E3/OS2_ Valoriser et diffuser les expérimentations locales pour des pratiques agricoles et viticoles vertueuses et innovantes, adaptées au contexte champenois
L’enraiement des pollutions diffuses d’origine agricole et viticole est particulièrement complexe en Champagne-Ardenne. En effet, ces activités sont un pan majeur de l’économie. Les modèles de production dominants (grandes cultures végétales telles que betteraves, pommes de terre, céréales et oléoprotéagineux aux rendements au moins égaux et le plus souvent supérieurs à la moyenne nationale) ou à forte valeur ajoutée (viticulture), développés en bonne partie sur les sols de craie, sont particulièrement dépendants des intrants du fait de la pauvreté naturelle de ces derniers.
La mise en œuvre des mesures agro-environnementales, l’agriculture biologique, peinent à se déployer significativement, ces systèmes de production n’apparaissant pas toujours crédibles au yeux de la profession au regard des enjeux économiques, de la structuration des filières existantes… L’enjeu est aujourd’hui de (dé)montrer que produire autrement est un schéma viable qui répond tout à la fois aux impératifs environnementaux, économiques et sanitaires, et d’entraîner la conviction des exploitants. La profession viticole s’est ainsi engagée depuis plusieurs années dans la sensibilisation des exploitants et la diffusion des bonnes pratiques à travers sa charte de la viticulture durable. Les expérimentations locales se développent, comme les GIEE (groupements d’intérêt économique et environnemental), les partenariats avec les acteurs de la recherche (ferme expérimentale BA 112 en partenariat avec l’Université de Reims), autant d’initiatives qu’il conviendra de valoriser et diffuser vers le plus grand nombre (voir aussi Enjeu « Reconnaître, préserver et valoriser les patrimoines naturel, paysager, architectural et historique »).
Le projet agro-écologique pour la France (2014) vise à donner une perspective plus durable à l’agriculture, en engageant la transition vers de nouveaux systèmes de production performants dans toutes leurs dimensions économique, environnementale et sociale. Il incite à une évolution du modèle agricole pour favoriser des modes de production utilisant pas ou peu de pesticides, dans le cadre de démarches collectives ancrées sur les territoires. Il encourage le développement de l’agriculture biologique et de l’agro-écologie qui, sans interdire l’utilisation des pesticides, tendent à les réduire avec le développement de techniques alternatives (ex : désherbage mécanique, rotation des cultures, agroforesterie…).
La Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable de 2015 porte parmi ses défis la réduction des risques environnementaux. La mise en place d’une nouvelle politique agricole, entre autres, s’appuyant sur l’innovation, est une de ses priorités pour le développement de modes de production respectueux de l’environnement.
Orientations des principaux plans et programmes relatifs à cet objectif
| Niveau territorial | Intitulé | Orientations | |
| CA | Plan régional agriculture durable (PRAD) - 2015 | L’axe « Améliorer la durabilité des systèmes d’exploitation » fixe 6 objectifs parmi lesquels :
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| CA | Plan climat air énergie régional (PCAER) - 2012 | Le PCAER porte plusieurs orientations pour des pratiques agricoles vertueuses et innovantes. Il met en avant la nécessité d’établir un lien entre le monde de la recherche et le monde agricole pour contribuer à la mutation à court, moyen et long terme. | |
| CA | Contrat de plan Etat-Région (CPER) - 2015-2020 | Il fixe un objectif de lutte contre les pollutions diffuses par le développement d’une agriculture respectueuse de la ressource en eau, et notamment en mobilisant la recherche et l’innovation en faveur du développement d’une agriculture et viticulture durable. |
HCA : portée au-delà de la Champagne-Ardenne (hors CA), CA : portée au niveau de la Champagne-Ardenne, D : portée départementale, L : portée locale