DataGrandEst : retour sur la journée thématique données 3D/LiDAR

Le 17 juin 2025, a eu lieu à l’hôtel de Région de Metz une journée thématique organisée par DataGrandEst. Cette journée portait sur les données 3D/LiDAR et ses différents cas d’utilisation dans le cadre de la transition écologique. Découvrez les témoignages des organisateurs, des participants et de Lionel Berthet, directeur régional adjoint en DREAL.

Le LiDAR, une technologie qui rassemble

Ce mardi 17 juin a eu lieu à l’hôtel de Région une journée thématique "Données 3D/LiDAR : quels usages pour la transition écologique" organisée par DataGrandEst.

 

Au programme

Des intervenants aux profils variés, issus de structures publiques telles que l’ONF, des collectivités locales ou encore des services de secours, ont pris la parole au cours de cette journée pour présenter les cas d’utilisation très variés du LiDAR HD (haute densité).

Leurs présentations ont couvert un large éventail de thématiques — prévention des risques naturels, connaissance de la ressource forestière, gestion des parcelles agricoles, aménagement du territoire, préservation de la biodiversité, transition énergétique — illustrant autant de cas d’usage concrets où les données 3D précises sont devenues un appui essentiel aux politiques publiques à forte dimension géographique.

Qu’est-ce que DataGrandEst ?
Il s’agit d’un partenariat entre l’État et la région Grand Est pour développer la coopération régionale en matière de production, de partage et de valorisation de données dans le Grand Est. Ce partenariat ambitieux réunit un maximum d’acteurs du Grand Est pour mettre en œuvre la stratégie régionale de la donnée.

 

 

L’interview des organisateurs : Éric Tschudy (DREAL) et Jean-Pierre Rodriguez (Région Grand Est)

Les cas d’utilisation des données 3D/LiDAR sont donc d’une diversité impressionnante. Éric Tschudy, adjoint au chef du pôle SIG de la DREAL Grand Est et Jean-Pierre Rodriguez, chef de projet Data à la Région Grand Est, représentant chacun l’État et la Région dans DataGrandEst nous en disent plus sur cette journée et sur le LiDAR.

  • La journée a pour thématique les données 3D/LiDAR haute densité (HD). Ce sont des données produites par l’institut géographique national de la forêt (IGN).

    En dehors de l’aspect technique du LiDAR, la grande thématique de cette journée, consiste à montrer aux participants dans quelles mesures ces données sont utiles pour la transition écologique, mais aussi comment on peut les utiliser. L’objectif est aussi qu’ils puissent, en sortant de cette pièce, savoir comment l’appliquer à leur métier et à leur organisation.

  • Le LiDAR HD est une technique d’acquisition de données, qui permet d’obtenir un nuage de points dont on obtient les coordonnées x, y et z. Ce nuage de points permet de se renseigner sur l’altitude au niveau du terrain mais aussi au niveau de ce qu’il y a sur le terrain, c’est-à-dire des bâtiments, de la végétation, qui sont reconnus automatiquement par le LiDAR. Il a donc plusieurs utilisations.

    Ces techniques d’acquisitions existent depuis longtemps, mais la particularité aujourd’hui - et c’est pour cela que nous avons organisé cette journée - c’est que le LiDAR est le programme national d’acquisition des données financé par l’État et les collectivités et piloté par l’IGN, qui offre des données sur l’ensemble du territoire national avec une précision importante, ce qui est une grande nouveauté. En effet, avant, on disposait de données pour des études spécifiques tandis que maintenant, c’est accessible par tout le monde et n’importe où sur le territoire.

  • La Région Grand Est et l’État pilotant DataGrandEst ensemble, on essaye toujours de co-organiser ce type d’événements, que ce soit les webinaires ou bien les journées thématiques comme celles-ci. Le Grand Est est reconnu pour être une région où le partenariat Etat Région sur les données se passe très bien.

    Une autre particularité est que l’IGN , qui est le producteur de ces données au niveau national, a été associé à l’organisation de la journée !

  • Comme dit précédemment, l’objectif principal de cette journée thématique était de montrer aux participants les différents cas d’usage du LIDAR.

    Nous profitons du fait que les participants constituent un public varié, composé de spécialistes mais aussi d’autres personnes comme des élus, des chargés d’étude, des étudiants… pour présenter des idées diverses de l’utilisation qu’on peut en faire, et pour potentiellement les inspirer à intégrer le LiDAR dans leurs projets personnels et professionnels.

  • Les données LiDAR sont des données utilisables dans de nombreux domaines, d’où l’intérêt de faire intervenir plusieurs spécialistes, dont les travaux sont tous différents les uns des autres, afin de toucher un maximum de personnes en abordant des sujets variés.

    En effet, les données LIDAR ne sont pas seulement utiles lorsque l’on parle d’altitude ! Elles le sont aussi pour des personnes travaillant dans le domaine du risque, ainsi que pour analyser les chemins et par quels véhicules ils sont empruntables ou encore les forêts pour voir leur densité et les types d’arbres qu’elles abritent, et d’en voir l’évolution au fil du temps. C’était donc très important de faire venir plusieurs personnes sur des sujets très différents, car le LiDAR concerne de nombreux cas d’usages très variés.

    La table ronde, quant à elle, a pour objectif de tourner son regard vers l’avenir et d’échanger sur les différentes perspectives, évolutions et innovations possibles.

 

L’interview de Lionel Berthet, directeur régional adjoint en DREAL)

M. Berthet, directeur régional adjoint au sein de la DREAL Grand Est, figure parmi les six personnes à avoir participé à la table ronde qui s’est déroulée en fin de journée, dans l’hémicycle de l’Hôtel de Région de Metz.

  • La table ronde portait sur les enjeux et perspectives de l’utilisation 3D/LiDAR pour le Grand Est.

  • J’ai notamment indiqué le progrès majeur que constitue l’exhaustivité des données du LiDAR par rapport à d’autres outils de données 3D. Cette exhaustivité ne vient pas en « concurrence » avec des LiDAR locaux, dotés pour certains d’une précision plus importante.
    Pour de nombreux cas d’usage, les données issues du programme national sont d’une précision suffisante. Pour d’autres cas, il est nécessaire de retravailler ces données (post-traitement) ou d’avoir des acquisitions de données complémentaires.

    Parfois, la recherche de toujours plus de précision devient inutile. Lors d’un échange de questions-réponses de la matinée, l’exemple de la modélisation hydraulique des écoulements en ville a été donné. Dans ce cas, percevoir les détails de « micro-topographie » comme les trottoirs peut donner l’impression de pouvoir simuler les plus petits écoulements et de pouvoir calibrer très finement les aménagements. Mais cette précision est illusoire, car dès qu’on modifie le terrain naturel (un « bateau » dans le trottoir », une reconfiguration de rue, etc.), la modélisation des écoulements locaux devient fausse. Or pour l’aménagement, les élus comme les services de l’État ont aussi besoin de stabilité : dézoomer est tout à fait suffisant et permet d’avoir une modélisation stable tout aussi « juste » pour le but visé.

  • Les services de l’État utilisent les produits issus des données LIDAR pour différents usages. Actuellement, les usages principaux concernent :

    • la modélisation hydraulique pour la prévention du risque d’inondation. Le LiDAR permet d’obtenir la topographie en dehors du cours d’eau, données nécessaires à la construction des modèles hydrauliques.
    • la modélisation de la nappe phréatique du bassin houiller lorrain et de ses exutoires, afin surveiller la remontée des nappes dans le cadre du suivi après-mine et prévenir les risques (dégâts sur des biens et infrastructures) ;
    • la connaissance des milieux naturels (principalement forestiers) pour le suivi d’espèces vulnérables ou l’évolution des milieux.
  • J’ai trouvé que l’organisation de cette journée thématique répondait à un vrai besoin (en témoigne d’ailleurs le nombre de participants), car l’emploi des données issues des levées LiDAR est un sujet qui monte en puissance en France de manière générale et en région Grand Est en particulier.

Les différentes présentations, portant sur des cas d’usage variés du LiDAR, étaient d’une grande qualité, tout comme les échanges qui ont suivi.

 

L’IGN, pilote du programme LiDAR

L’IGN ou institut national de l’information géographique et forestière met son savoir-faire au service des porteurs de politiques publiques et des utilisateurs finaux des données géographiques et forestières.

 L’IGN entretient des bases de données multithématiques de qualité qui décrivent le territoire et les phénomènes qui s’y produisent afin d’appuyer la définition, la mise en oeuvre ou l’évaluation des politiques publiques (aménagement du territoire, urbanisme, prévention des risques, défense et sécurité, forêt, climat, agriculture, biodiversité, transition énergétique, transport, santé, tourisme…).

 L’IGN coordonne le programme national LiDAR HD. Son objectif ? L’acquisition de la description 3D la plus fine possible sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin et la mise à disposition de ces données gratuitement, en licence ouverte.

Swann Lamarche, chargé de relations partenariales et institutionnelles à l’IGN nous en dit plus sur le rôle de l’IGN dans le déploiement du programme LiDAR.

  • Les données LiDAR sont des données qui ont été acquises depuis un avion qui envoie un rayon laser sur le sol du terrain au-dessus duquel il vole. Grâce au temps mis par le laser pour faire l’aller-retour de l’avion jusqu’au sol, on peut en déduire la distance qui les sépare, et donc la hauteur du point alors mesuré. C’est ainsi qu’on obtient un nuage de point, à partir duquel on peut travailler.

  • Au sein de l’IGN, notre but est essentiellement de produire de la donnée, contrairement aux intervenants de ce matin, dont le travail était davantage consacré à la recherche de cas d’usages qu’à la production de données.

    Nous accompagnons les utilisateurs dans leurs questionnements techniques, que ce soit sur la production ou la qualité de la donnée, ou certains points spécifiques du traitement des données, afin qu’ils puissent s’en servir au mieux dans leurs différents cas d’usage.

  • Le rôle de l’IGN aujourd’hui est de faire part de son expertise sur la donnée LiDAR. En effet, nous sommes producteur au niveau national en données de tous types, que ce soit des données photographiques ou LiDAR, dont on parle aujourd’hui.

    Nous venons donc aujourd’hui dans le but d’apporter cette connaissance technique sur la thématique des données LiDAR, mais aussi un certain nombre de contacts puisque nous regroupons des communautés d’usage qui peuvent être mises en valeur lors d’événements comme celui-ci.

  • Le premier intérêt selon MOI est que c’est la première fois que nous disposons d’un programme déployé à l’échelle nationale. Par conséquent, on peut être convaincus qu’il y aura forcément de nouveaux usages destinés à être développés. Le but est donc de faire connaître cette donnée pour que tout le monde puisse l’utiliser.

    Quant à l’IGN, nous sommes curieux de savoir comment sont utilisées les données que nous mettons à disposition. Il est donc intéressant pour nous d’aller à la rencontre des gens et de différents experts aux travaux variés, pour se rendre compte de l’impact concret qu’a notre travail sur ceux des autres.

 

155 participants réunis autour des données 3D

Élus, chefs de service, techniciens, chargés de mission, gestionnaire de données ou encore géomaticiens - au total 155 participants - se sont retrouvés dans l’hémicycle de l’hôtel de Région avec comme point commun leur intérêt pour les données.

Découvrez les témoignages de quatre d’entre eux.

  • Pouvez-vous vous présenter?

    Je suis Guillaume Godfroy et je travaille au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, où je suis chargé de projet. Je travaille sur les bases de données dans le milieu de la biodiversité et sur les forêts.

    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?

    Je suis depuis quelques temps les événements DataGrandEst, et je regarde régulièrement les actualités qu’ils diffusent.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à cet événement ?

    Le thème de cette journée était parfaitement en lien avec les deux thématiques dont j’ai la charge, c’est-à-dire les données, les forêts et la biodiversité. C’est pourquoi j’étais intéressé par cet événement.

    Connaissez-vous le LIDAR ?

    Je connaissais la plupart de ses utilisations, mais je ne sais pas vraiment m’en servir.

    Pouvez-vous partager un projet où vous envisagez d’intégrer les données LIDAR ?

    J’aimerais m’en servir dans la thématique forestière, notamment au cœur de ma collectivité.

    Avez-vous déjà participé à ce type d’événement auparavant ?

    Oui, j’ai déjà assisté à une journée sur le thème des données concernant la transition écologique et le développement des énergies renouvelables. C’était également un événement DataGrandEst.

    Qu’avez-vous pensé des différentes interventions tout au long de la journée ?

    J’ai trouvé très intéressant l’aspect application pratique des données LiDAR dans différentes thématiques, que ce soit l’aménagement du territoire, l’urbanisme ou la lutte contre les incendies par exemple. C’était très concret.

  • Pouvez-vous vous présenter ?

    Je m’appelle Marie-Paule François. Je travaille à la communauté de communes Mad & Moselle, qui se situe à cheval sur les départements de Moselle et de Meurthe-et-Moselle.

    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?

    Cela fait des années que je connais DataGrandEst. J’ai gardé contact avec des personnes de l’équipe que je connais depuis les années 2000, alors que je travaillais dans les Vosges. C’est comme ça que j’ai su que cet événement avait lieu.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à cet événement ?

    Personnellement, je suis intéressée par la notion de 3D et de LiDAR. De plus, ma communauté de communes ainsi que deux autres collectivités cherchent à reporter nos réseaux d’eau et d’assainissement grâce à l’utilisation de ce genre de données. C’est donc dans ce cadre que le LIDAR ainsi que le modèle numérique de terrain vont nous permettre d’obtenir plus de précisions au niveau de notre territoire.

    Qu’avez-vous pensé des différents échanges tout au long de la journée ?

    Les échanges lors des présentations étaient très intéressants, car ils nous ont inspiré à utiliser ce type de données sur notre propre terrain.

    Pouvez-vous partager un projet où vous envisagez d’intégrer les données LiDAR ?

    Dans l’idéal, j’aimerais utiliser les données LIDAR dans ma communauté de communes et espérer l’amélioration des résultats environnementaux. Les présentations de ce matin m’ont aidée à me dire que c’était possible, que ce soit en utilisant les données pour prévenir des inondations ou encore pour analyser les forêts, c’est quelque chose que nous devons mettre en place.

    Selon vous, quel est l’intérêt d’organiser ce type de journée avec divers acteurs d’un même sujet ?

    Ce qui est bien, c’est le fait que nous avons une grande diversité d’expériences. Le LiDAR a beau ne pas toujours s’adapter à son propre territoire, il est la preuve que la donnée est en évolution permanente et que son utilisation peut être multiple. Ça donne envie de faire pareil, de faire avancer la technique, c’est inspirant et motivant.

  • Pouvez-vous vous présenter ?

    Bonjour, je m’appelle Iria Penel et je suis étudiante à l’École Nationale Supérieure de Géologie à Nancy.
    Et je suis Gabriel Tenoz, également étudiant à Nancy.

    Comment avez-vous eu connaissance de l’événement ?

    Iria : J’en ai entendu parler récemment, puis j’en ai parlé autour de moi.
    Gabriel : Personnellement, je ne connaissais pas du tout cet événement, c’est Iria qui m’en a parlé et m’a donné envie de venir.

    Connaissez-vous DataGrandEst ?

    Non, on connaissait l’IGN, mais nous n’avions jamais entendu parler de DataGrandEst.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à cet événement ?

    Le LiDAR est une technologie que nous utilisons beaucoup dans nos cours, notamment lorsque nous abordons des thématiques liées au risque, mais on n’a jamais vraiment été face à des cas concrets. Venir ici nous a permis de voir réellement à quel point et dans quels cas d’usage le LiDAR peut être utilisé.

    C’était également intéressant de sortir de l’aspect "entreprise" que nous offre notre école, et de voir des représentants publics, de syndicats et d’associations mettre en perspective ces possibilités diverses.

    Pouvez-vous partager un projet où vous envisagez d’intégrer les données LIDAR ?

    À l’école, on s’est beaucoup servis des MNT (modèles numériques de terrain) dans des cas de figure précis liés à l’aménagement, avec des contraintes concernant les pentes ou les risques d’inondation par exemple.
    Avec le nuage de points, on peut aussi facilement récupérer de la topographie, contrairement à d’autres instruments plus limités, ce qui est utile lors des études sismiques notamment.

    Qu’avez-vous pensé des interventions ?

    Les interventions étaient dans un ordre logique et s’enchaînaient bien. Elles abordaient des sujets très divers, dont certains que nous connaissions déjà comme les inondations, mais aussi d’autres que nous n’avions jusque là pas eu l’occasion d’aborder, comme les risques au niveau des incendies.

    Selon vous, quel est l’intérêt d’organiser ce type de journée avec divers acteurs d’un même sujet ?

    Iria : J’ai trouvé cela très intéressant de pouvoir voir ce qui se passe dans le monde professionnel, en tant qu’étudiants, et de pouvoir observer comment cela fonctionnait et s’organisait. Je n’ai pas été déçue !
    Gabriel : Ce qui est intéressant, c’est que ce genre d’événement rassemble toute une chaîne de personnes : celles qui travaillent pour l’acquisition des données et leurs publication, celles qui vont les traiter, celles qui vont les mettre en perspective, les utilisateurs, mais aussi les décideurs. Cela montre dans quelle mesure la collaboration de tous les acteurs de ce milieu peut aboutir à des résultats et à une technologie aussi poussée.

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