E4/OS4_ Développer auprès des décisionnaires et de la population une culture du risque environnemental

La prise de conscience des risques majeurs et sanitaires par tous les acteurs (en particulier les élus et la population) est un préalable indispensable à la prévention des risques environnementaux.

Concernant les risques naturels plus particulièrement, le développement d’une culture du risque permet de mieux se préparer à l’éventualité d’une catastrophe de façon à réduire la vulnérabilité, de réagir de façon appropriée au moment de l’événement et après l’événement, de faciliter le retour à la normal voire de l’accélérer.

Par ailleurs, l’innovation technologique s’accompagne de l’émergence de nouveaux risques potentiels pour la santé, qui, même s’ils ne sont pas toujours bien établis, imposent des mesures de précaution. Ainsi, la question des champs électro-magnétiques (CEM) concerne particulièrement la Champagne-Ardenne parcourue d’un réseau de lignes très haute et haute tension important. Aucun effet néfaste pour la santé humaine n’a été démontré avec certitudes. Toutefois, des études épidémiologiques vont dans le sens d’une augmentation du risque de cancer pour des expositions environnementales assez élevées aux basses et hautes fréquences mais sans qu’un lien de causalité entre la survenue de la maladie et l’exposition aux champs électromagnétiques n’ait pu être confirmé. D’autres risques émergents font aussi l’objet d’une préoccupation croissante : les nanomatériaux incorporés dans de très nombreux domaines y compris dans l’alimentation, les substances chimiques issues des usages domestiques tels que produits d’entretien, de bricolage…

La Champagne-Ardenne présente également une sensibilité à des risques sanitaires liés à des vecteurs biologiques susceptibles d’y être davantage représentés aujourd’hui, à l’exemple du Tique vecteur de la maladie de Lyme, présent dans les massifs forestiers, ou de l’Ambroisie espèce pionnière des espaces ouverts et dénudés dont la présence est confirmée. Sous l’effet du changement climatique, l’aire de répartition du Moustique tigre, présent dans les milieux humides, pourrait s’étendre vers le nord de la France.

Principaux éléments de contexte européen et national

En 2003, la Commission européenne a adopté la stratégie SCALE : “Améliorer la prise de conscience de la relation existant entre l’environnement et la santé, en particulier celle des enfants” afin de réduire les facteurs environnementaux pesant sur la santé, d’identifier et prévenir les nouvelles menaces sanitaires dues à des facteurs environnementaux, et renforcer la capacité de l’Union Européenne à légiférer dans ce domaine.
A l’échelle nationale, le droit de chacun “de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé” est inscrit dans la Constitution. La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique définit comme l’un des dix domaines concernés par la politique de santé de la Nation "l’identification et la réduction des risques éventuels pour la santé liés à des facteurs d’environnement et des conditions de travail, de transport, d’alimentation ou de consommation de produits et de services susceptibles de l’altérer." Cette loi classe la santé environnementale comme une priorité stratégique ; elle impose l’élaboration, tous les cinq ans, d’un "Plan national de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement" (PNSE). Le PNSE en cours (période 2015-2019), intègre la prise en compte de toutes les sources de pollution ou d’exposition susceptibles de concourir à l’altération de la santé des individus, à la fois en considérant la totalité des voies d’exposition et les interactions entre polluants.

Orientations des principaux plans et programmes relatifs à cet objectif 

Niveau territorial Intitulé Orientations
HCA Plans de gestion du risque inondation (PGRI) – 2016-2021 Les PGRI porte des orientations pour le développement d’une culture du risque.
HCA Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) – 2016-2021 Les SDAGE formulent des dispositions pour le développement d’une culture du risque.
CA Plan régional santé environnement (PRSE) – 2010-2014 En Champagne-Ardenne, le PRSE 2 développe des orientations sur l’information, la sensibilisation et la prévention (dangers des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques, les plantes allergisantes, la gestion des impacts sanitaires et environnementaux post accident…). L’axe « Préparer l’avenir » aborde la nécessité de développer plus largement la formation en santé-environnement, et de rester en veille sur les risques émergents (nanomatériaux, rejets de médicaments dans l’environnement…).
CA Stratégie régionale de prévention des risques naturels et hydrauliques - 2015 La Stratégie comprend un volet Développement de la prévention, qui passe notamment par une amélioration de la culture du risque (élaboration de PCS, DICRIM, d’exercices, diffusion de retours d’expériences…)
CA Plan climat air énergie régional (PCAER) - 2012 Le PCAER porte des orientations consistant à faire prendre conscience des enjeux sur le climat, l’air et l’énergie à l’ensemble des acteurs et également au jeune public.
L Stratégie locale de gestion du risque inondation Les stratégies déclinent les orientations du PGRI notamment celles relatives au développement d’une culture du risque. Elles sont en cours d’élaboration sur les territoires à risque important (TRI) de Châlons-en-Champagne, Saint-Dizier, Troyes et Sedan Givet.
L Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Les SAGE déclinent les orientations du SDAGE, notamment celles relatives au développement d’une culture du risque.


HCA : portée au-delà de la Champagne-Ardenne (hors CA), CA : portée au niveau de la Champagne-Ardenne, D : portée départementale, L : portée locale

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