BSH Grand Est novembre 2020

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est très influencée par le fort déficit pluviométrique observé en ce mois de novembre.
Les débits moyens mensuels sont partout sensiblement inférieurs aux normales de saison et ne représentent que 20 à 60% de la moyenne interannuelle.
Les débit minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3), qui ont généralement été observés en fin de mois sont aussi quasiment partout inférieurs, voire nettement inférieurs aux valeurs médianes.
Certains affluents du Rhin et de la Moselle affichent même des VCN3 inférieurs au décennal sec.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été très inférieure à la normale d’un mois de novembre sur l’ensemble du territoire, avec un déficit global de l’ordre 65 %.
Les hydraulicités se sont dégradées par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 0.4 et 0.8. Elles sont mêmes comprises entre 0.2 et 0.4 sur l’Aisne, la Saulx, l’amont de l’Aube et l’amont de la Marne.
La situation se dégrade également pour les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3). Ils sont globalement inférieurs au médian ou proche du médian.


La recharge qui avait commencé à se faire sentir le mois dernier, a été freinée par un mois de novembre particulièrement sec et largement déficitaire en pluies à l’échelle de la région. Les niveaux moyens mensuels de nombreuses nappes sont à des niveaux modérément bas et certaines nappes sont même retombées à des niveaux bas. Les nappes des grès du Trias inférieur et de la plaine d’Alsace dans le Bas-Rhin restent encore très marquées par l’étiage de cet été.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DU MOIS DE NOVEMBRE 2020

Le bilan pluviométrique mensuel est partout déficitaire.

§ PLUVIOMETRIE DU MOIS

Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 10 mm à Rouffach (68) et 82.8 mm à Rupt-sur-Moselle (88).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 27.2 mm, soit un déficit global de 65 %.

Les cumuls sont compris entre 20 mm et 30 mm pour les départements de l’Aube et de la Marne, et entre 20 mm et 50 mm pour les départements des Ardennes et de la Haute-Marne.
Le bilan se situe très en dessous de la normale avec un déficit compris :
* entre 50 % et 75 % pour les départements des Ardennes, de la Marne et de l’Aube,
* entre 75 % et 100 % pour le département de la Haute-Marne.

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 30.3 mm, soit un déficit global de près de 66 %.

Les cumuls sont compris entre 10 mm et 50 mm pour les départements de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, et entre 20 mm et 75 mm pour le département des Vosges.
Le bilan se situe très en dessous de la normale avec un déficit compris :
* entre 50 % et 75 % pour le département des Vosges,
* entre 50 % et 100 % pour les départements de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle.

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 22.9 mm soit un déficit global de près de 69 %.

Les cumuls sont compris entre 10 mm et 50 mm pour le département du Bas-Rhin, et entre 10 mm et 75 mm pour le département du Haut-Rhin.
Le bilan se situe très en dessous de la normale avec un déficit compris :
* entre 50 % et 75 % pour le département du Bas-Rhin,
* entre 50 % et 100 % pour le département du Haut-Rhin.

§ EAU DANS LE SOL AU 01/12/2020

La situation au 1er décembre 2020 par rapport au 1er novembre 2020 montre une aggravation de l’écart pondéré à la normale de l’indice d’humidité des sols.
La plaine alsacienne, l’Est de la Moselle et le Nord de la Meuse ont un écart très accentué par rapport à la normale.

§ PLUVIOMETRIE DE NOVEMBRE 2020

En novembre 2020, la pluviométrie globale sur la région Grand Est (27.7 mm) est inférieure de 66 % à la normale et se situe au 3ème rang des mois de novembre les moins arrosés depuis 1959.
Ce mois est également beaucoup moins arrosé que le mois de novembre de l’année dernière, qui avait enregistré 98.3 mm de précipitations.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est plutôt proche ou juste inférieur au médian.
Toutefois, à l’image des débits moyens mensuels, les secteurs de l’Ill amont, du Giessen ou plus généralement les cours d’eau du nord de l’Alsace affichent des débits moyens minimaux très inférieurs aux normales.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement inférieur au médian notamment sur la Sarre à Keskastel et sur l’Eichel à Oermingen (5 à 10 ans sec).

Sur les bassins Meuse-Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont tous, à l’exception de la station de Chooz sur la Meuse aval,
nettement inférieurs aux valeurs médianes. Ils sont enregistrés en fin de mois compte tenu de l’absence de pluies significatives depuis le début du mois.
Sur certains affluents de la Moselle aval (Seille et Orne) les temps de retour sont même inférieurs au décennal sec.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits minimaux sur trois jours consécutifs se sont dégradés par rapport au mois précédent et sont tous inférieurs au médian à l’exception de Chevrières sur l’Aire.
Les VCN3 sont proches du médian pour 3 stations : Villiers-sur-Suize, Givry-sur-Aisne et Méry-sur-Seine.

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels ont peu évolué ou baissé par rapport au mois d’octobre, notamment sur les bassins du massif Vosgien.
En effet, le bilan pluviométrique du mois de novembre se situe très en dessous de la normale avec, par exemple, seulement 10mm de pluie en un mois à Rouffach (plaine haut-rhinoise).
Pour les stations du Haut-Rhin, les hydraulicités varient de 0.6 en moyenne pour les cours d’eau issus du massif (Doller, Thur, Lauch, Fecht) jusqu’à 0.2 (déficit de 80%) pour l’Ill amont à Didenheim.
Le constat est le même pour les stations du Bas-Rhin avec des hydraulicités moyennes comprises entre 0.5 et 0.2 (pour le Giessen à Sélestat).
Des débits moyens mensuels proches des normales sont observés sur l’Ill à Strasbourg ou le Rhin à Lauterbourg.

Sur le bassin de la Sarre, l’hydraulicité reste basse. Également affectée par un fort déficit pluviométrique, une hydraulicité moyenne de 0.3 (déficit de 70%) est observée sur ce bassin.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, les faibles précipitations enregistrées pour le mois de novembre (moins de 20 mm) ont conduit à une baisse des débits qui sont tous bien inférieurs au débits moyens interannuels.
Sur le bassin de la Meuse, les débit moyens enregistrés pour ce mois de novembre sont, en moyenne, égaux au tiers des débits moyens interannuels.
Sur le bassin de la Moselle,la situation est très légèrement plus favorable avec des débits moyens enregistrés entre 40 et 50% de débits moyens interannuels.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la situation pour les débits moyens mensuels se dégrade par rapport à celle du mois d’octobre et est inférieure à la normale avec des hydraulicités globalement comprises entre 0.4 et 0.8.
Les hydraulicités sont encore plus basses sur l’Aisne, la Saulx, l’amont de l’Aube et l’amont de la Marne avec les valeurs comprises entre 0.2 et 0.4.

Eaux souterraines

SEBP>


Sur les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution à la hausse, qui avait été observée le mois dernier ne s’est pas poursuivie en ce mois de novembre et est désormais très hétérogène suivant les nappes et les secteurs. Les calcaires de Lorraine présentent des niveaux moyens allant de modérément bas à bas, un point de mesure dans le Nord des calcaires de l’Oxfordien affiche même des niveaux très bas (Brieulles-sur-Bar). Les alluvions présentent des niveaux modérément bas. Les grès du Trias inférieur conservent encore des niveaux très inférieurs aux niveaux habituellement observés à cette période en raison des périodes de sécheresse depuis 2018, certains niveaux sont très bas (Gelacourt, Relanges, Celles-sur-Plaine).

L’évolution des niveaux moyens de novembre est variable par rapport au mois d’octobre selon les secteurs en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont en hausse sur la majeure partie du département, de +5 à +7 cm sur la partie nord jusqu’à hauteur de Haguenau, de +10 à +15 cm autour de Strasbourg et +8 cm en moyenne sur la partie sud (Rossfeld, Hilsenheim). De rares secteurs sont encore en légère baisse (-3 cm), comme à Weitbruch ou Lampertheim. Les niveaux restent partout inférieurs à la normale, variant de modérément bas (Sessenheim, Rossfeld), à très bas (Wissembourg, Haguenau, Lipsheim).
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont comme le mois dernier en hausse au nord (+6 cm à Holtzwihr), en centre plaine (+12 cm à Hettenschlag) et plutôt en baisse en bordure à Wintzenheim (-23 cm), le long du Rhin à Fessenheim (-14 cm), sur le secteur de la Thur à Cernay (-26 cm) et sur la partie sud (-11 cm à Habsheim). Les niveaux sont là aussi sous la normale, parfois proches de celle-ci (Fessenheim ou Wittenheim), modérément bas en centre plaine et à Cernay, et très bas en bordure à Wintzenheim (Fecht) et sur le Sundgau oriental (Habsheim).

Pour les aquifères du bassin Seine Normandie, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est hétérogène. Les niveaux des nappes atteignent maintenant des niveaux autour de la moyenne à modérément bas, mais certains restent encore modérément hauts (Calcaires de Brie et de Champigny). Les craies de Champagne atteignent des niveaux modérément bas dans la partie nord, centrale et au sud et autour de la moyenne pour la craie du Senonnais et pays d’Othe.
(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 28% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 80% et la retenue de Michelbach de 53%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 20%. A noter que le barrage de Kruth est en travaux d’entretien depuis l’automne 2019 et affiche un taux de remplissage inférieur à 10%.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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