Des paysages "vivants" en évolution, avec un risque de banalisation

Les paysages sont par essence en constante évolution. En Champagne-Ardenne, les paysages ruraux tendent à s’homogénéiser sous l’effet des difficultés structurelles rencontrées par les filières d’élevage, avec une mutation progressive des espaces en herbe par leur mise en culture ou reboisement spontané. Ils sont aussi confrontés à un phénomène d’étalement urbain autour des grandes agglomérations, pouvant conduire à une banalisation des entrées de ville et de la physionomie traditionnelle des villages et du bâti. La plaine champenoise est un espace vulnérable aux grands aménagements (zones d’activités, infrastructures de transport, lignes et pylônes électriques, éoliennes…) par les larges vues qu’elle donne à voir.

Dans les territoires plus urbains, la qualité paysagère est fortement dépendante de la qualité des espaces publics et de l’état des logements, souvent anciens en Champagne-Ardenne et donc potentiellement dégradés. Cette problématique touche plutôt le parc privé, le coût trop élevé pour les ménages pouvant constituer un frein à la rénovation. En revanche, le parc public, conséquent en Champagne-Ardenne, a fait l’objet d’importantes opérations de réhabilitation. Le nombre croissant de démarches d’AVAP (aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, ex-ZPPAUP et auxquelles se substituent maintenant les sites patrimoniaux remarquables) souligne un regain d’intérêt des territoires pour la préservation et la valorisation des espaces patrimoniaux.

Le déploiement des ScoT, qui permettent une approche intégrée de la dimension « paysage » dans l’aménagement du territoire et la planification urbaine, progresse significativement, les principales agglomérations étant à présent lancées dans des démarches. La place des parcs, déjà majeure par les politiques structurantes qu’ils portent le plus souvent en matière de paysage, se verra encore confortée avec les projets en cours (au total 5 parcs naturels régionaux et 1 parc national). En revanche, les plans paysage, outils opérationnels de mise en œuvre des politiques paysagères, sont encore très peu développés.

60 sites classés et 75 sites inscrits au titre de la protection des paysages, 0,5% de la surface de la Champagne-Ardenne (2016).
24 sites patrimoniaux remarquables (ex-AVAP / ZPPAUP) mis en place ou en cours (2015)
2 plans paysage (2015)

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