BSH Grand Est août 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale bénéficie encore de l’effet du mois de juillet très humide. Même si les écoulements sont à la baisse partout par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels d’août restent supérieurs à la moyenne interannuelle et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) qui ont généralement été observés en toute fin de mois sont supérieurs au médian sur toutes les stations.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale d’un mois d’août avec un déficit global de l’ordre 33 %. Le cumuls des précipitations sont compris entre 25 mm à l’ouest de l’Aube et 90 mm au nord des Ardennes.
Les hydraulicités sont stables par rapport au mois précédent et sont majoritairement supérieures à 1.2. Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont observés à la fin du mois et sont majoritairement supérieurs au quiquennal humide.


Après un mois de juillet très pluvieux, la tendance d’évolution du niveau des nappes de la majorité des stations de mesure de la région revient à la baisse pour ce mois d’août. Les niveaux moyens mensuels atteignent des niveaux très supérieurs aux normales, souvent hauts à très hauts. Seules quelques nappes gardent des niveaux avec des valeurs moyennes proches des normales.

Pluviométrie


Le bilan pluviométrique mensuel global sur la région Grand Est est déficitaire de 18 % par rapport à la normale.

I. PLUVIOMETRIE DU MOIS
Après des mois de mai, juin et juillet marqués par un excédent pluviométrique, août 2021 est concerné par des précipitations inférieures à la normale. La pluviométrie globale sur le Grand Est (58,9 mm) se situe 18 % en dessous de la statistique 1981-2010 (71,7 mm).
Cependant, ce mois est moins sec qu’août 2020, qui avait enregistré à peine 9,8 mm de précipitations agrégées sur la région (déficit de 44 %), et qui s’était placé au 8 e rang des valeurs les plus faibles pour un mois d’août depuis 1959, le record bas ayant été mesuré en août 1976 (16,3 mm).
Les cumuls de précipitations relevés aux postes entre le 1er et le 31 août 2021 sont compris entre 12,4 mm à Troyes-Barberey (10) et 118,3 mm à Grandfontaine (67).

- CHAMPAGNE-ARDENNE
Le cumul des précipitations agrégées sur la Champagne-Ardenne sur le mois d’août 2021 (45.3 mm), est déficitaire de 33 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 28 % dans les Ardennes
• 42 % dans l’Aube
• 34 % dans la Marne
• 32 % dans la Haute-Marne.
Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 33 mm et 96 mm pour les Ardennes
• entre 12 mm et 67 mm pour l’Aube
• entre 26 mm et 64 mm pour la Marne
• entre 26 mm et 76 mm pour la Haute-Marne.

- LORRAINE
Le cumul des précipitations agrégées sur la Lorraine sur le mois d’août 2021 (67.1 mm), est déficitaire de 11 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 4 % en Meurthe-et-Moselle
• 31 % en Meuse
• 24 % dans les Vosges.
En Moselle, elle est supérieure de 17 % à la valeur statistique 1981-2010.
Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 50 mm et 104 mm pour la Meurthe-et-Moselle
• entre 33 mm et 86 mm pour la Meuse
• entre 50 mm et 107 mm pour la Moselle
• entre 38 mm et 110 mm pour les Vosges.

- ALSACE
Le cumul des précipitations agrégées sur l’Alsace sur le mois d’août 2021 (74.2 mm), est excédentaire de 4 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe :
• au-dessus de la normale dans le Bas-Rhin, avec un excédent de 34 %
• en dessous de la normale dans le Haut-Rhin, avec un déficit de 36 %.
Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 36 mm et 119 mm pour le Bas-Rhin
• entre 27 mm et 94 mm pour le Haut-Rhin.

II. EAU DANS LE SOL AU 01/09/2021
La situation au 1er septembre 2021 par rapport au 1er août 2021 montre une évolution à la baisse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols, liée au déficit de précipitations du mois d’août 2021.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’observe en fin de mois d’août mais reste proche à supérieur au débit médian sur l’ensemble des stations.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’observe en fin de mois d’août mais reste supérieur au débit médian sur l’ensemble des stations.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, les débits minimums enregistrés pendant 3 jours consécutifs s’observent en fin de mois pour l’ensemble des stations.
Ils restent toutefois supérieurs aux valeurs médianes pour un mois d’août pour l’ensemble des stations.

Sur les bassins de la Seine Normandie, après un mois d’août plutôt sec, les débits de base sont observés en fin de période. Les débits minimaux sur trois jours consécutifs restent majoritairement supérieurs au quniquennal humide. Cependant, les débits de base sont en baisse pour plusieurs stations. Les VCN3 sont supérieurs au médian à Bar-sur-Seine et à Mussey-sur-Marne et inférieurs au médian à Saint-Saturnin.

Sur le bassin du Rhin, les précipitations du mois d’août ont été excédentaires dans le Bas-Rhin et déficitaires dans le Haut-Rhin. Les hydraulicités de nos stations sont en baisse par rapport au mois de juillet (exceptionnellement pluvieux) mais restent élevées. On observe des valeurs comprises entre 1 et 1,8 sur les cours d’eau issus du massif haut-rhinois (Doller, Thur, Fecht, Lauch) et des hydraulicités supérieures à 2 sur les bassins de l’Ill amont et du Giessen. Sur les cours d’eau bas-rhinois ainsi que sur le Rhin une hydraulicité moyenne de 1.5 se dégage.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations sont excédentaires par rapport aux normales. Par conséquent, les hydraulicités restent fortes et une valeur moyenne de 2 est constatée à l’échelle du bassin.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, les précipitations ont été généralement un peu déficitaires pour un mois d’août sur l’amont des bassins. Les débits moyens mensuels restent néanmoins supérieurs aux normales pour l’ensemble des stations compte-tenu d’un mois de juillet exceptionnellement pluvieux et des crues associées.
Pour la Meuse aval, les débits moyens observés sont plus de deux fois supérieurs aux débits moyens interannuels compte-tenu de la propagation très lente des crues de juillet.

Sur les bassins de la Seine Normandie, après plusieurs mois de pluies excédentaires, les précipitations du mois d’août sont déficitaires par rapport à la normale. Les débits moyens mensuels sont en baisse par rapport au mois de juillet mais ils restent majoritairement supérieures à 2.0. Sur le bassin de la Seine, les hydraulicités sont comprises entre 1.2 et 2.0. A Villiers-sur-Suize, elles sont comprises entre 0.8 et 1.2. Enfin, à Saint-Saturnin, elle reste comprise entre 0.4 et 0.8.

Eaux souterraines

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Avec un bilan pluviométrique du mois d’août globalement déficitaire sur la Lorraine, la tendance d’évolution du niveau des nappes de Lorraine est à la baisse. Mais avec un mois de juillet très largement arrosé, les niveaux restent toutefois nettement supérieurs aux valeurs observées pour un mois d’août avec des niveaux allant d’autour de la moyenne pour les grés du Trias inférieur à très haut pour les calcaires de Lorraine.

Les niveaux moyens d’août sont globalement en baisse par rapport au mois de juillet en Alsace, mais restent encore assez élevés pour la saison.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en baisse, de -15 à -20 cm sur la nappe du Pliocène et le secteur nord de Strasbourg, autour de -30 cm dans la partie sud du département et plutôt stables à Sessenheim. Les secteurs déficitaires de Weitbruch et Griesheim sont en légère hausse, mais restent modérément bas. Ailleurs, les niveaux varient toujours entre hauts et très hauts.
Dans le Haut-Rhin, la plupart des niveaux sont en baisse, avec -12 cm pour Wittenheim, -19 cm pour Cernay, -24 cm le long du Rhin à Fessenheim, -30 cm au nord à Holtzwihr, jusqu’à -47 cm dans le sud à Habsheim. Les niveaux sont stables à Hésingue et en centre plaine (Hettenschlag), seul le secteur du cône de la Fecht est en hausse (+42 cm à Wintzenheim). On dépasse désormais partout la normale, avec des niveaux modérément hauts dans le Sundgau oriental, souvent hauts sur le reste du département, voire encore très hauts localement à Fessenheim ou Hésingue.

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes reste encore contrastée. En effet, les réactions aux précipitations du mois de juillet sont plus ou moins marquées selon la réactivité des nappes. Les niveaux sont globalement supérieurs aux normales, la nappe de la craie de Champagne Nord présente même des niveaux très hauts.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 65% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 94% et la retenue de Michelbach de 93%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 73%, hors réservoir de Kruth qui a été vidé durant l’été du fait de travaux programmés cet automne. Il présente actuellement un taux de remplissage de 9%, en raison de l’installation d’un batardeau amont permettant le stockage de 850 000 m3.

Observations de l’Observatoire National des Étiages (ONDE)

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) présente dans les Bulletins de Situation Hydrologique de bassin, les observations collectées dans le cadre de l’Observatoire National Des Étiages (ONDE) qui vise à apporter de l’information sur l’évolution quantitative des ressources en eau sur des secteurs où le réseau de suivi traditionnel est moins dense.
S’il y a lieu, des éléments sur les conséquences des conditions hydro-climatiques remarquables sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont également présentés.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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