BSH Grand Est février 2021
Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est sous l’influence des précipitations conséquentes observées durant les derniers jours de janvier et qui se sont poursuivies pendant la première décade de février.
Ces apports importants ont entrainé une hausse généralisée des écoulements de tous les cours d’eau du bassin en début de mois.
La quasi absence de précipitations durant la seconde quinzaine de février a ensuite entrainé une baisse significative des débits jusqu’en fin de mois.
En conséquence des niveaux élevés observés en début de mois, les débits moyens mensuels de février sont en très grande majorité supérieurs à la moyenne interannuelle.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) ont logiquement été observés en toute fin de mois. Ils restent, malgré la baisse importante des écoulements durant la seconde quinzaine sèche, supérieurs aux valeurs médianes pour la majorité des stations.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été bien inférieure à la normale d’un mois de février sur l’ensemble du territoire, avec un déficit global de l’ordre 26 %.
Les hydraulicités sont stables par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 1.2 et 2.0.
les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont observés en fin de période et sont globalement supérieurs au médian.
La recharge des nappes se poursuit pour le mois de février et la tendance d’évolution du niveau des nappes est partout à la hausse. Les niveaux moyens mensuels sont revenus globalement à des niveaux observés habituellement à cette saison, allant de niveaux autour de la moyenne à hauts ; seules les nappes des grès du Trias inférieur et de l’extrême sud de la plaine d’Alsace dans le Haut-Rhin restent encore marquées par les étiages de ces dernières années et n’ont pas retrouvées des niveaux habituels.
Pluviométrie
BILAN GLOBAL DU MOIS DE FEVRIER 2021
Le bilan pluviométrique mensuel est normal à déficitaire.
§ PLUVIOMETRIE DU MOIS
Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 13.0 mm à Colmar-Meyenheim (68) et 156.6 mm à Sewen-Lac Alfeld (68).
- CHAMPAGNE-ARDENNE
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 48.2 mm, soit un déficit global de 26 %.
Les cumuls sont compris entre 20 mm et 75 mm pour le département des Ardennes, et entre 30 mm et 75 mm pour les départements de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne.
Le bilan se situe :
* pour le département des Ardennes, en dessous de la normale avec un déficit le plus souvent compris entre 25 % et 50 %,
* pour les départements de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %
- LORRAINE
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 63.4 mm, soit un déficit global de 18 %.
Les cumuls sont compris entre 50 mm et 75 mm le plus souvent pour les départements de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, entre 50 mm et 100 mm pour le département de la Moselle, et entre 50 mm et 150 mm pour le département des Vosges.
Le bilan se situe :
* pour les départements de la Meuse et des Vosges, le plus souvent en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %,
* pour les départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris le plus souvent entre 10 % et 25 %,
- ALSACE
Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 42.7 mm soit un déficit global de 33 %.
Les cumuls sont compris entre 10 mm et 150 mm pour le département du Haut-Rhin, et entre 20 mm et 75 mm le plus souvent pour le département du Bas-Rhin.
Le bilan se situe :
* pour le département du Haut-Rhin, en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 75 %,
* pour le département du Bas-Rhin, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %
§ EAU DANS LE SOL AU 01/03/2021
La situation au 1er mars 2021 par rapport au 1er février 2021 montre une aggravation du niveau d’humidité des sols pour l’ensemble de la région Grand Est.
§ PLUVIOMÉTRIE DE FÉVRIER 2021
En février 2021, la pluviométrie globale sur la région Grand Est (53.6 mm) est inférieure de 23 % à la normale et se situe au 23ème rang des mois de février les plus secs depuis 1959.
Ce mois est également beaucoup plus sec que le mois de février de l’année dernière, qui avait enregistré 151.7 mm de précipitations.
Eaux superficielles
Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’observe en fin de mois. Les valeurs sont généralement supérieures ou proches du médian.
Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche du médian.
Sur les bassins Meuse-Moselle, les débits minimaux sur trois jours consécutifs s’observent tous en fin de mois compte-tenu de la chute des débits observés durant la deuxième quinzaine de février
pour l’ensemble des cours d’eau du bassin. Celles-ci s’expliquent par les faibles précipitations observées durant cette période.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs restent, malgré la baisse importante des débits, supérieurs aux valeurs médianes pour la grande majorité des stations.
Pour la Meurthe aval (Damelevières) et la Meuse aval (Chooz), il sont proches du médian.
Pour la Meuse amont, ils sont néanmoins inférieurs au médian. Cela s’explique sûrement par une décrue plus précoce.
Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont majoritairement supérieurs au médian.
Cependant, à Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne et Bar-sur-Aube, ils sont proche du médian. A Verrières, il est inférieur au médian.
Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels du mois de février restent élevés.
Bien que la pluviométrie soit déficitaire sur le territoire, les cours d’eau bénéficient encore des écoulements (lente décrue, propagation) consécutifs aux réactions hydrologiques de fin janvier.
Pour l’ensemble des stations du domaine, l’hydraulicité est comprise entre 1 et 1.9, les minimums étant observés à Didenheim et Schweighouse (respectivement 1 et 1,2).
Sur le bassin de la Sarre, l’hydraulicité reste également haute avec un excédent de l’ordre de 60% (hydraulicité moyenne de 1.6).
Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, les précipitations et les hydraulicités élevées observées fin janvier se sont poursuivies début février.
Les débits moyens mensuels observés pour le mois de février sont restés nettement supérieurs aux débits moyens interannuels sur l’ensemble des bassins.
Les hydraulicités observées sont, en effet, comprises entre 1.1 et 1.9 et ce malgré une baisse significative des débits durant la deuxième quinzaine de février.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels est stable par rapport à celle du mois de janvier et les hydraulicités sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0 du fait des niveaux élevés en début de mois.
Seule la station de Saint-Saturnin sur la Superbe présente une valeur comprise entre 0.8 et 1.2.
Eaux souterraines
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La recharge des nappes de Lorraine se poursuit et la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel est partout à la hausse. Les niveaux moyens mensuels des calcaires et des alluvions atteignent des niveaux supérieurs aux niveaux habituellement constatés pour cette période de l’année, allant de modérément haut à haut. Les grès du Trias inférieur remontent et atteignent maintenant des niveaux modérément bas, mais certains piézomètres restent impactés par les sécheresses successives de ces dernières années, comme c’est le cas à Gelacourt qui reste à des niveaux moyens mensuels très bas.
Les niveaux moyens de février sont en hausse par rapport au mois de janvier sur toute l’Alsace.
Dans le Bas-Rhin, la hausse des moyennes est assez nette, variant de +10 cm à Griesheim, +20 cm à Lipsheim, +30 cm à Weitbruch, Reichstett ou Rossfeld, +35 cm à Haguenau, +40 cm à Lampertheim, +60 cm à Sessenheim, jusqu’à +82 cm à Wissembourg. Les niveaux sont encore en dessous des normales sur certaines zones de bordures (Griesheim ou Lampertheim), mais ils dépassent les normales sur le reste du département, de modérément hauts (Sessenheim ou Haguenau) à hauts (Lipsheim), voire même très hauts à Rossfeld. Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont aussi partout en hausse, du nord de Colmar (+22 cm à Holtzwihr), à Wintzenheim (+31 cm), du centre plaine (+43 cm à Hettenschlag) jusqu’à proximité du Rhin (+69 cm à Fessenheim), du nord de Mulhouse jusqu’à l’extrême sud (+85 cm à Wittenheim et Hésingue), mais aussi sur le secteur du Sundgau oriental (+56 cm à Habsheim) et le secteur de la Thur (+153 cm à Cernay). Les niveaux restent encore bas à Wintzenheim et très bas à Habsheim, mais ils varient ailleurs entre modérément hauts (Holtzwihr ou Hettenschlag) et hauts (Hésingue), voire très hauts à Fessenheim (1er rang pour un mois de février depuis 1959).
Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est partout à la hausse. La période de recharge se poursuit et les niveaux des nappes atteignent maintenant des niveaux autour de la moyenne à haut. Les craies de Champagne ont des niveaux modérément haut à haut et certains piézomètres présentent même des niveaux très haut (Bussy-le-Chateau, Vanault-le-Chatel ou Chamoy). Les niveaux des calcaires de Brie et Champigny sont modérément hauts et celui des sables de l’Apto-Albien autour de la moyenne.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs
Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 77% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 96% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 63%. A noter que le barrage de Kruth, en travaux d’entretien depuis l’automne 2019, affiche un taux de remplissage de 17%.
Glossaire
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Établissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.