BSH Grand Est mai 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, l’excédent des précipitations observé en mai (+40%) a généré des apports qui ont sensiblement amélioré les écoulements dans les cours d’eau.
Si les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) qui ont généralement été observés en tout début de mois de mai, avant les pluies répétées, restent encore globalement proches du médian, l’augmentation est nettement plus sensible pour les débits moyens mensuels qui sont, en grande majorité, supérieurs, voire même localement très supérieurs aux moyennes interannuelles du mois de mai.
Les pluies fréquentes et parfois très intenses qui ont notamment touché les reliefs ont entraîné des hydraulicités supérieures à 2 sur les cours d’eau issus du massif vosgien.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été supérieure à la normale d’un mois de mai avec un excédent global de l’ordre 29 %.
Les précipitations observées sont proches de la normale pour la Marne et supérieures à la normale pour la Haute-Marne, les Ardennes et l’Aube.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) sont observés en début de période. Ils sont majoritairement inférieurs au médian.
Les hydraulicités sont en hausse sur tous les bassins par rapport au mois précédent et sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.

SEBP>
Les pluies de ce mois de mai sont globalement excédentaires sur la région, mais ce sont surtout les départements de la Haute-Marne, des Vosges et du Haut-Rhin qui ont été le plus arrosés. En conséquence, la tendance d’évolution du niveau des nappes sur ces secteurs est stable ou à la hausse. Sur les autres secteurs, la tendance reste à la baisse. Les niveaux moyens mensuels atteignent des niveaux habituellement observés pour cette période, ou légèrement inférieurs ; les nappes des grès du Trias inférieur et de l’extrême sud de la plaine d’Alsace dans le Haut-Rhin restent encore marquées par les étiages de ces dernières années et peinent à retrouver leurs niveaux habituels.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DU MOIS DE MAI 2021

Le bilan pluviométrique mensuel est normal à, le plus souvent, excédentaire.

§ PLUVIOMETRIE DU MOIS

Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 60.5 mm à Châtillon (51) et 390.1 mm à Sewen-Lac Alfeld (68).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 94.4 mm, soit un excédent global de 29 %.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 100 mm pour le département de la Marne, entre 75 mm et 150 mm le plus souvent pour les départements des Ardennes et de l’Aube, et entre 75 mm et 200 mm pour le département de la Haute-Marne.
Le bilan se situe au voisinage de la normale pour le département de la Marne, et au-dessus de la normale avec un excédent compris :
- entre 10 % et 25 % pour le département de la Marne,
- entre 10 % et 50 % pour le département des Ardennes,
- entre 10 % et 100 % pour les départements de l’Aube et de la Haute-Marne

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 114.7 mm, soit un excédent global de 40 %.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 150 mm pour le département de la Meuse, entre 75 mm et 200 mm pour les départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, et entre 100 mm et 250 mm, voire très localement davantage, pour le département des Vosges.
Le bilan se situe au voisinage de la normale pour le département de la Meuse, et au-dessus de la normale pour les autres départements, avec un excédent compris :
- entre 10 % et 50 % pour les départements de la Meuse et de la Moselle,
- entre 10 % et 100 % pour le département de la Meurthe-et-Moselle,
- entre 25 % et 100 % pour le département des Vosges

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 122.7 mm soit un excédent global de 38 %.

Les cumuls sont compris entre 75 mm et 200 mm pour le département du Bas-Rhin, et entre 100 mm et 250 mm, voire très localement davantage, pour le département du Haut-Rhin.
Le bilan se situe au-dessus de la normale avec un excédent compris :
- entre 10 % et 50 % pour le département du Bas-Rhin,
- entre 25 % et 100 % voire très localement plus pour le département du Haut-Rhin

§ EAU DANS LE SOL AU 01/06/2021

La situation au 1er juin 2021 par rapport au 1er mai 2021 montre une évolution à la hausse du niveau d’humidité des sols pour l’ensemble de la région Grand Est.

§ PLUVIOMETRIE DE MAI 2021

En mai 2021, la pluviométrie globale sur la région Grand Est (107.3 mm) est supérieure de 35 % à la normale et se situe au 6ème rang des mois de mai les plus arrosés depuis 1959.
Ce mois est aussi beaucoup plus arrosé que le mois de mai de l’année dernière, qui avait enregistré 60.3 mm de précipitations.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


VCN3 :

Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est plutôt supérieur au médian, et est observé en tout début de mois en général.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche du médian et a également été observé en tout début de mois.

Sur le bassin de la Meuse et de la Moselle, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement observé en tout début de mois, avant les précipitations répétées.
Il reste toutefois proche des valeurs médianes, ou légèrement supérieur, notamment pour la partie aval de la Meuse.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les faibles précipitations observées au cours du mois de mai ont permis une amélioration des débits des cours d’eau.
Le débit moyen minimal sur trois jours consécutif reste majoritairement inférieur au médian et est observé en début de mois en général.
Les VCN3 sont proches du médian à Pont-sur-Seine, Méry-sur-Seine, Villiers-sur-Suize, Verrières et à Asfeld. A Chevrières, le VCN3 est supérieur au médian.

Hydaulicité :

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels du mois de mai sont en forte hausse sur l’ensemble des cours d’eau du Haut-Rhin, et dans une moindre mesure sur le Giessen ou la Bruche.
En effet, les pluies observées ont été fréquentes et parfois intenses, notamment sur les reliefs. Les hydraulicités des cours d’eau vosgiens sont supérieures à 2. Les débits moyens mensuels de mai 2021 sont, sur ces stations, comparables à ceux de 2015 ou 2016, voire à celui de 1983 pour la Doller par exemple.
L’Ill amont, puis de plaine, a ainsi bénéficié d’apports en eau continus. Les écoulements moyens y sont deux fois plus importants que les moyennes interannuelles.
Le Rhin ainsi que ses affluents (Zorn et Moder) présentent une hydraulicité proche des normales, ou légèrement inférieure (hydraulicité de 0.8 à Schweighouse-sur-Moder).

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens mensuels sont en légère hausse par rapport au mois d’avril, bénéficiant également de pluies régulières durant une bonne partie du mois de mai.
Tout comme les cours d’eau du nord Alsace, les hydraulicités sont proches des normales, en dehors de Keskastel sur la Sarre ou Oermingen sur l’Eichel qui proposent encore des déficits de 25 à 50%.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations observées durant ce mois de mai, notamment sur le massif vosgien, ont conduit à une nette amélioration de la situation hydrologique par rapport au mois d’avril.
En effet, les débits moyens mensuels de la Moselle sont tous supérieurs aux débits moyens interannuels, et même deux fois supérieurs sur la partie amont. Cela est également le cas pour le Madon.
Pour les affluents de l’Orne et de la Seille, moins arrosés, les débits moyens restent en-dessous des débits moyens interannuels (60%).

Sur le bassin de la Meuse, l’amélioration de la situation est également visible, mais dans une moindre mesure que sur la Moselle. Les débits moyens mensuels sont proches des débits moyens interannuels pour la grande majorité des stations.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels est en hausse par rapport à celle du mois d’avril, et les hydraulicités sont globalement comprises entre 0.4 et 0.8.
L’amélioration est plus marquée aux stations de Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Mussey-sur-Marne, Villiers-sur-Suize et de Chevrières, avec des hydraulicités comprises entre 0.8 et 1.2.

Eaux souterraines


Pour les nappes de Lorraine, les pluies de ce mois de mai ont été globalement excédentaires, avec un excédent plus marqué sur le département des Vosges, le sud de la Meurthe-et-Moselle et le sud de la Moselle. Les stations de mesure situées dans ces secteurs ont vu une hausse de leur niveau moyen mensuel, alors que dans les autres secteurs, la situation reste à la baisse. A l’échelle des nappes, les calcaires de l’Oxfordien atteignent des niveaux modérément bas et les calcaires du Dogger restent encore à des niveaux autour de la moyenne. Les grés du Trias inférieur sont à des niveaux bas, mais les niveaux sont hétérogènes suivant les secteurs, allant de très bas à Gelacourt à très haut à Relanges.

Les niveaux moyens des nappes, durant le mois de mai, sont en hausse par rapport au mois d’avril sur quasiment toute l’Alsace. Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont globalement en hausse, avec +4 cm autour de Haguenau et de +10 à +20 cm sur le reste du département. Seuls les secteurs situés dans l’extrême nord sont en baisse (-11 cm à Sessenheim, -13 cm à Wissembourg). Les niveaux sont en grande partie autour des normales (Lampertheim, Reichstett) et modérément hauts (Lipsheim, Rossfeld, ou Sessenheim). Localement, des niveaux hauts sont même atteints au sud à Baldenheim et à l’inverse, ils restent encore bas et très bas sur Weitbruch et Griesheim-près-Molsheim. Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont partout en hausse, de +2 cm en centre plaine (Hettenschlag), à +10 cm sur le secteur de la Fecht (Wintzenheim) et l’extrême sud (Hésingue), et de +20 cm (Fessenheim) à +30 cm (Cernay ou Guémar) sur le reste du Haut-Rhin. Malgré cette hausse généralisée en mai, les niveaux restent encore bas (Habsheim) ou modérément bas (Wintzenheim) par endroits. Ailleurs dans le département, ils remontent autour des normales (Fessenheim) et atteignent même des niveaux modérément hauts (Hettenschlag, Holtzwihr) à hauts (Guémar, Illhaeusern).

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes reste majoritairement à la baisse pour ce mois d’avril. Les niveaux des nappes des craies de Champagne et des calcaires de Brie et Champigny atteignent des niveaux habituellement observés à cette période de l’année. Les niveaux des sables de l’Apto-Albien n’ont que peu réagi aux précipitations de ce mois de mai et leur niveau est modérément bas.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 77% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 97% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 89%.

Observations de l’Observatoire National des Étiages (ONDE)

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) présente dans les Bulletins de Situation Hydrologique de bassin, les observations collectées dans le cadre de l’Observatoire National Des Étiages (ONDE) qui vise à apporter de l’information sur l’évolution quantitative des ressources en eau sur des secteurs où le réseau de suivi traditionnel est moins dense.
S’il y a lieu, des éléments sur les conséquences des conditions hydro-climatiques remarquables sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont également présentés.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

Partager la page

S'abonner