BSH Grand Est décembre 2024

Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale de ce mois de décembre évolue favorablement par rapport au mois précédent. Les passages perturbés observés en début, milieu et fin de mois ont généré des apports qui ont alimenté les cours d’eau.
En dépit du déficit pluviométrique qui s’approche des -25% à l’échelle de la région, les écoulements moyens mensuels restent en grande majorité proches, voire supérieurs aux valeurs de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur le secteur de la Sarre qui affiche un déficit d’écoulement de 20% à l’échelle du bassin. A l’inverse, sur le bassin de la Meuse, plus arrosé, l’hydraulicité moyenne s’élève à 1.2 (excédent de +20%).
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) ont également bénéficié des apports bien répartis sur le mois. Les Q3J-N de ce mois de décembre sont partout supérieurs au médian.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été déficitaire pour un mois de décembre avec un cumul mensuel moyen de 75 mm. Le cumul des précipitations est compris entre 40 mm à l’ouest de l’Aube et 100 mm nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois de novembre avec des valeurs très majoritairement comrpises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en décembre, ils sont tous supérieurs au quinquennal humide.
Concernant les eaux souterraines, la pluviométrie déficitaire depuis deux mois n’impacte pas la recharge des nappes qui se poursuit en ce mois de décembre sur le Grand Est. Les niveaux moyens mensuels sont modérément hauts en moyenne, et les tendances à la hausse sont majoritaires (85% des piézomètres) et bien présentes sur tous les secteurs.
Dans les cas les plus défavorables, les niveaux sont modérément bas. C’est le cas au sud de l’Alsace ou ponctuellement sur la nappe des GTI. L’évolution y est cependant à la hausse.
Les niveaux les plus hauts (hauts ou très hauts) représentent encore 40% des points de suivi, et se retrouvent surtout sur la nappe de la craie.
Pluviométrie



Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.
(Source : Météo-France)
Eaux superficielles
Hydraulicité

Sur le bassin du Rhin, les pluies du mois de décembre 2024 sont légèrement déficitaires sur l’ensemble de l’Alsace. Dans le Sundgau, des cumuls ponctuellement plus importants ont été observés avant Noël.
A l’image du mois de novembre, les hydraulicités sont généralement proches des moyennes mensuelles interannuelles pour un mois de décembre. La station de Didenheim propose une hydraulicité de 1.3 avec un léger excédent.
Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des stations sont stables de l’amont vers l’aval. Une hydraulicité moyenne de 0.8 (déficit de 20%) s’observe à l’échelle du bassin.
Sur le bassin de la Meuse, l’hydraulicité des stations est homogène de l’amont à l’aval du bassin. Toutes les stations présentent une hydraulicite excédentaire (hydraulicité de 1.2), ce qui représente un excédent de 20% par rapport aux moyennes mensuelles interannuelles.
Sur le bassin de la Moselle, l’hydraulicité des stations est homogène de l’amont à l’aval du bassin, et reste globalement proche des moyennes mensuelles interannuelles.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de décembre ont été inférieures à la normale. Les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois précédent et sont très majoritairement comprise entre 1.2 et 2.0.
La valeur la plus basse, entre 0.8 et 1.2 est observée à Chevrières et les plus hautes, supérieures à 2.0 sont observées aux stations de Soudron et de Saint-Saturnin.
Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont plutôt hauts dans le Haut-Rhin et sur l’Ill de plaine (supérieur au quinquennal humide). Sur les autres stations, des valeurs légèrement supérieures au médian sont observées.
Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au médian sur la majorité des stations.
Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au débit quiquennal sur la majorité des stations.
Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au débit quiquennal sur la majorité des stations. Pour les stations de Damelevières, Custine et Nomeny les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sur ces stations sont supérieurs aux débits médians.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de décembre sont tous supérieures au quinquennal humide.
Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, malgré la pluviométrie déficitaire pour le deuxième mois consécutif sur le Grand Est, les sols sont humides, voire saturés en ce mois de décembre, et la recharge des nappes se poursuit. Moins spectaculaire qu’au mois d’octobre, la situation présente néanmoins des hausses sur tous les points de suivi. Les niveaux moyens mensuels varient entre un niveau proche des normales de saison et un niveau très haut, et sont en moyenne modérément hauts.
Pour la nappe des grès du Trias inférieur, après un mois de novembre à la baisse, la tendance est à nouveau majoritairement à la hausse en décembre. Les niveaux moyens mensuels y sont en moyenne proche des normales, et s’échelonnent de modérément bas à modérément haut, comme au mois précédent.
L’évolution des niveaux moyens de décembre est variable selon les secteurs par rapport au mois de novembre en Alsace, avec cependant une tendance un peu plus marquée à la hausse.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont stables au nord sur Sessenheim, ainsi qu’à Weitbruch et au nord de Strasbourg (Reichstett). Ils baissent de -12 cm en bordure à Lampertheim. Ailleurs, les niveaux sont en hausse, au nord sur le Pliocène à Wissembourg (+29 cm) ou Haguenau (+10 cm) et plus au sud, de +5 cm à +12 cm (Lipsheim, Griesheim, Rossfeld, Baldenheim). Concernant les niveaux moyens mensuels, Griesheim-près-Molsheim reste à hauteur de la moyenne, les secteurs de Reichstett, Lipsheim et Rossfeld sont modérément hauts et les autres se maintiennent ou baissent en niveaux hauts (Wissembourg, Sessenheim, Weitbruch, Lampertheim, Baldenheim), à l’exception de Haguenau, qui reste très haut.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en baisse de -11 cm en centre plaine, -13 cm en zone de bordure à Wintzenheim et -23 cm le long du Rhin à Fessenheim. La hausse est présente partout ailleurs, +5 cm à Wittenheim, +8 cm à Illhaeusern, +12 cm à Holtzwihr, +17 cm à Habsheim, +23 cm à Guémar et +35 cm à Cernay. Les niveaux moyens mensuels sont quasiment les mêmes qu’en novembre, variant de modérément bas pour Habsheim, autour de la moyenne pour Wintzenheim, à modérément hauts pour Holtzwihr, Fessenheim, Cernay ou Illhaeusern, et toujours hauts pour Guémar, Hettenschlag ou Wittenheim.
Sur la nappe de la craie, plus inertielle, les niveaux moyens mensuels varient de modérément haut à très haut, les très hauts niveaux restant majoritaires en ce mois de décembre. Par ailleurs, la tendance à la hausse sur la craie concerne encore plus de 80% des points de suivi.
(Sources : APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs



Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin décembre 2024 est de plus de 64% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 96%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré reste à un niveau confortable avec 99%, alors qu’il se maintient à seulement 48% pour le barrage de Kruth dans le cadre de sa mission d’écrétage de crues.
Afin également de répondre à la double mission de soutien des étiages et de lutte contre les crues, les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 23%, proche de l’objectif de gestion.
Liens utiles…..
Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/
Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html
L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/
Glossaire
BSH :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
Thème 5. Divers :
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.