BSH Grand Est octobre 2020

Synthèse du mois

Sur le bassin Rhin-Meuse, si la situation hydrologique générale s’améliore par rapport au mois précédent, les écoulements dans les cours d’eau sont toujours impactés par l’important déficit pluviométrique cumulé depuis plusieurs mois.
En dépit des précipitations abondantes de ce mois d’octobre, nettement excédentaires sur la partie ouest du bassin Rhin-Meuse, les débits moyens mensuels d’octobre sont encore sensiblement inférieurs à la moyenne interannuelle sur une grande majorité de stations et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) restent majoritairement inférieurs au médian.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été supérieure à la normale d’un mois d’octobre sur l’ensemble du territoire, avec un excédent global de l’ordre 50 %.
Les hydraulicités sont en amélioration par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 0.8 et 1.2. Cependant, elles restent entre 0.4 et 0.8 sur l’Aisne et sur la Saulx.
La situation s’améliore également pour les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3). Ils sont globalement proche du médian.
On observe cependant une disparité entre le nord du territoire où ils sont encore inférieurs au médian et le sud où ils sont supérieurs au quinquennal humide.

Les pluies du mois d’octobre ont commencé à faire réagir les nappes les plus réactives et la tendance d’évolution des nappes est hétérogène à l’échelle de la région, cependant la majorité des piézomètres sont en hausse. Les niveaux moyens mensuels de nombreuses nappes atteignent maintenant des niveaux autour de la moyenne ou modérément bas. Les nappes des grès du Trias inférieur et de la plaine d’Alsace dans le Bas-Rhin restent encore très marquées par l’étiage de cet été.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DU MOIS D’OCTOBRE 2020

Le bilan pluviométrique mensuel est généralement conforme à la normale à déficitaire sur l’est, et excédentaire sur le reste de la région.

PLUVIOMETRIE DU MOIS

Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 48.8 mm à Colmar-Meyenheim (68) et 358.8 mm à Sewen-Lac Alfeld (68).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 121.1 mm, soit un excédent global de 49 %.

Les cumuls vont de 75 mm à 150 mm pour le département de l’Aube, de 100 mm à 150 mm pour les départements des Ardennes et de la Marne, et de 100 mm à 200 mm pour le département de la Haute-Marne.
Le bilan se situe au-dessus de la normale avec un excédent de 25 % à 100 %.

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 114.2 mm, soit un excédent global de près de 20 %.

Les cumuls vont de 75 mm à 150 mm pour les départements de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, et de 100 mm à 250 mm pour le département des Vosges.

* pour la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges, le bilan se situe au voisinage de la normale et au-dessus de la normale avec un excédent compris entre 10 % et 50 %

* pour la Moselle, le bilan se situe :
+ en dessous de la normale avec un déficit de 10 % à 25 % sur l’extrême nord-est,
+ au voisinage de la normale et au-dessus de la normale avec un excédent de 10 % à 25 % sur le reste du département

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 82 mm soit un déficit global de près de 3 %.

Les cumuls vont généralement de 50 mm à 150 mm pour le département du Bas-Rhin, et de 50 mm à 200 mm voire localement plus pour le département du Haut-Rhin.

* pour le Haut-Rhin, le bilan se situe :
+ au-dessus de la normale avec un excédent de 10 % et 25 % sur les extrêmes ouest et sud,
+ au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit de 10 % à 25 % sur le reste du département

* pour le Bas-Rhin, le bilan se situe au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit de 10 % à 25 %

EAU DANS LE SOL AU 01/11/2020

La situation au 1er novembre 2020 par rapport au 1er octobre 2020 montre une très nette amélioration partout sur la région de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols.

PLUVIOMETRIE D’OCTOBRE 2020

En octobre 2020, la pluviométrie globale sur la région Grand Est (112 mm) est supérieure de 27.8 % à la normale (87.6 mm).
Mais ce mois reste un peu moins arrosé que le mois d’octobre de l’année dernière, qui avait enregistré 121.9 mm de précipitations.

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels ont généralement augmenté par rapport au mois de septembre.
Les stations du Haut-Rhin, notamment les cours d’eau issus du massif vosgiens, proposent maintenant des débits conformes voire supérieurs aux moyennes interannuelles.
Ce secteur a profité de pluies supérieures aux moyennes (près de 350mm en un mois au Lac d’Alfeld par exemple).
Le débit des stations de plaine ainsi que celles du Bas-Rhin reste inférieur aux normales : les hydraulicités varient de 0.7 sur la Bruche ou la Moder à 1 sur l’Ill et le Rhin.
Enfin, la Zorn à Waltenheim/Zorn ou le Giessen à Sélestat proposent encore des écoulements faibles (hydraulicités inférieures à 0.5).

Sur le bassin de la Sarre, l’hydraulicité reste basse. Ce secteur accuse encore un léger déficit de pluies par rapport aux normales. Une hydraulicité de 0.4 est observée en moyenne sur ce bassin.

Sur les bassins Meuse-Moselle, les débits moyens mensuels sont encore globalement inférieurs aux normales pour un mois d’octobre mais dans une moindre mesure par rapport aux mois précédents.
En effet, grâce aux précipitations observées, les débits moyens mensuels sont compris entre 50% et 80% des normales pour une grande majorité des stations.
La situation est plus favorable pour la Meuse à la frontière belge avec un débit moyen mensuel dans la moyenne interannuelle à la station de Chooz.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels s’améliore par rapport à celle du mois de septembre avec des hydraulicités globalement comprises entre 0.8 et 1.2. Cependant, pour quelques stations, elles restent entre 0.4 et 0.8 sur l’Aisne et sur la Saulx.
Sur l’amont de la Marne et sur les stations de de Frignicourt et de Arcis-sur-Aube, les hydraulicités sont comprise entre 1.2 et 2.0.

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est variable selon les secteurs. Les valeurs sont plutôt proches du médian dans le Haut-Rhin et majoritairement inférieures au médian dans le Bas-Rhin.

Sur le bassin de la Sarre, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement inférieurs au médian notamment sur l’Eichel à Oermingen (5 à 10 ans sec).

Sur le bassin Meuse-Moselle, si la situation s’est un peu améliorée par rapport aux mois précédents (les débits minimums calculés sur 3 jours étaient pour la grande majorité d’entre eux, inférieurs au décennal sec), ces débits restent encore inférieurs au médian pour la plupart des stations pour un mois d’octobre. Pour la Meuse médiane, la sévérité de l’étiage est encore marquée par des débits minimums calculés sur 3 jours proches d’une période de retour de 5 ans sec pour les stations de Stenay et Sedan en tout début de mois.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont en amélioration par rapport au mois précédent avec une situation proche du médian.
Les VCN3 sont supérieurs au quinquennal humide sur l’amont de la Marne et aux stations de Mery-sur-Seine et Frignicourt. Cependant, ils sont encore inférieurs au médian sur l’Aisne et sur la Saulx.

Eaux souterraines

SEBP>
Sur les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel est globalement à la hausse, bien que certains piézomètres parmi les moins réactifs soient encore à la baisse. Les niveaux moyens mensuels des calcaires sont majoritairement autour de la moyenne ou modérément bas, mais certains points de mesure dans le Nord des calcaires de l’Oxfordien affichent des niveaux très bas ou bas (Brieulles-sur-Barre, Les Cléry). Les alluvions eux aussi, présentent des niveaux autour de la moyenne ou modérément bas. Les grès du Trias inférieur conservent encore des niveaux inférieurs aux niveaux habituellement observés à cette période en raison des deux dernières années de sécheresse de 2018 et 2019, certains niveaux sont très bas (Gelacourt, Relanges).

L’évolution des niveaux moyens d’octobre est contrastée par rapport au mois dernier selon les secteurs en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont plutôt en baisse sur la moitié nord (-5 cm en moyenne sur la partie nord et la nappe du Pliocène de Haguenau) et en hausse sur la moitié sud du département (de +10 à +15 cm). Les niveaux sont localement modérément bas (Sessenheim, Reichstett ou Rossfeld), mais majoritairement bas (Lampertheim) et surtout très bas sur les autres secteurs (Lipsheim, Wissembourg).
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en hausse au nord (+19 cm à Holtzwihr), en centre plaine (+20 cm à Hettenschlag) et plutôt en baisse en bordure à Wintzenheim (-21 cm), le long du Rhin à Fessenheim (-9 cm), sur le secteur de Cernay (-20 m) et sur la partie sud (Habsheim). Les niveaux sont dans l’ensemble modérément bas (Holtzwihr, Hettenschlag, Wittenheim ou Hésingue) et toujours extrêmement bas dans le Sundgau oriental (Habsheim).

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est hétérogène, certains points de mesure ont commencé à réagir aux pluies d’octobre et sont à la hausse, alors que d’autres moins réactifs sont encore à la baisse. Les niveaux des nappes atteignent maintenant des niveaux autour de la moyenne à modérément bas, mais certains restent encore modérément hauts (Calcaires de Brie et de Champigny). Les craies de Champagne atteignent des niveaux modérément bas dans la partie nord, centrale et au sud et autour de la moyenne pour la craie du Senonnais et pays d’Othe.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 28% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 80% et la retenue de Michelbach de 53%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 20%. A noter que le barrage de Kruth est en travaux d’entretien depuis l’automne 2019 et affiche un taux de remplissage inférieur à 10%.

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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