Les architectes et paysagistes-conseils en DREAL Grand Est … interview

Jean-Luc Chassais, vous êtes l’architecte-conseil de la DREAL Grand-Est depuis avril 2018.

Quel est votre parcours ?
Je me décrirais comme un architecte-conseil pluriel : maître d’œuvre, enseignant, membre d’associations. Je me suis formé lors de la réalisation de la cité internationale de Lyon auprès de Renzo PIANO, architecte mondialement connu pour la création du centre Beaubourg à Paris. Auprès de lui, j’ai appris à mener un projet d’envergure, assurer une qualité urbaine, architecturale et technique exemplaire, mettre en place une méthodologie et une façon d’aborder les projets qui me servent toujours.
En 1989, j’ai créé mon agence et j’ai, depuis, réalisé de nombreux projets publics sur concours (équipements publics, réhabilitation de logements notamment sociaux, bureaux,…).
Expert dans les technologies de pointes, j’ai aménagé et mis en valeur par la lumière, l’acoustique et l’ergonomie les salles de commissions télévisuelles de l’Assemblée nationale de même que l’aménagement du centre de contrôle des aiguilleurs du ciel de Roissy CDG.
Ma bonne connaissance des marchés publics – j’ai été consultant 8 années consécutives pour la Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques - m’amène à intervenir fréquemment dans les jurys de concours pour animer les débats, susciter les questionnements et aider la maîtrise d’ouvrage à faire le juste choix par rapport à la singularité d’un programme, d’un projet et leurs adéquations au contexte local.

Quelles sont les qualités que vous estimez essentielles dans vos missions ?
La curiosité, la connaissance et la créativité sont au cœur de ma pensée. Outre mon rôle de concepteur, je les entretiens à travers des activités complémentaires qui me sont indispensables pour fédérer, autour du projet, les énergies de tous les acteurs. J’enseigne le projet urbain et architectural à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine. En plus de la transmission et de l’échange, l’enseignement m’oblige à formuler clairement ma pensée et à être pédagogue. Via une association, j’organise pour des architectes, ingénieurs, maîtres d’ouvrage, des conférences, colloques et tables-rondes dont j’anime les débats ce qui m’amène à être au fait de l’actualité et à m’adapter aux profils de mes invités.

Quel est votre rôle auprès de la DREAL Grand-Est ?
En qualité d’architecte-conseil de la DREAL, il me semble important de fédérer et coordonner le réseau des architectes conseils régionaux pour assurer une qualité globale de conseil.
A titre individuel, je me mets à la disposition des agents des services de la DREAL Grand Est et des projets de territoires qu’ils accompagnent. Pour MOI, l’architecte-conseil doit, avant tout, être invité à se rendre sur le terrain pour comprendre la spécificité d’un contexte local et les attendus d’une opération en cours ou en devenir. Son rôle de conseil n’est, en aucun cas, d’imposer, de décider, de faire et encore moins de contrôler ou de « donner des leçons » mais bien d’observer, d’écouter, de questionner, d’accompagner (ponctuellement ou durablement) et enfin de formuler des avis circonstanciés qui visent à soutenir la politique de l’état et aider les collectivités, les services et les agents qui sont en charge de l’appliquer. Je trouve de l’intérêt à cette fonction de service public dans le rapport au territoire, au génie des lieux et aux gens qui l’aménagent et qui y vivent.
Mes activités professionnelles étant tournées vers d’autres régions, je porte sur la région Grand-Est un regard « vierge », sans a priori, ce qui est, selon moi, un atout essentiel pour être un bon conseiller.

Quelle plus-value avez-vous pu apporter aux dossiers sur lesquels vous avez été consulté ?
Je me suis attaché à porter un regard sur la singularité de chaque demande pour en comprendre les enjeux. La plus-value apportée ? Il n’y a pas de « recette miracle » elle sera nécessairement dans la transversalité, la continuité et la régularité et la qualité des échanges établis avec les services. Enfin, Il me semble fondamental de lier les actions menées localement à travers une cohérence de projet global qui soit à la fois porteuse de sens sur le plan culturel, source de richesse sur le plan économique et valorisante socialement tant sur le plan individuel que collectif.

Les architectes et paysagistes conseils apportent un appui aux services de l’État (ministères, DREAL, DDT, DRAC). Ils assurent une mission de conseil et d’expertise et permettent d’accompagner les services dans le temps pour leurs stratégies et les projets de leurs territoires, sous l’angle de la qualité architecturale et paysagère. Exerçant leur activité principale dans le privé, ils consacrent 26 à 40 jours par an à leur mission de service public. Ils sont sélectionnés par un jury national au regard d’une expérience confirmée et diversifiée et ne doivent pas exercer leur activité dans le département ou la région dans laquelle ils interviennent, afin de garantir leur impartialité.

Les architectes-conseil et paysagistes-conseil sont susceptibles d’intervenir dans différents domaines ou thématiques :

  • Développer une « culture du paysage / de l’architecture » dans les différents services,
  • Aider à animer les différents réseaux et services déconcentrés de l’État,
  • Promouvoir un aménagement durable des villes et territoires : planification (ScoT, PLUi), développement des énergies renouvelables, amélioration de la qualité des paysages et préservation de la biodiversité, prévention et gestion des risques, promotion de la « Ville durable », notamment les démarches Écoquartiers, Centres-bourgs,
  • Améliorer la qualité urbaine et paysagère des projets : autorisations de construire et d’aménager, qualité des espaces publics, infrastructures, ouvrages d’art et requalification des entrées de ville.

La DREAL Grand Est bénéficie de l’appui d’un architecte- conseil, rattaché au service Transition Énergétique Logement Construction.

Elle bénéficie également de l’appui de 3 paysagistes-conseils, rattachés au service Eau Biodiversité Paysages, qui interviennent à différents niveaux :

  • en appui à la contribution d’avis sur divers dossiers (Autorité Environnementale - travaux en sites - …)
  • sur l’élaboration de documents de sensibilisation (Le Grand Est et ses paysages, enjeux - Guide méthodologique pour une approche paysagère de qualité des projets éoliens - Cahiers thématiques : Paysage et Méthanisation - Paysage et Gravières)
  • en aide à la construction de formations et interventions lors de ces formations (Approche du Paysage - Paysage et éolien).

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