautes sur les stations du Bas-Rhin (généralement comprises entre 0.7 et 0.8) en dehors de la Bruche à Holtzheim (hydraulicité à 0.5).

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations sont également déficitaires par rapport aux normales.
Les hydraulicités baissent moins sensiblement que sur le bassin du Rhin en dehors des stations de Wittring (hydraulicité 0.5) ou de l’affluent Eichel à Oermingen (hydraulicité 0.4).

Sur le bassin de la Meuse, la baisse des hydraulicités se poursuit sur l’ensemble des stations.
La Meuse aval présente une hydraulicité proche de la normale tandis que les débits à l’amont du bassin sont inférieurs au débit interannuel (entre 30% et 80 %).

Sur le bassin de la Moselle, la baisse des hydraulicités se poursuit sur l’ensemble des stations excepté sur la Moselle Amont.

Sur les bassins de la Seine Normandie, après un été excédentaire en pluies, les précipitations du mois d’octobre sont légèrement déficitaires par rapport à la normale.
Les débits moyens mensuels sont encore en baisse par rapport au mois de septembre et les hydraulicités sont globalement comprises entre 0.4 et 1.2.
Mais elles sont comprises entre 0.2 et 0.4 pour plusieurs stations : Bar-sur-Seine, Villiers-sur-Suize, Vitry-en-Perthois, Saint-Saturnin et Chevières.

Eaux souterraines

SEBP>
Après la recharge exceptionnelle observée à la mi-juillet, les nappes de la région ont repris leur phase de décharge. Sur le mois d’octobre 2021, les nappes de la région n’ont toujours pas entamé leur phase de recharge. Ainsi, la majorité des points de surveillance présentent donc toujours une tendance à la baisse du niveau des nappes. Cependant, les niveaux sont globalement proches ou légèrement inférieur aux valeurs observées pour un mois d’octobre.

Sur la nappe d’Alsace, les niveaux moyens d’octobre sont globalement en baisse par rapport au mois de septembre en Alsace, à l’exception de quelques secteurs stables ou en légère hausse.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en baisse, de -17 cm à Lampertheim, -15 cm sur la partie nord (Sessenheim ou Wissembourg), -8 cm au nord de Strasbourg, -6 cm à Weitbruch et plus ou moins stables sur la partie sud du département. Les niveaux varient entre modérément bas (Rossfeld, Griesheim, Weitbruch) et modérément hauts (Wissembourg, Haguenau, Reichstett) sur la plupart des secteurs du Bas-Rhin, voire encore hauts à Sessenheim et Lampertheim.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en baisse sur toute la moitié sud (de -25 cm à Hésingue jusqu’à -50 cm à Cernay) et le secteur de la Fecht (-9 cm à Wintzenheim), et en légère hausse ailleurs (+7 cm en centre plaine). Les niveaux sont majoritairement modérément hauts sur le département, seul le secteur situé au nord de Colmar (Holtzwihr, Illhaeusern) repasse légèrement en dessous des normales saisonnières.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 41% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 92% et la retenue de Michelbach de 72%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 27%, hors réservoir de Kruth qui a été vidé durant l’été du fait de travaux programmés cet automne. Il présente actuellement un taux de remplissage de 9%, en raison de l’installation d’un batardeau amont permettant le stockage de 850 000 m3.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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