Le bassin salifère

Types d’aléas

Les couches de sel dans le sous-sol des bassins salifères subissent, dans certaines circonstances, des mécanismes de dissolution naturelle. À ces phénomènes se superposent les conséquences de l’extraction industrielle de saumure et de sel gemme.

Les principaux aléas miniers sont les mouvements de terrain de type affaissement ou effondrement.

Ce dernier phénomène peut survenir en fonction du type d’exploitation et du contexte géologique, dans deux cas de figure :

  • à la suite d’une arrivée massive et incontrôlée d’eau douce ou de saumure dans les mines souterraines de sel ;
  • à la suite d’une mauvaise maîtrise de la dissolution d’une cavité saline remettant en cause sa stabilité.

Secteurs concernés par des aléas

Les études en cours sur la mine de Varangéville montrent que, dans l’état actuel (mine sèche en exploitation et régulièrement surveillée), la surface du sol connaît un affaissement très lent et progressif consécutif à l’écrasement des piliers sous l’effet du fluage du sel.

La poursuite de cette évolution constituerait le scénario le plus favorable, la mine se refermant alors progressivement sans incidence marquée sur les enjeux ce surface.

Dans la partie ancienne de la mine, située au Nord du canal de la Marne au Rhin, il ne peut toutefois être exclu que, dans les quartiers où les piliers sont le plus chargés, le fluage actuel passe à un fluage à vitesse croissante (fluage tertiaire), entraînant inévitablement la rupture des piliers. Il est également envisageable que la mine soit envahie d’eau, entraînant des dissolutions locales et un affaiblissement des piliers, se traduisant par une accélération de l’affaissement.

Une zone d’aléa a ainsi été définie autour des travaux de l’ancienne mine de Varangéville.

Il en est de même pour les travaux de la mine Saint Laurent Charmel à Einville-au-Jard.

Concernant la mine moderne de Varangéville, secteur situé au Sud du canal de la Marne au Rhin, les études ont montré qu’il n’existait pas d’aléa « mouvement de terrain » significatif.

S’agissant de l’exploitation du sel par dissolution, de par les conséquences qu’elle engendre vis-à-vis des terrains de recouvrement, il s’avérait nécessaire de fixer des distances de protection par rapport aux infrastructures de surface. Dans ce domaine, les règles suivantes ont été définies d’un commun accord entre la DREAL et les exploitants miniers (les distances s’entendent entre limite d’emprise de l’infrastructure considérée et l’implantation du sondage le plus proche) :

  • 250 m de part et d’autre d’un canal ;
  • 500 m de part et d’autre d’une voie ferrée ;
  • 400 m par rapport aux limites d’une zone habitée ;
  • 400 m par rapport à l’axe d’un sondage de prélèvement d’eau ;
  • 400 m de part et d’autre d’une route nationale ;
  • 200 m de part et d’autre d’une route départementale ;
  • 200 m de part et d’autre d’une ligne de transport électrique de plus de 65 000 volts.

Seules les règles relatives aux canaux et aux voies ferrées ont fait l’objet d’une sanction officielle (décisions ministérielles des 15 mars 1877, 6 février 1878 et 2 janvier 1880).

La délimitation des zones urbaines ou à urbaniser s’effectue selon les principes suivants :

  • les limites considérées ne doivent pas s’approcher à moins de 400 m d’un sondage d’exploitation existant ou déjà programmé ;
  • les limites étant ensuite définies, aucun nouveau sondage d’exploitation du sel ne sera implanté à moins de 400 m de distance.

Aux éléments ci-dessus se superpose le périmètre de risque d’affaissements dû à la dissolution du sel sur les communes de Crévic, Dombasle-sur-Meurthe, Haraucourt, Laneuveville-devant-Nancy, Lenoncourt, Rosières-aux-Salines, Saint-Nicolas-de-Port, Sommerviller et Varangéville.

Les cartes d’aléa du bassin salifère sont accessibles ici.

Surveillance dans le bassin salifère

L’un des enjeux essentiels au regard duquel il convient de se prémunir est la venue d’eau, susceptible en conséquence de faire l’objet de moyens spécifiques de détection pour ce type d’exploitations.

Ainsi :

  • une surveillance particulière a été mise en place dans la mine de Saint Laurent-Charmel basée sur des sondes de détection de présence d’eau ;
  • un suivi de densité d’eau est réalisé dans la mine ennoyée de Dieuze.

Différentes techniques sont par ailleurs utilisées pour la surveillance des mouvements de terrain :

  • surveillance microphonique (mine de Saint-Laurent-Charmel) ;
  • sondes microsismiques (mine de Saint-Laurent-Charmel) ;
  • mesures de convergence du mur et du toit ;
  • visites régulières au fond ;
  • réseau de nivellement de surface.

Pour les cavités salines résiduelles les moyens de surveillance mobilisés sont les techniques de diagraphie gamma-ray, sonar, nivellement et salinité de l’ ;eau.

Partager la page

S'abonner