BSH Grand Est mars 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est influencée par le déficit pluviométrique conséquent observé durant ce mois de mars.
Les débits moyens mensuels sont quasiment partout inférieurs aux normales de saison, avec une hydraulicité globalement comprise entre 0.6 et 0.8, et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3), eux aussi impactés par le déficit pluviométrique sont en grande majorité inférieurs au médian.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été bien inférieure à la normale d’un mois de mars, avec un déficit global de l’ordre 32 %. Ce manque de précipitation est plus marqué sur le nord du territoire.
Les hydraulicités sont en baisse sur tous les bassins par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 0.4 et 1.2.
Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont observés en fin de période. Ils sont majoritairement proches du médian ou inférieurs au médian.

SEBP>
Avec deux mois consécutifs déficitaires en pluie, la tendance d’évolution du niveau des nappes du mois dernier s’est inversée et est globalement à la baisse pour ce mois de mars. Les niveaux moyens mensuels sont revenus globalement à des niveaux observés habituellement à cette saison, mais certaines nappes atteignent déjà des niveaux bas ; les nappes des grès du Trias inférieur et de l’extrême sud de la plaine d’Alsace dans le Haut-Rhin restent encore marquées par les étiages de ces dernières années et n’ont pas retrouvé des niveaux habituels.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DU MOIS DE MARS 2021

Le bilan pluviométrique mensuel est normal à déficitaire.

§ PLUVIOMETRIE DU MOIS

Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 30.7 mm à Bouzy (51) et 188.8 mm à Sewen-Lac Alfeld (68).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 47.4 mm, soit un déficit global de 32 %.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 75 mm pour les départements des Ardennes, de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne.
Le bilan se situe :
* pour le département des Ardennes, en dessous de la normale avec un déficit compris entre 25 % et 75 %,
* pour les départements de la Marne et de la Haute-Marne, en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %,
* pour le département de l’Aube, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 58.2 mm, soit un déficit global de près de 30 %.

Les cumuls sont le plus souvent compris entre 30 mm et 100 mm pour les départements de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, et de la Moselle, et entre 50 mm et 100 mm pour le département de la Moselle, et entre 30 mm et 150 mm pour le département des Vosges.
Le bilan se situe :
* pour le département de la Meuse, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 75 %,
* pour les départements de la Moselle et des Vosges, en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %,
* pour le département de la Meurthe-et-Moselle, au voisinage de la normale et en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %,

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 52.1 mm soit un déficit global de près de 24 %.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 100 mm pour le département du Bas-Rhin, et entre 30 mm et 150 mm, voire très localement plus pour le département du Haut-Rhin.
Le bilan se situe :
* pour le département du Bas-Rhin, en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %,
* pour le département du Haut-Rhin, au voisinage de la normale et le plus souvent en dessous de la normale avec un déficit compris entre 10 % et 50 %

§ EAU DANS LE SOL AU 01/04/2021

La situation au 1er avril 2021 par rapport au 1er mars 2021 montre une aggravation du niveau d’humidité des sols pour l’ensemble de la région Grand Est.

§ PLUVIOMETRIE DE MARS 2021

En mars 2021, la pluviométrie globale sur la région Grand Est (52.6 mm) est inférieure de 30 % à la normale et se situe au 24ème rang des mois de mars les plus secs depuis 1959.
Ce mois est également beaucoup plus sec que le mois de mars de l’année dernière, qui avait enregistré 75 mm de précipitations.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Hydraulicité :
Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels du mois de mars sont en baisse sur l’ensemble des bassins versant étudiés.
Avec une pluviométrie légèrement déficitaire par rapport aux moyennes interannuelles, l’hydraulicité des stations du domaine s’oriente généralement vers des valeurs comprises entre 0.6 (Doller à Reiningue et Giessen à Sélestat par exemple) et 0.8 (Bruche à Holtzheim et Rhin à Lauterbourg), soit des déficits compris entre 20% et 40%.
Sur le bassin de la Sarre, l’hydraulicité est également en baisse. Une hydraulicité moyenne de 0.6 (déficit de 40%) est observée en moyenne sur le bassin.

Sur les bassins Meuse-Moselle, les précipitations ont été largement déficitaires pour un mois de mars (entre 50 et 75% des cumuls moyens pour une majorité des bassins) contrairement au deux mois précédents.
Ceci conduit à observer des débits moyens mensuels inférieurs aux débits moyens interannuels pour la quasi totalité des stations suivies. A l’exception des affluents de l’Orne et de la Seille qui ont une hydraulicité proche de 80%, les débits moyens mensuels de la Moselle représentent en moyenne 60% des débits moyens interannuels.
Pour la Meuse, la situation est légèrement plus favorable avec des débits moyens mensuels représentant en moyenne 70% des débits moyens interannuels.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels est en baisse par rapport à celle du mois de février et les hydraulicités sont globalement comprises entre 0.4 et 0.8.
Le bassin de la Marne est plus touché par le déficit des précipitations. Sur les bassins de l’Aube et de la Seine, les hydraulicités sont majoritairement comprises entre 0.8 et 1.2.

VCN3 :
Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche du médian, avec ponctuellement des valeurs légèrement inférieures (Ill, Doller ou Thur) ou tout juste supérieures (Rhin ou Moder).
Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement inférieur au médian, à l’exception de la station de Keskastel proche du médian.

Sur les bassins Meuse-Moselle, la faiblesse des précipitations intervenues en milieu de mois conduit à observer des débits moyens minimaux calculés sur trois jours consécutifs inférieurs au médian pour la quasi intégralité des stations. La situation est un peu plus favorable pour la Seille et l’Orne avec des débits moyens minimaux calculés sur trois jours légèrement supérieurs au médian.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont majoritairement proches du médian et inférieurs au médian sur les bassins de la Marne et de l’Aube.
A Mussey-sur-Marne, le débit de base est inférieur au décennal sec. Cependant, les VCN3 sont encore supérieurs au médian à Pont-sur-Seine, à Méry-sur-Seine et à Soudron.

Eaux souterraines


Pour les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel est majoritairement à la baisse. Les niveaux moyens mensuels des calcaires et des alluvions atteignent pour ce mois de mars des niveaux allant de modérément bas à autour de la moyenne. Les grés du Trias inférieur retombent à des niveaux bas après avoir eu des niveaux modérément bas en février, certains piézomètres restent impactés par les sécheresses successives de ces dernières années, comme c’est le cas à Gelacourt et Voyer qui sont à des niveaux très bas.

L’évolution des niveaux moyens de mars est variable par rapport au mois de février selon les secteurs en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont globalement en baisse, de -8 cm au nord et sur le Pliocène de Haguenau (sauf à Weitbruch : +10 cm), à -30 cm autour de Strasbourg et jusqu’à -45 cm dans le sud du département à Rossfeld. Les niveaux sont autour de la moyenne ou modérément bas sur la plupart des secteurs, mais restent comme en février, encore très bas sur Griesheim et modérément hauts au nord à Sessenheim.
Dans le Haut-Rhin, la situation est plus contrastée, avec -14 cm dans l’extrême sud à Hésingue, -30 cm au nord à Holtzwihr et -64 cm le long du Rhin à Fessenheim. Ailleurs, les niveaux sont plutôt en hausse, de +7 cm en centre plaine, à +11 cm sur Cernay, autour de +20 cm en bordure à Wintzenheim ou Wittenheim, jusqu’à +56 cm sur le secteur du Sundgau oriental (Habsheim). Les niveaux sont toujours bas à Wintzenheim et Habsheim, modérément bas au nord du département et sur le secteur de la Thur (Holtzwihr et Cernay), et restent modérément hauts en centre plaine (Hettenschlag), voire hauts à Fessenheim et Hésingue.

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est hétérogène pour ce mois de mars, certains points de mesure ont commencé à baisser, alors que les certains autres qui sont moins réactifs aux conditions climatiques sont encore à la hausse. Les niveaux des nappes des craies de Champagne atteignent des niveaux habituellement observés à cette période de l’année allant de modérément haut à autour de la moyenne. Les niveaux des calcaires de Brie et Champigny sont modérément hauts. Les niveaux des sables de l’Apto-Albien ont réagi plus fortement au déficit de précipitations de ces deux derniers mois et leur niveau est bas.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 82% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 98% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 76%.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de

Partager la page

S'abonner