BSH Grand Est juillet 2018

Synthèse du mois


La pluviométrie du mois de juillet accuse un fort déficit, de l’ordre de 50% à 70 % sur le bassin Rhin Meuse. Du fait de ces forts déficits, l’étiage s’installe sur toutes les rivières de ce bassin, avec des déficits assez sévères sur certaines têtes de bassins, en particulier dans le département des Vosges.

De même sur le bassin Seine Normandie, la pluviométrie accuse un déficit de près de 70 %. Le rapport à la normale des précipitations du mois de juillet est déficitaire partout mais les déficits sont moins importants sur les Plateaux Occidentaux en Marne et sur la Haute-Marne Méridionale.
Les débits des cours d’eau sont en baisse par rapport au mois de juin et sont globalement proches du débit médian d’un mois de juillet.
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Les niveaux des nappes du mois de juillet montrent toujours une tendance à la baisse, ce qui est classique à cette période de l’année, mais les niveaux moyens de plusieurs nappes franchissent les normales de juillet, pour atteindre des niveaux modérément bas à très bas.

Pluviométrie


Bilan Global : Déficitaire

  • Pluviométrie du mois

- Lorraine

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 25.3 mm soit un déficit global de 67%.

Les cumuls sont compris entre 5 mm et 50 mm en plaine et entre 50 mm et 75 mm pour le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire :
* Pour les Vosges et la Moselle, le déficit est globalement compris entre 50% et 75%.
* Pour La Meurthe-et-Moselle et la Meuse, le déficit est compris entre 50% et 100%.

- Alsace

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 39.0 mm soit un déficit global de 50%.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 50 mm en plaine et entre 20 mm et 30mm pour le relief bas-rhinois.

Le Bilan par rapport à la normale est déficitaire :
* Pour le Bas-Rhin : compris entre 25% et 75% excepté sur le relief bas-rhinois où il atteint 100%.
* Pour le Haut-Rhin : compris entre 25% et 50% excepté sur le relief où il atteint 75%.

- Champagne-Ardenne

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 21.5 mm soit un déficit global de 69%.

Les cumuls sont compris entre 10 mm et 50 mm.

Le Bilan par rapport à la normale est déficitaire de 50% à 100%, excepté sur les Plateaux Occidentaux en Marne et sur la Haute-Marne Méridionale où il est compris entre 25% et 50%.

  • Pluies efficaces

Le cumul des pluies efficaces est négatif :
* compris entre -25 mm et -50 mm avec des plages plus sévères entre -50 mm et -75 mm pour les départements suivants : le Bas-Rhin, les Ardennes, la Meuse et la Haute-Marne.

Le cumul de pluies efficaces de septembre 2017 à juillet 2018 est compris :

* entre 200 mm et 1250 mm (relief) pour la Lorraine.
* entre 100 mm et 1250 mm (relief) pour l’Alsace.
* entre 200 mm et 750 mm pour la Champagne-Ardenne.

Pour cette période (septembre 2018 à juillet 2018), le bilan est
* excédentaire pour l’Aube, la Marne et la Haute-Marne, globalement entre +10% à +25%.
* conforme à la normale pour le Haut-Rhin, Les Vosges et La Meurthe-et-Moselle.
* conforme à excédentaire de 10% à 25% pour le Bas-Rhin, la Moselle, la Meuse et les Ardennes.

  • Eau dans le sol au 01/08/2018

L’indice d’humidité des sols au 01/07/2018 est compris entre 0.10 (Marne) et 0.40.
Cela génère un écart pondéré à la normale négatif et compris -10% et -60% voire -70% très localement pour la Marne.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Pour les cours d’eau du bassin du Rhin, les débits moyens du mois de juillet 2018 affichent une nette baisse après le petit rebond du mois de juin dernier.

Le bilan par rapport aux moyennes interannuelles est systématiquement déficitaire. La grande majorité des bassins versant, y compris celui du Rhin, propose des déficits autour de 50% jusqu’à 85% sur le Giessen à Sélestat.

En moyenne le déficit à l’échelle du bassin de la Sarre s’élève à environ 25%, jusqu’à 50% sur son affluent l’Eichel à Oermingen.
 
Avec les très faibles précipitations de juillet, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (VCN3) est en général inférieur au médian et jusqu’à 10 ans sec sur la Zorn à Waltenheim et le Rhin à Lauterbourg. La station de Sélestat atteint même 20 ans sec.

Sur le bassin de la Sarre le VCN3 est en général proche du médian.

Sur le bassin Meuse/Moselle, la situation est sensiblement identique pour les cours d’eau Meuse et Moselle. Les débits moyens du mois de juillet 2018 sont très inférieurs aux normales saisonnières.

Les bassins versants amont sont particulièrement impactés avec des débits généralement inférieurs à 40% des valeurs moyennes. Plus à l’aval, la situation est un peu moins critique.

Le constat est identique pour les VCN3, avec des périodes de retour supérieures ou égales à 10 ans sec sur certains bassins versants amont et moins critiques à l’aval.

On note que les débits sont faibles mais relativement stables ou en décroissance lente, avec des remontées ponctuelles dues aux apports des pluies locales.

La situation des nappes est quasi normale suite au printemps arrosé, ces apports des eaux souterraines compensent partiellement le déficit de pluie et limitent pour l’instant la gravité des phénomènes d’étiage observés.

Sur les cours d’eau du bassin Seine Normandie, les débits du mois de juillet 2018 sont globalement en baisse. Le débit mensuel moyen est proche de la moyenne interannuelle des débits. Au cours de la période de juillet, les VCN3 sont proche du médian et les dates d’observation sont situées en fin de mois.

Eaux souterraines


Le bilan météorologique est particulièrement défavorable pour le mois de juillet, avec un déficit pluviométrique global de 67% pour la Lorraine et un mois avec de fortes températures. Les nappes sont toujours à la baisse, mais leur niveau reste encore autour de la normale ou modérément sec, à l’exception des piézomètres de Gespunsart et Essegney affichant un niveau bas et des piézomètres de Gelacourt et Relanges affichant des niveaux très bas (période de retour proche des 25 ans secs à Relanges).
(Source : Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Dans le Bas-Rhin, les moyennes de juillet se situent partout en dessous des normales saisonnières, entre un niveau modérément bas (Haguenau, Sessenheim ou Lipsheim) et un niveau bas (Rossfeld), souvent proches d’un quinquennal sec.
(Source : APRONA - Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Dans le Haut-Rhin, la baisse est également conséquente (entre -40 et -50 cm par rapport à juin), avec des niveaux modérément bas (Holtzwihr, Hettenschlag ou Habsheim), proches là aussi d’un quinquennal sec.
(Source : APRONA - Délégation de bassin Rhin-Meuse)

La situation des nappes du bassin Seine-Normandie reste globalement dans la continuité des tendances observées au mois de juin précédent, c’est-à-dire une situation de vidange généralisée des nappes.
On note cependant, pour la première fois de l’année, des valeurs moyennes inférieures aux normales pour plusieurs masses d’eau. La faible voire l’absence de recharge sur ce début d’été marque et accentue le phénomène de tarissement des nappes.
Au final, la situation hydrogéologique commence à devenir préoccupante sur certains secteurs (Craie champagne Nord, nappe de l’Albien, masses d’eaux alluviales et nappes du Jurassique supérieur) avec des valeurs inférieures aux normales ainsi qu’aux valeurs de l’année 2017.
Cette tendance à la baisse devrait s’aggraver sur cette fin de période estivale si la recharge reste faible et épisodique. Si le phénomène perdure, le faible état quantitatif devrait s’étendre à l’ensemble des masses d’eau de la région.
(Source : BRGM)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, la tendance à la baisse constatée le mois dernier se poursuit. Cette baisse est plus marquée pour les ouvrages destinés au soutien d’étiage et à la navigation.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 84% pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, de l’ordre de 81% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 68% pour les retenues destinées à la navigation.

Liens utiles


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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