BSH Grand Est avril 2019

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations observées au cours du mois d’avril sont restées globalement déficitaires. En conséquence, les débits moyens mensuels de ce mois restent majoritairement inférieurs aux normales de saison .
La situation des débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) est également sous l’influence du manque de précipitations. Les VCN3 d’avril restent globalement inférieurs aux normales de saison ( 5 à 10 ans secs), à l’exception du secteur de la Meuse aval, plus arrosé et où les valeurs sont restées proches des normales.

Au mois d’avril sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie est globalement inférieure à la normale. Le déficit est de l’ordre de 10 à 25 % sur la Haute-marne et de 25 à 50 % sur l’Aube, la Marne, le sud des Ardennes et l’ouest de la Meuse.
Les débits moyens mensuels des cours d’eau sont globalement inférieurs à la normale pour la période. La situation des débits minimaux reste également majoritairement inférieure au médian.

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Les niveaux moyens mensuels des nappes de la région sont majoritairement à la baisse ou à la stagnation pour ce mois d’avril, signe de la fin de la période de recharge. Les niveaux moyens mensuels sont conformes à un mois d’avril, seuls certains secteurs comme la nappe de la craie de Champagne-Ardennes, la nappe des grés du Trias inférieur et la nappe d’Alsace au sud de Colmar, ont des niveaux inférieurs aux niveaux habituellement observés pour un mois d’avril.

Pluviométrie


Le bilan global est déficitaire à l’exception de l’Alsace

§ Pluviométrie du mois

- Lorraine

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 7 et 14 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 3ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 30.9 mm soit un déficit global de 36%.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 75 mm voire 100 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire (voire proche de la normale) pour les quatre départements :
* pour la Moselle, le bilan est majoritairement proche de la normale avec des zones plus déficitaires, jusqu’à 25%, à l’extrême ouest, nord-est et sud-est
* en Meurthe-et-Moselle, le bilan également déficitaire est globalement compris sur la moitié sud, à partir de Nancy, de proche à la normale à 25% de déficit, et s’accentue sur le reste du département, de 10% à 50%
* pour la Meuse, le déficit est global s’étageant de 10% à 75% dans une zone au nord-est du département
* pour les Vosges, le département affiche un déficit qui s’accentue d’ouest en Est : proche de la normale à l’ouest d’une ligne nord-sud proche d’Epinal et jusqu’à 25% de déficit à l’Est de cette ligne.

- Alsace

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 8 et 13 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 4 jours.
La 1ère décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 68.1 mm soit un excédent global de 14%.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 75 mm, voire 100 mm sur le sud du Bas-Rhin et le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est disparate sur chaque département :
* Pour le Bas-Rhin : le bilan s’étage de 25% de déficit sur le relief vosgien à 2 fois la normale dans la plaine au sud de Strasbourg
* Pour le Haut-Rhin : le bilan est, dans la plaine haut-rhinoise, excédentaire de 110% à 150% entre Colmar et Mulhouse et déficitaire au sud de Mulhouse ainsi que sur le relief haut-rhinois, jusqu’à 25%.

- Champagne-Ardenne

Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 1 mm est compris entre 7 et 12 jours.
Le nombre de jours de pluie supérieure ou égale à 10 mm est compris entre 0 et 3 jours.
La 3ème décade est plus arrosée que les deux autres.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 47.0 mm soit un déficit global de 24%.

Les cumuls sont compris entre 30 mm (20 mm dans la Marne) et 75 mm.

Le Bilan par rapport à la normale est déficitaire pour les quatre départements :
* Pour la Haute-Marne : à l’exception d’une zone à l’extrême sud-est du département excédentaire, jusqu’à 125%, le reste du département présente un déficit qui atteint 50% au nord-ouest et sud-ouest du département
* Pour l’Aube : le déficit est global et compris entre 10% et 50%
* Pour la Marne : le département affiche un déficit plutôt homogène, compris entre 25% et 50%, à l’exception de l’extrême nord-est et sud-est où le déficit est moins marqué, entre 10% et 25%
* Pour les Ardennes : le bilan déficitaire sur tout le département, jusqu’à 50% sur une large moitié sud-ouest, reste cependant proche de la normale sur un large quart nord-ouest.

§ Pluviométrie de septembre 2018 à avril 2019

Pour cette période, le bilan est déficitaire sur tout le Grand Est :
* pour la Lorraine : compris entre 10% et 50%
* pour l’Alsace : en moyenne compris entre 10% et 25% mais, moins accentué, proche de la normale, au centre du Bas-Rhin alors que le déficit est plus marqué, de 25% à 50%, dans le nord-est du Bas-Rhin et localement dans le Haut-Rhin, au sud du Mulhouse
* pour la Champagne-Ardenne : déficit compris entre 10% et 50% pour les départements de la Haute-Marne et l’Aube, de proche de la normale à 50% de déficit pour la Marne alors que le bilan dans les Ardennes s’étage, de proche à la normale dans le centre-ouest à 25% de déficit sur le reste de ce département.

§ Pluies efficaces.

Le cumul des pluies efficaces est hétérogène sur la région :
* pour la Lorraine, il est compris entre -25 mm et 25 mm en Moselle et Meurthe-et-Moselle, il en est de même pour le département de la Meuse avec cependant une zone plus déficitaire jusqu’à -50 mm alors que le département des Vosges affiche des cumuls totalement positifs, jusqu’à 50 mm sur le relief vosgien
* pour l’Alsace, il est globalement compris entre 0 mm et 25 mm voire 50 mm sur le relief Haut-Rhinois
* pour la Champagne-Ardenne, alors que les départements de la Haute-Marne et des Ardennes présentent un cumul compris entre -25 mm et 25 mm voire 50 mm à l’extrême sud-est de la Haute-Marne, les deux autres départements de la région affichent des cumuls globalement négatifs jusqu’à -25 mm, voire localement -50 mm.

Le cumul de pluies efficaces de septembre 2018 à avril 2019 reste positif et est compris :

* pour la Lorraine, entre 100 mm et 300 mm, 400 mm dans le nord-ouest de la Meurthe-et-Moselle et sur une grande partie du département de la Meuse et jusqu’à 750 mm sur le relief vosgien
* pour l’Alsace, entre 100 mm et 300 mm dans la plaine et jusqu’à 750 mm sur le relief vosgien
* pour la Champagne-Ardenne, globalement compris entre 100 mm (200 mm pour les Ardennes) et 300 mm, voire 400 mm localement en Haute-Marne, et jusqu’à 500 mm dans le nord des Ardennes.

§ Eau dans le sol au 01/05/2019

L’indice d’humidité des sols au 01/05/2019 est compris entre 0.50 (localement en Champagne-Ardenne) et 0.90 (relief vosgien et localement en Haute-Marne).
Cela génère un écart pondéré à la normale hétérogène et plutôt négatif, entre -20% (-30% en Meuse) et 0% avec, cependant quelques zones positives jusqu’à 10%, au sud de la Haute-Marne et au centre du Bas-Rhin.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Bien que les pluies du mois d’avril aient été normales en Alsace et même excédentaires en plaine, les hydraulicités des cours d’eau du bassin du Rhin sont, à nouveau, inférieures aux normales.
Le sud de l’Alsace accuse les plus forts déficits (-60%) avec des hydraulicités de 0.4 sur le bassin de l’Ill amont et de la Doller. Les hydraulicités s’échelonnent ensuite entre 0.5 (Thur, Lauch, Moder) à 0.7 (Giessen, Bruche ou Zorn). Le Rhin est déficitaire d’environ 20%.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens sont faibles pour la saison. Des hydraulicités de 0.5 (-50%) sont observées sur l’ensemble du cours d’eau et ses affluents.

Sur les bassins de Meuse et de la Moselle, les débits moyens sont plutôt faibles pour la saison.
Les précipitations plutôt inférieures à la normales pour un mois d’avril conduisent à observer des débits moyens inférieurs à la normale de 20 à 60 % sur ces bassins à l’exception de la Meuse aval avec des débits moyens obervés à la frontière belge dans les normales de saison.

Sur les bassins de la Seine Normandie, une baisse est observée par rapport au mois de mars sur l’Aisne et la Marne, ainsi qu’une baisse plus marquée sur la Saulx/Ornain qui se répercute sur la Marne moyenne. L’Aube et la Seine ont des débits moyens similaires au mois de mars.
Les débits moyens du mois d’avril sont donc majoritairement inférieurs à la normale avec des débits compris entre 40 et 80 % du débit moyen mensuel, voire même 20 à 40 % sur le linéaire de la Marne moyenne.

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour qui s’orientent généralement vers des valeurs proches ou juste en dessous des normales en dehors de l’Ill amont (5 à 10 ans sec).

Sur le bassin de la Sarre le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs correspond à des périodes de retour plutôt sèches (3 ans sec en moyenne).

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, les débits minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont pour la majorité inféreurs au médian (période de retour de 5 à 10 ans sec) ou proche du médian pour la Meuse aval.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont
globalement inférieurs au médian, ce qui était déjà le cas au moins de mars. En revanche, les niveaux sur l’Aisne amont et la Marne amont ont baissé depuis le mois dernier et les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont désormais respectivement inférieurs au médian et proches du médian.

Eaux souterraines


La période de recharge pour les nappes des calcaires de Lorraine est maintenant terminée et presque tous les piézomètres sont à la baisse. Les niveaux moyens mensuels sont proches des normales d’un mois d’avril pour les stations de mesure de la moitié nord alors qu’ils sont moyennement bas pour la moitié sud, seul celui de Nubécourt est bas. Les secteurs des nappes en tête de bassin, comme les calcaires du Muschelkalk et les grés du Trias inférieur sont quand à eux encore impactés par le déficit de recharge automnale et les niveaux moyens mensuels de certains piézomètres sont encore à des niveaux très bas par rapport à des niveaux habituellement observés au mois d’avril (Grandvillers, Gelacourt, Celles-sur-Plaine).

Les niveaux moyens d’avril sont globalement en hausse par rapport à ceux de mars sur toute l’Alsace, à l’exception du Sundgau oriental et du nord de la plaine haut-rhinoise. Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont majoritairement en hausse, en moyenne de +3 cm (Reichstett) à +6 cm (Lipsheim), jusqu’à +11 cm (Sessenheim). Les autres secteurs comme Rossfeld sont stables par rapport au mois de mars. Dans le Haut-Rhin, le Sundgau oriental (-4 cm à Habsheim) et le secteur au nord de Colmar (-5 cm à Holtzwihr) continuent de baisser. Ailleurs, la tendance est à la hausse ; faible le long du Rhin (+1 cm à Fessenheim), de +5 à +7 cm en centre plaine et le secteur de la Fecht, plus importante au niveau de la Thur. Les niveaux sont encore dans l’ensemble inférieurs aux normales saisonnières, de moyennement bas à bas, voire très bas à Habsheim. La normale est atteinte à Lipsheim et légèrement dépassée à Rossfeld.

Les nappes en Champagne-Ardenne ont pour la plupart commencé leur phase de vidange en cette fin de mois d’avril. Les niveaux des nappes sont globalement bas à modérément bas sur la majorité des points de surveillance avec une masse d’eau particulièrement impactée sur la Champagne sud et centre avec des niveaux bas à très bas.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le taux de remplissage des réservoirs est à la hausse.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 86% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 84% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 97% et la retenue de Michelbach de 99%.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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