BSH Grand Est décembre 2023

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations observées lors de ce mois de décembre particulièrement doux (décembre 2023 se classe au 3ème rang des mois de décembre les plus chauds depuis 1947), ont participé à maintenir des écoulements soutenus sur tous les secteurs.
L’hydraulicité est partout supérieure, voire même très supérieure à la normale et les débits moyens minimaux enregistrés sur 3 jours consécutifs dépassent le quinquennal humide sur tous les secteurs.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été conforme à la normale pour un mois de décembre. Le cumul des précipitations est compris entre 45 mm au nord de la Marne et 150 mm au nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont assez stables par rapport au mois de novembre avec des valeurs majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en décembre, ils sont tous supérieurs au quinquennal humide.

Concernant les eaux souterraines, la recharge se confirme : près de 80% des piézomètres sont à la hausse. Concernant les périodes de retour, les niveaux moyens mensuels sont globalement au-dessus des normales de saison, et pour la majorité des points de suivi, les niveaux sont hauts à très hauts.
La nappe des Calcaires du Jurassique de Lorraine affiche la situation la plus favorable avec des hausses largement majoritaires et des niveaux moyens mensuels hauts, voire très hauts.
Pour les nappes de la craie, les tendances sont toutes à la hausse, et les niveaux sont hauts en moyenne.
La situation de la nappe des Grès du Trias Inférieur reste plus contrastée : la hausse est généralisée et les niveaux moyens mensuels sont très hauts dans la partie sud, mais ils restent modérément bas dans la partie nord.
Pour la nappe d’Alsace, les hausses sont également généralisées, mais en terme de périodes de retour, la situation est très contrastée avec des niveaux s’échelonnant de très bas à très haut pour la saison.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les hydraulicités observées sur les stations de référence restent élevées. Dans la continuité du mois de novembre, les pluies observées durant le mois de décembre 2023 ont maintenu des écoulements soutenus, notamment en milieu et fin de mois.
Les hydraulicités restent par conséquent excédentaires dans le Haut-Rhin. Elles sont comprises entre 1.3 (excédent de 30%) sur l’Ill à Didenheim et supérieurs à 2 sur la Lauch à Guebwiller ou sur la Fecht à Ostheim.
Le même constat est fait dans le Bas-Rhin, avec des hydraulicités importantes (excédents supérieurs à 70%) sur le Giessen à Sélestat, sur la Bruche à Holtzheim, ou sur la Zorn à Waltenheim/Zorn.
Les apports issus des bassins versants du Rhin ont également maintenu des débits soutenus (supérieurs à 2000 m3/s) durant tout le mois de décembre à Lauterbourg. Une hydraulicité supérieure à 2 est observée à cette station, et un débit moyen mensuel de 2500 m3/s pour un mois de décembre n’avait jamais été observé à Lauterbourg depuis plus de 30 ans d’observations !

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités sont encore élevées en décembre 2023, à l’image de celles observées en novembre. A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 2 est observée (écoulements deux fois supérieures à la normale pour un mois de décembre).

Sur le bassin de la Meuse, les hydraulicités observées sur les stations de référence restent élevées et sont en tout point du bassin excédentaires. Les précipitations du mois de décembre sont proches de la normale, plusieurs épisodes pluvieux ont été enregistrés sur le bassin, ce qui a alimenté les cours d’eau en continu, sur l’intégralité du mois.
Sur la partie amont du bassin l’hydraulicité est légèrement supérieure à la normale d’un mois de décembre, en revanche sur la partie aval de la Meuse et la Chiers, l’hydraulicité est à minima 1.5 fois plus élevée que la normale d’un mois de décembre.

Sur le bassin de la Moselle, les hydraulicités observées sur les stations de référence restent élevées et sont en tout point du bassin excédentaires. Les pluies ont été excédentaires dans la partie Vosgienne du bassin par rapport à la normale.
Ceci a entrainé des réactions successives sur les cours d’eau en tête de bassin, notamment la Meurthe et la Moselle. Pour le reste du bassin, plusieurs épisodes pluvieux ont été enregistrés, ce qui a alimenté les cours d’eau en continu, tout le long du mois de décembre.
Sur l’intégralité du bassin de la Moselle, l’hydraulicité est supérieure à la normale d’un mois de décembre (avec une hydraulicité en général 1.5 fois supérieure à la normale).

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de décembre ont été conformes à la normale. Comme pour le mois précédent, les hydraulicités ont encore des valeurs très élevées qui sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Elles sont encore supérieures à 2.0 à Vitry-en-Perthois, Frignicourt, Soudron, Châlons-en-Champagne, Arcis-sur-Aube, Saint-Saturnin et Pont-sur-Seine.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont très élevés, et largement supérieurs à la quinquennale humide sur toutes les stations. En effet, des écoulements soutenus et continus ont été observés durant tout le mois de décembre 2023.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont très élevés, et largement supérieurs à la quinquennale humide sur toutes les stations. En effet, des écoulements soutenus et continus ont été observés durant tout le mois de décembre 2023.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont très élevés, ceci en réponse aux cumuls de précipitations tombés tout au long du mois de décembre.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont très élevés, ceci en réponse aux cumuls de précipitations tombés tout au long du mois de décembre.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont tous supérieurs au quinquennal humide pour ce mois de décembre.

Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, la recharge se confirme : les piézomètres suivis sont globalement à la hausse et le niveau moyen mensuel s’échelonne de modérément haut à très haut.

Pour la nappe des Grès du Trias Inférieur, la recharge semble aussi installée : la tendance est à la hausse pour tous les points de suivi. Les niveaux moyens mensuels sont encore sous les normales de saison dans la partie nord (modérément bas à Gélacourt (54) ou à Voyer (57)) mais ils sont très hauts dans la partie sud (à Relanges ou à Plombières-les-Bains (88)).

Les niveaux moyens de décembre sont en hausse par rapport au mois de novembre sur toute l’Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont partout en hausse, de +5 cm à Rossfeld, à +11 cm à Lipsheim, autour de +15 cm à Baldenheim ou Griesheim, +20 cm au nord de Strasbourg et à Weitbruch, +40 cm à Haguenau, jusqu’à + de 50 cm au nord à Sessenheim et Wissembourg. Les périodes de retour sont globalement aussi en hausse par rapport au mois dernier, avec des niveaux modérément hauts pour Wissembourg, Reichstett ou Lipsheim, hauts à Rossfeld et au nord à Sessenheim ou Haguenau, voire très hauts à Baldenheim. Deux secteurs restent bas (Weitbruch) et très bas (Griesheim) et donc en dessous des normales saisonnières.
Dans le Haut-Rhin, la hausse est également généralisée, de +10 à +20 cm au nord de Colmar, +15 cm à Habsheim, +35 cm en centre plaine, +70 cm le long du Rhin (Fessenheim), jusqu’à +1.50 m à Cernay (Thur). Les périodes de retour varient là aussi entre modérément haut (Hettenschlag) et très hauts (Fessenheim, Guémar), avec deux secteurs qui restent en déficit, le Sundgau oriental (niveau bas à Habsheim) et le cône de la Fecht (niveau très bas à Wintzenheim).

Sur les nappes de la craie, l’évolution est également favorable pour ce mois de décembre : au nord comme au sud, les tendances sont partout à la hausse.
Les niveaux moyens mensuels sont hauts en moyenne. Dans les cas les plus défavorables, ils sont conformes aux normales de saison.
Pour les zones les plus réactives, les niveaux sont en moyenne proches d’un niveau très haut pour la saison. Et pour les nappes les plus inertielles, on peut noter que les points de suivi atteignent un niveau haut en moyenne.

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin décembre 2023 est de près de 65% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 97% pour le réservoir de Vieux Pré et de 52% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 29%, conforme à l’objectif de gestion.
La retenue de Bouzey poursuit son remplissage progressif, alimenté uniquement par les ressources naturelles (sources, ruisseaux et écoulements d’eau pluviale).

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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