BSH Grand Est août 2025
Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est contrastée. Le cumul pluviométrique du mois d’août est conforme aux normales de saison à l’échelle de la région Grand Est néanmoins la répartition de ces pluies est très hétérogène. Le sud de la région a été copieusement arrosé avec un excédent de l’ordre de 50 à 60% de la Haute-Marne au Haut-Rhin, à l’inverse le département des Ardennes affiche un déficit pluvieux de -70%.
Il en résulte une nette amélioration des écoulements sur les bassins alimentés directement par le relief vosgien, alors que la situation reste difficile sur les secteurs situés plus au nord.
En ce qui concerne les débits moyens mensuels (QMM), la situation la plus défavorable se retrouve sur le bassin de l’Orne qui affiche une hydraulicité de 0.18 soit un déficit d’écoulement de 82%.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) d’août relevés en majorité avant les précipitations abondantes de la dernière décade restent encore en très grande partie inférieurs aux normales de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de la Lauch, de la Moselle amont et de l’Orne qui affichent des Q3J-N inférieurs au décennal sec.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été très proche de la normale pour un mois d’août avec un cumul moyen de 70 mm. Le cumul des précipitations est très hétérogène entre le nord et le sud du territoire et compris entre 20 mm au nord de la Marne et 150 mm au sud de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en amélioration par rapport à celles du mois de juillet. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 0.4 et 1.2.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en août, ils sont encore majoritairement inférieurs au médian.
Concernant les eaux souterraines, les averses orageuses ralentissent la dégradation de la situation sur le Grand Est. Globalement, le niveau moyen mensuel est en moyenne juste au-dessus d’un niveau modérément bas et près de 30% des points de suivi affichent une stabilité voire une tendance à la hausse.
Des niveaux moyens mensuels très bas restent néanmoins observables sur les nappes des Calcaires du Jurassique notamment.Les niveaux bas ou très bas concernent encore près d’un quart des points de suivi sur le Grand Est en ce mois d’août.
Pluviométrie



Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.
Eaux superficielles
Hydraulicité

Sur le bassin du Rhin, les cumuls de précipitations observés durant le mois d’août 2025 se rapprochent de la normale. Ces précipitations se sont produites le plus souvent sous forme d’averses orageuses.
Les débits moyens calculés en août 2025 sont en hausse par rapport à ceux de juillet. Cependant, certaines valeurs restent inférieures aux valeurs moyennes mensuelles interannuelles, notamment sur les affluents de l’Ill et les affluents du Rhin. Sur les secteurs « Ill amont » et « Ill de plaine », les valeurs sont plutôt proches du médian.
Malgré les pluies et une amélioration notable de la situation, les réservoirs restent en déficit sur les affluents de l’Ill et du Rhin.
Une hydraulicité de 0.75 (déficit de 25%) est observée sur la plupart des cours d’eau issus du massif vosgien. A noter que le déficit sur la Lauch à Guebwiller est plus marqué avec une hydraulicité de 0.5 (déficit de 50%).
L’hydraulicité est plus faible pour les affluents du Rhin, de la Moder et de la Zorn avec une valeur de 0.80 (déficit de 20%), alors qu’elle est de 1 pour l’Ill de Plaine et le Rhin à Lauterbourg.
Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en août 2025 se situent également sous les valeurs moyennes mensuelles interannuelles. Une hydraulicité moyenne de 0.7 (déficit de 30%) est observée à l’échelle du bassin, hormis à Sarrebourg qui présente une hydraulicité de 1.
Sur le bassin de la Meuse, les cumuls de pluies observés sont supérieurs aux normales pour un mois d’août sur l’amont du bassin et inférieurs aux normales sur le reste. Cela a eu pour effet d’améliorer l’hydraulicité des cours d’eau de l’amont du bassin, sans pour autant combler le déficit existant, notamment à Goncourt où un déficit de 80% est toujours observé. Pour le reste du bassin, les hydraulicités sont comprises entre 0.4 et 0.6 (déficit compris entre 60 et 40%). Seule la station de Longlaville sur la Chiers présente une hydraulicité proche de la normale.
Sur le bassin de la Moselle, les cumuls de pluies observés sont supérieurs aux normales pour un mois d’août sur l’amont du bassin et proches des normales sur le reste. De ce fait, en réaction à ces précipitations, l’hydraulicité sur les stations à l’amont du bassin est proche des normales.
Plus en aval, l’hydraulicité est toujours légèrement déficitaire (environ 40%) pour l’intégralité des stations (hydraulicité de 0.6). La station de Moyeuvre Grande présente l’hydraulicité la plus faible du bassin avec 0.2, ce qui représente un déficit de 80%. L’Orne n’a pas pu profiter des précipitations observées sur d’autres parties du bassin.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois d’août sont proches de la normale mais très hétérogènes.
Les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 0.4 et 1.2. Les valeurs les plus basses relevées sont inférieures à 0.2 aux stations de Verrières et Chevières. Les hydraulicités les plus élevées, entre 0.8 et 1.2 sont observées sur la bassin de la Seine, aux stations de Bar-sur-Seine, Méry-sur-Seine, Pont-sur-Seine, Saint-Saturnin et Arcis-sur-Aube.
Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches ou inférieurs aux débits médians pour ce mois d’août 2025.
Sur le bassin de la Sarre amont, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs aux débits médians.
Sur le bassin de la Sarre aval, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches, voire inférieurs aux débits médians.
Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux débits médians sur l’intégralité du bassin y compris pour la Chiers. Le Q3J-N inférieur au décennal obtenu à Stenay, n’est pas "d’origine naturelle" mais lié à un mouvement de barrage.
Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs de ce mois d’août restent faibles sur la première quinzaine du mois avant l’observation des précipitations, notamment à Rupt sur Moselle et Moyeuvre Grande. Les Q3J-N du Madon et de la Meurthe amont sont en amélioration par rapport au mois précédent et proches de la normale. Pour le reste du bassin, les les Q3J-N sont inférieurs aux débits médians.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois d’août sont en amélioration par rapport à ceux du mois précédent mais sont encore majoritairement inférieurs au médian. Ils sont supérieurs à la médiane à Bar-sur-Seine, Méry-sur-Seine, Arcis-sur-Aube et Vitry-en-Perthois mais encore inférieurs à la décennale sèche à Chevières.
Eaux souterraines

La nappe des Grès du Trias inférieur affiche encore ce mois d’août une évolution à la baisse sur tous les points de suivi.
En moyenne, le niveau moyen mensuel est à peine au-dessus d’un niveau modérément bas. Les niveaux s’échelonnent de bas à modérément haut, le niveau bas étant atteint pour le capteur de Gélacourt (54), la majorité des autres points de suivi affichant un niveau modérément bas.
L’évolution des niveaux moyens d’août est variable par rapport au mois de juillet selon les secteurs de nappe en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux baissent au nord, de -3 cm à Sessenheim ou Haguenau jusqu’à -16 cm à Wissembourg, en bordure avec -8 cm à Griesheim, -11 cm à Weitbruch, ils sont stables à Lipsheim ou Lampertheim et en hausse ailleurs, de +6 cm à Baldenheim et +7 cm à Rossfeld, jusqu’à +13 cm à Reichstett. Concernant les niveaux moyens mensuels, ils sont stables dans l’ensemble ou remontent parfois localement (Lipsheim, Rossfeld). Ils varient autour des normales sur tout le département, de modérément bas (Griesheim, Lipsheim) à modérément hauts (Haguenau, Reichstett, Baldenheim).
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en hausse au nord, de +9 cm (Holtzwihr) à +21 cm (Guémar), le long du Rhin (+4 cm à Fessenheim) et dans l’extrême sud (+5 cm à Hésingue), stables en centre plaine et en baisse sur les autres secteurs, -12 cm en bordure à Wintzenheim, -24 cm à Cernay (Thur), -48 cm dans le Sundgau oriental (Habsheim). Les niveaux moyens mensuels se situent là aussi proches des normales (Fessenheim, Wittenheim, Hésingue) et compris entre des niveaux modérément bas (Wintzenheim, Holtzwihr, Hettenschlag, Cernay, Habsheim) et modérément hauts (Guémar).
Sur la nappe de la craie, la situation ne se dégrade pas en ce mois d’août, même si une majorité des points affichent une tendance à la baisse (près de 80%).
En moyenne, le niveau moyen mensuel se maintient juste au-dessus d’un niveau modérément bas pour la saison. Des niveaux moyens mensuels très bas sont encore observés (comme à Vanault-le-Châtel (51)).
Mais près de 50% des points de suivi affichent un niveau modérément bas et 30% se situent autour des normales voire sont modérément hauts.
(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs



Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin août 2025 est de près de 39% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 80%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré affiche plus de 83% alors qu’il s’élève à plus de 38% pour le barrage de Kruth.
En ce qui concerne les barrages-réservoirs du bassin de la Seine, leur taux de remplissage s’élève à 55%, ce qui est conforme à l’objectif de gestion pour une fin août.
Liens utiles…..
Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/
Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html
L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/
Glossaire
BSH :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
Thème 5. Divers :
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.