BSH Grand Est janvier 2020

Synthèse du mois

Sur le bassin Rhin-Meuse, le fort déficit pluviométrique observé au mois de janvier a eu un impact fort sur les écoulements dans les cours d’eau.
Les débits moyens mensuels sont en très grande majorité sensiblement inférieurs aux normales de saison, et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) affichent aussi quasiment partout des valeurs inférieures au médian.

Au mois de janvier sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie a été globalement déficitaires avec des valeurs comprises entre 50 et 75 % de la normale sur la Marne, l’Aube et le nord de la Haute-Marne. Le rapport à la normale est compris entre 25 et 50 % dans le sud de la Haute-Marne.
Le débit moyen mensuel des cours d’eau est en diminution par rapport au mois de décembre et la situation est globalement inférieure à la normale.

Avec un mois de janvier déficitaire en pluies sur l’ensemble de la région, la tendance d’évolution des nappes est hétérogène à l’échelle de la région ; les nappes souterraines les moins réactives gardent des niveaux à la hausse alors que les autres stagnent ou baissent légèrement. Les niveaux moyens mensuels des nappes sont revenus à des niveaux comparables à ceux d’un mois de janvier, à l’exception de la nappe d’Alsace au sud de Colmar et des Grés du Trias dans la partie vosgienne qui affichent encore des valeurs de niveau basses.

Pluviométrie


§ Pluviométrie du mois

Le bilan mensuel est déficitaire, avec un déficit plus marqué sur le sud-est.

- LORRAINE

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 4 et 17 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 6 jours.
La 3ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 51.3 mm soit un déficit global de 44%.

Les cumuls sont compris :
* Pour la Moselle : entre 20 mm et 75 mm,
* En Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse : entre 30 mm et 75 mm,
* Dans les Vosges : entre 30 mm et 100 mm, voire très localement plus sur le massif Vosgien avec un maximum de près de 156 mm à Rupt-sur-Moselle (représente également le cumul mensuel le plus important sur la Lorraine).

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire sur tous les départements :
* Pour la Moselle : le bilan est déficitaire avec un déficit compris entre 25% et 50% sur le nord et l’ouest du département et entre 50% et 75% vers le Saulnois et le pays de Sarrebourg,
* En Meurthe-et-Moselle : le bilan est conforme à la normale sur le Pays Haut puis présente un déficit compris entre 10% et 25% au nord, 25% et 50% sur la plus grande partie du département, et 50% et 75% au sud-est vers le Lunevillois,
* Pour la Meuse : le déficit est compris entre 10% et 25% dans le nord du Val de Meuse, entre 25% et 75% sur le nord-est et entre 25% et 50% partout ailleurs,
* Dans les Vosges : le département affiche un déficit compris entre 25% et 50% sur le massif Vosgien et le nord du pays de Neufchateau, et entre 50% et 75% partout ailleurs.

- ALSACE

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 2 et 12 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 8 jours.
La 3ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 28.5 mm soit un déficit global de 71%.

Les cumuls sont compris :
* Pour Bas-Rhin : entre 10 mm et 50 mm, mais de 50 mm à 75 mm sur le massif Vosgien,
* Pour le Haut-Rhin : entre 10 mm et 50 mm, mais de 50 mm à 100 mm voire très localement plus sur le massif Vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire partout :
* Pour le Bas-Rhin : le bilan est déficitaire avec un déficit de 25% à 75%,
* Pour le Haut-Rhin : le déficit est compris entre 50% et 75%, voire plus sur l’Ochsenfeld et l’Hardt, et pouvant localement ne pas dépasser les 25% à 50% sur le massif Vosgien.

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 6 et 17 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 3ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 48.9 mm soit un déficit global de 37%.

Les cumuls sont compris :
* Pour les Ardennes : entre 30 mm et 50 mm au sud et entre 50 mm et 100 mm sur le reste du département, avec un maximum de près de 125 mm à Rocroi (représente également le cumul mensuel le plus important sur la Champagne-Ardenne),
* Pour l’Aube : entre 20 mm et 30 mm sur l’extrême nord-ouest du département et entre 30 mm et 50 mm partout ailleurs,
* Pour la Haute-Marne : entre 30 mm et 75 mm,
* Pour la Marne : entre 30 mm et 50 mm le plus souvent, et entre 50 mm et 75 mm très localement.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire sur tous les départements :
* Pour les Ardennes : le bilan est déficitaire et compris entre 10% et 25% sur les Crêtes ouest et plus marqué entre 25% et 50% sur le reste du département,
* Pour l’Aube : le bilan présente un déficit compris entre 25% et 50% presque exclusivement,
* Pour la Haute-Marne : le département affiche un bilan déficitaire avec un déficit compris entre 25% et 50% sur le nord et compris entre 50% et 75% sur le sud,
* Pour la Marne : Le déficit est compris entre 25% et 50% mais est toutefois un peu moins marqué vers le Tardenois et compris entre 10% et 25%.

§ Pluies efficaces

Le cumul des pluies efficaces est quasiment positif sur toute la région :
* pour la Lorraine, il est compris entre 0 mm et 50 mm et jusqu’à 50 mm et 75 mm, voire très localement plus sur le massif Vosgien et le pays Haut,
* pour l’Alsace, il est compris entre 0 mm et 25 mm et jusqu’à 25 mm et 75 mm voire très localement plus sur le massif Vosgien. Sur le Hardt, le cumul est négatif et compris entre 0 et 25 mm,
* pour la Champagne-Ardenne, il est compris entre 0 mm et 50 mm pour la Marne et l’Aube, entre 25 mm et 50 mm dans la Haute-Marne et entre 25 mm et 100 mm pour les Ardennes.

§ Eau dans le sol au 01/02/2020

L’indice d’humidité des sols au 01/02/2020 est :
* supérieur à 0.90 pour les départements de Lorraine, et la Haute-Marne excepté dans le Barrois Champenois (indice compris entre 0.85 à 0.90), et les Ardennes excepté la plaine,
* supérieur à 0.85 :
- sur une grande partie des départements de la Marne et de l’Aube, excepté très localement avec un indice compris entre 0.80 et 0.85,
- sur la plaine champenoise des Ardennes, le sud du Bas-Rhin, les Hautes-Vosges, les Vosges Centrales, et l’Alsace Bossue jusqu’à l’Outre Forêt,
* compris entre 0.75 et 0.85 sur l’Ochsenfeld et l’Hardt dans le Haut-Rhin, sur le Kochersberg, le pays de Hanau, et la forêt d’Haguenau (localement indice compris entre 0.85 et 0.90) dans le Bas-Rhin.

Cela génère un écart pondéré à la normale :
* majoritairement compris entre -10% et +10% sur tout le Grand-Est,
* compris entre -10% et -20% très localement dans le Lunévillois, le pays de Sarrebourg, la partie sud du Grand Ried et l’Hardt,
* compris entre +10% et +20% sur le pays Haut, en Thiérache ardennaise, dans le pays Rémois et le Tardenois.

Eaux superficielles

Sur le bassin du Rhin, l’évolution des débits moyens des cours d’eau pour le mois de janvier 2020 est en nette baisse par rapport au mois de décembre 2019. En effet, les cumuls de pluies sont très faibles pour un début d’année et le déficit pluviométrique moyen est de -70% sur l’Alsace. Les cours d’eau du Haut-Rhin proposent des hydraulicités comprises entre 0.4 (Ill amont, Doller) et 0.6 (Thur). Celles du Bas-Rhin évoluent entre 0.3 (Giessen, Zorn) et 0.5 (Ill à Kogenheim et Moder). Les débits du Rhin sont également déficitaires de -30%. Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens sont également en baisse par rapport au mois de décembre 2019. Une hydraulicité de 0.3 à 0.4 est observée sur l’ensemble des stations de la Sarre, 0.5 sur l’Eichel.

Pour les bassins de la Meuse et de la Moselle, les déficits de précipitations observés (de 25% à 50% par rapport à la moyenne pour un mois de janvier) ont conduit à une baisse significative des débits
pour l’ensemble des cours d’eau. Les débits moyens sont inférieurs aux débit moyens internannuel pour un mois de janvier de plus de 50 % pour la Moselle et la Meuse amont. Pour la Meuse aval, l’écart est moins marqué (-10 à -20%) par rapport à la normale.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les déficits de précipitations observés au mois de janvier ont provoqué une baisse significative des débits.
Les débits mensuels du mois sont globalement inférieurs à la normale (entre 40 et 80% du débit moyen interannuel). Cependant, sur les bassins de la Seine et de l’Aube, les débits sont compris entre 80 et 120 % du débit moyen interannuel.

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs suit la tendance des débits avec des périodes de retour sèches dans le Haut-Rhin (3 ans sec) et dans le Bas-Rhin (5 ans sec).
Sur le bassin de la Sarre le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour sèches (entre 2 et 5 ans sec).

Sur les bassins Meuse et Moselle, les faibles précipitations du mois de janvier ont conduit à observer des débits minimaux sur trois jours consécutifs inférieurs au médian sur l’ensemble du bassin à l’exception de quelques affluents comme la Chiers et l’Orne.

Sur les bassins de Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs se sont dégradés par rapport au mois de décembre. Les débits de base sont globalement inférieurs au médian.
La situation est cependant plus favorable sur les bassins de la Seine et de l’Aube où les débits de base sont proche du médian.

Eaux souterraines

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Pour les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel reste encore à la hausse, mais les niveaux moyens mensuels marquent un léger recul en ce mois de janvier. Suivant les secteurs, les niveaux moyens mensuels sont à des valeurs autour de la moyenne à modérément hauts. Les deux dernières années de sécheresse de 2018 et 2019, n’ont pas permis à certaines nappes présentant une plus forte inertie, de retrouver leur niveau habituel, comme les grés du Trias Inférieur qui présentent des niveaux encore bas (Relanges) à très bas (Gelacourt, Celles-sur-Plaine, Voyer).

Les niveaux moyens de janvier sont majoritairement en hausse par rapport au mois de décembre dernier en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont en hausse dans toute la moitié nord du département, avec env. +5 cm pour Reichstett, Lampertheim ou Weitbruch, +19 cm à Sessenheim et Haguenau, jusqu’à +35 cm à Wissembourg. Du sud de Strasbourg jusqu’au nord de Colmar, cette partie centrale de la plaine montre une légère baisse des niveaux (-11 cm à Rossfeld, -15 cm à Holtzwihr), tout comme les secteurs sous influence directe du Rhin (-9 cm à Fessenheim). Les autres secteurs du Haut-Rhin sont en hausse, de +4 cm à Hettenschlag et Wintzenheim, +36 cm à Wittenheim, jusqu’à +76 cm à Cernay (Thur). La hausse s’amorce également doucement dans le Sundgau oriental (+17 cm à Habsheim), bien que toute cette partie sud du Haut-Rhin reste encore en fort déficit (proche des minima pour un mois de janvier dans ce secteur). Dans l’ensemble, les niveaux restent partout inférieurs aux normales de saison en Alsace, avec des indices d’IPS parfois autour de la moyenne, mais principalement modérément bas ou bas.

Les nappes en Champagne-Ardenne sont en phase de recharge depuis le mois de décembre et les niveaux moyens mensuels sont globalement en hausse par rapport au mois précédent. Les niveaux des nappes sont en amélioration et atteignent maintenant des valeurs autour de la moyenne ou supérieures. Sur les nappes de la craie, les niveaux sont revenus à des valeurs plus habituelles pour la période, ainsi à l’exception des piézomètres de Vailly et Val-des-Marais encore modérément bas, toutes les moyennes mensuelles sont à des valeurs autour de la moyenne ou supérieures.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 60% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 94% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 41%.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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