L’Inventaire National du Patrimoine Géologique et sa déclinaison dans le Grand Est

L’INPG dans le Grand Est

A ce jour, 144 sites d’intérêt géologique du Grand Est sont validés et inscrits à l’Inventaire National du Patrimoine Géologique.
Ces 144 sites reflètent le panorama diversifié de la géologique régionale. De nombreux autres sites ont d’ores et déjà été identifiés et pourront venir enrichir l’INPG en Grand Est, dans le cadre d’un inventaire en continu.

Carte interactive :
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Carte de répartition des 144 sites INPG en 2021 :

carte inpg grand est

Remarque importante : parmi les 144 sites, 5 ont été déclarés "confidentiel". Leur localisation exacte ainsi que leurs données descriptives ne sont pas diffusées.

Répartition géographique :

En 2021, l’Alsace compte 40 sites inscrits à L’INPG, la Champagne-Ardenne 68 et la Lorraine 51.

La répartition départementale est la suivante :

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Répartition par catégorie :

Outre les 9 sites de type muséographique (collections ex-situ), 44 sites sont d’origine naturelle (l’intérêt géologique y est visible naturellement, sans qu’une activité humaine n’ait été nécessaire par le faire apparaître) et 91 sites sont d’origine anthropique (c’est l’activité humaine qui à fait surgir le caractère patrimonial).

Parmi les sites in-situ, 130 sont visible en surface et 5 sites sont souterrains.

Le graphique ci-dessous détaille la répartition par catégorie :

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Le terme "Géosite" désigne ici le plus souvent un assemblage complexe de plusieurs catégories (par exemple un affleurement naturel flanqué d’une carrière d’exploitation de matériau).

L’INPG : qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce-que le patrimoine géologique ?

Le patrimoine géologique est une composante du patrimoine naturel.
Il inclut des éléments de surface ou souterrain naturels et artificiels, géologiques, minéralogiques et paléontologiques dans une acception large, comprenant des objets (minéraux, roches, fossiles, etc) ou des associations d’objets, des sites et des paysages exprimant des processus géologiques relatifs à la géodynamique terrestre.

Qu’est-ce-que l’inventaire national du patrimoine géologique (INPG) ?

Lancé en 2007 par l’État, l’inventaire national du patrimoine géologique (INPG) constitue l’outil national de référence concernant la connaissance du patrimoine géologique et ses enjeux de conservation.

L’INPG est un inventaire en continu, non exhaustif : l’ajout comme le retrait de sites est possible et les fiches actuellement saisies peuvent faire l’objet de mises à jour.
Nombre d’informations constituant ces inventaires sont mises à la disposition des gestionnaires d’espaces naturels, des acteurs de territoire, élus et citoyens, comme outil d’information et d’aide à la décision . Elles sont accessibles sur le site de l’INPN.

Quel est le cadre juridique qui instaure cet inventaire national ?

La loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002 modifiant l’ article L411-1 A du code de l’environnement instaure l’élaboration par l’État d’un inventaire du patrimoine naturel sur l’ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin visant à recenser les richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, pédologiques, minéralogiques et paléontologiques.

Organisation générale de l’inventaire

Le Ministère en charge de l’environnement assure le pilotage de l’INPG sous la responsabilité scientifique du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) en lien avec la Conférence permanente du patrimoine géologique.
Un outil commun pour bancariser les données de l’inventaire et décrire les sites a été mis en place (outil InvenTerre).
L’inventaire est mis en œuvre en région par les DREAL qui s’appuient sur un secrétariat scientifique et une commission régionale du patrimoine géologique (CRPG).
Les sites proposés font l’objet d’une double validation par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) puis la commission nationale de validation de l’INPG réunissant différents experts (MNHN, BRGM, recherche, protection de l’environnement, etc.), puis diffusés sur le site de l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN).

La réalisation de l’inventaire en Grand Est

Démarré dès 2007 en Lorraine, l’inventaire du patrimoine géologique en Grand Est s’est déployé à partir de 2017 avec la nomination par arrêté préfectoral des 34 spécialistes de la CRPG et la mise en place d’un secrétariat scientifique porté par la Maison de la géologie de Sentheim dans le Haut-Rhin et le Groupe d’Etude sur les Géomatériaux et Environnements Naturels, Anthropiques et Archéologiques (GEGENAA) de l’université de Reims Champagne Ardenne.
En 2021, 144 sites sont validés au niveau national et inscrits à l’INPG.

Pour en savoir plus :

La géologie en région Grand-Est

La région Grand-Est regroupe des terrains d’âges très variés et de natures différentes. Schématiquement, nous pouvons y observer quatre grands ensembles distincts. La grande majorité du territoire est constitué des terrains sédimentaires du Bassin parisien dont l’âge global croît d’Ouest en Est. Au Nord du département des Ardennes débute l’observation de terrains paléozoïques appartenant au massif des Ardennes qui s’étend jusque sur le territoire belge et allemand. Ce massif présente sur sa partie française des terrains sédimentaires métamorphisés.
A l’Est apparait le Massif des Vosges avec au Nord un partie dite « Gréseuse » triasique et au Sud un partie dite « cristalline » d’origine carbonifère.
Enfin, à l’extrême Est se trouve la Plaine d’Alsace faisant partie de la grande structure du Fossé Rhénan.

La géologie du Grand-Est est donc caractérisée par quatre grandes entités qui sont :

• Le Massif des Ardennes est constitué des restes d’un massif montagneux très ancien qui tire ses origines dans les orogénèses calédonienne puis hercynienne. Cet ancien massif, érodé, a subi une surrection au cours du Cénozoïque qui a permis de confirmer ses reliefs et de contraindre les cours d’eau comme la Meuse à le creuser. Les sites d’intérêts géologiques représentés dans le Massif des Ardennes sont nombreux et réputés pour leurs caractéristiques géoscientifiques. Il s’agit d’un des berceaux de la géologie moderne et présente des formations reconnues mondialement par la communauté scientifique.

• Le Bassin parisien est un bassin sédimentaire qui s’étend sur une grande majorité du Nord de la France. Il se présente sous la forme d’un amphithéâtre orienté Sud-Est/Nord-Ouest où les dépôts de sédiments Mésozoïques et Cénozoïques se sont accumulés pour former une succession de roches en forme « d’empilement d’assiettes », formant un relief de Cuestas (côtes) principalement marqué à l’Est. Ce bassin, constitué de paysages de cuestas, plaines, collines et plateaux de faible altitude révèle une grande diversité géopatrimoniale du fait de la présence de roches de nature sédimentaire et d’âge variés. En effet, les intérêts dans les domaines de la sédimentologie, de la stratigraphie, de la paléontologie et de la minéralogie y sont largement représentés.

• Le massif des Vosges est issu de l’effondrement du fossé Rhénan et de la surélévation de ses bordures ainsi que de la dislocation abondante qui a débuté à l’époque tertiaire. On distingue communément trois entités géologiques distinctes au sein du massif des Vosges : Les Basses-Vosges gréseuses (vosges du Nord), Les Hautes-Vosges gréseuses (Vosges gréseuses), et les Vosges cristallines (Hautes-Vosges). Au tertiaire, l’intense érosion a raison des couches secondaires laissant apparaitre le massif ancien Primaire, vestige de la chaine Hercynienne.

• La plaine d’Alsace est la partie Sud-Ouest de la grande structure du fossé Rhénan. Ce fossé est une dépression orientée nord-nord-est/sud-sud-ouest qui s’étale de la Suisse à l’Allemagne. Il est apparu à la suite d’un effondrement de la zone comprise entre deux cassures parallèles issues de la formation des Alpes. Cette zone effondrée a ensuite été envahie par la mer et par conséquent soumise à des dépôts marins. Le Rhin s’est par la suite insinué au sein de cette zone et y apporta les alluvions à l’origine des bassins houillers réputés de la région. Enfin, Il y a environ 10 Millions d’années, la forte fragilité structurale de la région a donné naissance au massif volcanique du Kaiserstuhl.

Source : Norman Lelarge, CRPG Grand Est

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