BSH Grand Est septembre 2022

Dans le bassin Rhin-Meuse, ce mois de septembre frais et humide a permis d’améliorer la situation hydrologique générale. L’excédent pluviométrique de 40 % observé à l’échelle de la région Grand Est, durant ce mois qui se place au 14ème rang des mois de septembre les plus arrosés depuis 1958, a ainsi généré des pluies suffisantes pour atteindre les cours d’eau.
En conséquence, les débits moyens mensuels sont partout en hausse par rapport au mois d’août. Cependant, si grâce à ces apports, l’hydraulicité sur les secteurs de l’amont de la Sarre et de la Chiers se rapprochent des normales de saison, le déficit d’écoulement reste encore bien présent sur la majorité des bassins avec des rapports d’hydraulicité qui s’étalent globalement de 0.5 à 0.7.
La situation la plus défavorable se retrouve sur la Meuse avant la confluence avec la Chiers avec un déficit d’écoulement qui atteint les 75% (hydraulicité de 0.25).

Les débits moyens minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) observés durant ce mois de septembre sont encore dans la continuité de ceux observés au mois d’août. Hormis sur le secteur de la Sarre amont où les VCN3 se rapprochent des normales de saison, partout ailleurs les VCN3 sont inférieurs, voire très nettement inférieurs au médian, notamment sur les bassins de la Meuse et de la Moselle où les VCN3 affichent encore des périodes de retour de l’ordre du décennal sec.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été excédentaire au cours de ce mois de septembre avec un excédent global de l’ordre 40 %.
Le cumul des précipitations est compris entre 50 mm dans la Marne et 150 mm dans le sud la Haute-Marne.
La situation pour les hydraulicités reste stable par rapport au mois précédent avec des valeurs majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8, mais inférieures à 0.2 pour trois stations.
En ce qui concerne les débits de base, ils sont très majoritairement inférieurs au médian, avec cependant deux stations inférieures au décennal sec.

L’évolution des niveaux moyens des nappes de la région pour le mois de septembre reste majoritairement à la baisse, bien que les épisodes pluvieux de ces dernières semaines tempèrent cette baisse des niveaux. Les nappes poursuivent donc encore leur décharge, même si des prémices de recharge semblent apparaître sur certains secteurs de nappes réactives. Les niveaux moyens mensuels restent inférieurs aux valeurs habituellement observées pour un mois d’août, variant globalement de modérément bas à très bas.

Pluviométrie

Bilan des précipitations du mois :
Ce mois de septembre a été frais et humide. Les passages pluvieux et orageux ont été fréquents et réguliers sur l’ensemble des départements de Grand Est.
Cumul des précipitations mensuelles :
Les cumuls mensuels de précipitations relevés pour les stations du réseau sur la région Grand Est sont compris entre 39.0 mm à Colmar-INRA (68) et 237.5 mm à Sewen-Lac d’Alfeld-SAPC (68, alt. 620 m.).
A l’échelle des départements, les cumuls mensuels agrégés présentent partout des excédents compris entre 15 % en Meuse et jusqu’à 90 % dans le Bas-Rhin. Cet excédent est de 40 % à l’échelle de la région. Ainsi, à l’échelle du Grand Est, septembre 2022 se place au 14ème rang des mois de septembre les plus arrosés depuis 1958.

Précipitations efficaces – Bilan hydrique potentiel

Précipitations efficaces du mois :
Les précipitations efficaces sont partout positives. Limitées en centre Alsace dans la région de Colmar ainsi que sur le nord de la Meuse entre 0 et 25 mm, elles dépassent largement 100 mm sur l’ensemble du massif vosgien, le Jura alsacien et sur le relief des Ardennes.

Humidité des sols superficiels

Situation au 1er octobre :
Les sols se sont humidifiés au cours du mois. Ils approchent de la saturation sur le massif des Vosges. Malgré cette évolution, l’indice d’humidité des sols reste assez bas dans la plaine haut-rhinoise, au nord de Nancy et en direction du Luxembourg et de la Meuse, en Brie Champenoise ou bien encore du pays d’Othe au barois lorrain. Comparé à la normale, cet indice est en excédent seulement dans le nord du Bas-Rhin, le massif Vosgien et vers le plateau de Langres.

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois de septembre 2022 sont en hausse généralisée par rapport au mois d’août. Le cumul pluviométrique en Alsace est plutôt excédentaire, en particulier sur le Bas-Rhin.
Les hydraulicités restent toutefois inférieures aux moyennes interannuelles.
Une valeur moyenne comprise entre 0.5 (Lauch, Fecht et Thur) et 0.7 (Ill amont, Doller) se dégage sur les cours d’eau du Haut-Rhin. Les hydraulicités observées sur les cours d’eau du Bas-Rhin sont comprises entre 0.4 sur le Giessen, 0.7 sur la Bruche, la Zorn ou le Rhin.
Les débits moyens des autres cours d’eau (Ill et Moder) s’approchent des normales.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des cours d’eau étudiés sont en hausse par rapport au mois d’Aout. Des précipitations excédentaires ont été observées durant le mois de septembre 2022 dans ce secteur.
La situation hydrologique est proche de la normale en amont mais reste déficitaire à l’aval du bassin sur les stations de Wittring (hydraulicité de 0.7) ainsi que sur l’Eichel à Oermingen (50% de déficit).

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens mensuels observés durant le mois de septembre 2022 sont en hausse généralisée par rapport au mois d’août. Le bassin de la Chiers présente une hydraulicité proche de la normale.
Pour ce qui est de la Meuse avant la confluence avec la Chiers, l’hydraulicité est en augmentation, cependant un déficit de 75 % est encore observé. Pour ce qui est de l’aval du bassin, l’hydraulicité présente un déficit de 50 %.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens mensuels observés durant le mois de septembre 2022 sont en hausse généralisée par rapport au mois d’août. La Moselle et la Meurthe ont une hydraulicité comprise entre 0.5 et 0.7, les affluents tel que la Seille ou L’Orne présente cependant un déficit encore important d’environ 70 %.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations ont été excédentaires au cours de ce mois de septembre.
La situation reste proche de celle du mois d’août, avec des hydraulicités qui sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8. La situation reste plus dégradée à Saint-Saturnin, Chevrières et Verrières où les hydraulicités sont inférieures à 0.2.
Elles sont encore comprises entre 0.2 et 0.4 pour les stations de Vitry-en-Perthois, de Bar-sur-Seine et de Soudron et comprises entre 0.8 et 1.2 à Méry-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, Bar-sur-Aube et Frignicourt.

Sur le bassin du Rhin, les VNC3 restent très inférieurs aux normales sur l’ensemble du Haut-Rhin ainsi que le centre Alsace.
Les statistiques s’approchent des normales sur le reste du territoire.

Sur le bassin de la Sarre, les VNC3 sont proches des moyennes interannuelles sur la partie amont, et inférieurs aux moyennes sur l’Eichel et la Sarre aval.

Sur le bassin de la Meuse, les VNC3 sont très inférieurs aux normales sur l’ensemble du bassin. De l’amont à l’aval, les VCN3 des stations sont quasiment tous proches ou inférieurs à la valeur décennale.

Sur le bassin de la Moselle, les VCN3 restent très inférieurs aux normales sur l’ensemble du bassin, avec des VCN3 inférieurs à la décennale tant à l’amont à Saint Dié sur la Meurthe, qu’en aval à Uckange sur la Moselle.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les VCN3 restent majoritairement inférieurs au médian pour ce mois de septembre. Seules quelques stations bénéficiant d’un soutien d’étiage ont un débit de base supérieur au médian.
La situation est toujours plus dégradée à Chevrières et Verrières où les VCN3 sont inférieurs au décennal sec.

L’évolution des niveaux moyens des nappes de la région pour le mois de septembre reste majoritairement orienté à la baisse, bien que les épisodes pluvieux de ces dernières semaines tempèrent cette baisse des niveaux. Les nappes poursuivent donc encore leur décharge, même si des prémices de recharge semblent apparaître sur certains secteurs de nappes réactives. Les niveaux moyens mensuels restent inférieurs aux valeurs habituellement observées pour un mois d’août, variant globalement de modérément bas à très bas.

L’évolution des niveaux moyens de septembre est variable par rapport au mois d’août selon les secteurs en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, la baisse est encore un peu présente sur le secteur nord et le Pliocène de Haguenau (-12 cm à Wissembourg, -3 cm à Haguenau), les niveaux sont stables par endroits, à Sessenheim et en zones de bordure à Lampertheim ou à Griesheim, et en hausse autour de Strasbourg (+16 cm à Reichstett, +19 cm à Lipsheim), ainsi que dans la partie sud du département (+15 cm à Rossfeld, +19 cm à Baldenheim). Ils restent encore partout inférieurs aux normales saisonnières, variant d’un niveau autour de la moyenne (Reichstett, Baldenheim) à modérément bas (Haguenau ou Lampertheim), bas au nord (Sessenheim), à Rossfeld et à Weitbruch, jusqu’à très bas pour Lipsheim et Griesheim.
Dans le Haut-Rhin, la moitié nord est en hausse, de +10 cm à Wintzenheim jusqu’à +23 cm à Hettenschlag et Guémar, alors que la moitié sud est en baisse, de -4 cm à Wittenheim, -14 cm à Habsheim, jusqu’à -29 cm à Cernay. Certains secteurs sont stables par rapport au mois dernier, comme à Fessenheim ou Hésingue. Les niveaux restent en dessous des normales de saison et varient de modérément bas (Wittenheim, Fessenheim) à bas (Holtzwihr, Hettenschlag ou Cernay), voire très bas, comme en bordure à Wintzenheim et dans le Sundgau oriental (Habsheim).

Concernant la nappe de la craie, la décharge de la nappe se poursuit, avec des niveaux moyens sur le mois de septembre qui restent majoritairement sous les normales, avec des valeurs variant globalement de modérément bas à bas, voire très bas à Bussy-Le-ChâteauU (51) et Val-des-Marais (51).

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage à fin septembre est de l’ordre de 26% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 71%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de 76% pour le réservoir de Vieux Pré et de près de 16% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 39%, conforme à l’objectif de gestion.

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