BSH Grand Est février 2022

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, à part sur l’ouest des Vosges et sur le nord de la Meurthe-et-Moselle qui ont été bien arrosés, les précipitations de ce mois de février sont légèrement déficitaires.
En conséquence, la situation hydrologique générale se dégrade légèrement par rapport au mois précédent, à l’exception des cours d’eau alimentés par le relief vosgien et du secteur de la Chiers amont qui affichent une hydraulicité nettement supérieure aux valeurs de saison.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale d’un mois de février avec un déficit global de l’ordre de 14 % et a pour conséquence de dégrader la situation hydrologique.
Le cumul des précipitations est compris entre 23 mm à l’ouest de l’Aube et 150 mm au nord des Ardennes.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois précédent et sont globalement inférieures à la normale.

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Les niveaux moyens des nappes de la région présentent globalement une tendance à la baisse en février par rapport au mois de janvier. En effet, après une première moitié du mois de janvier très arrosé qui avait permis une recharge des nappes très significative, avec le temps plus sec qui s’est installé depuis, celle-ci baisse d’intensité. Ainsi les niveaux moyens pour le mois de février sont globalement légèrement inférieurs aux normales.

Pluviométrie


Dans la lignée des mois précédents, février 2022 est un mois plutôt sec à l’échelle de la région.
Depuis août 2021, la pluviométrie mensuelle agrégée sur le Grand Est est inférieure à la normale. Avec 63 mm, février 2022 enregistre un déficit de 10 %.
Tous les départements du Grand Est sont concernés par des précipitations en dessous des valeurs habituelles, mais à des niveaux différents. En effet, seul le département des Vosges a connu des précipitations proches de la normale avec un déficit de seulement 3 %. Le temps a été particulièrement sec dans l’Aube et dans la Marne avec 55 % de la normale, également dans le Haut-Rhin avec 59 % dans la continuité du mois de janvier 2022.
Malgré 14 jours de pluies significatives (≥ 1 mm), nous comptons seulement 4 jours de pluies avec des quantités supérieures ou égales à 5 mm. Le plus gros des précipitations est tombé le 6 février avec de fréquentes observations supérieures à 10 mm. Les secteurs les plus arrosés s’étendent du plateau de Langres aux frontières nord ainsi que sur les versants lorrains du relief des Vosges. En plaine d’Alsace, en Champagne crayeuse et sur les plateaux occidentaux, les pluies sont plus faibles avec en moyenne 5 à 10 mm, localement 10 à 15 mm.

Les cumuls de précipitations relevés par les stations du réseau entre le 1er et le 28 février 2022 s’échelonnent de 16 mm à Colmar-Meyenheim (68) à 343 mm à Sewen - Lac Alfeld (68 – alt. 620 mètres).

Les cumuls journaliers les plus élevés atteignent :
• 68.9 mm à Sewen - Lac d’Alfeld (68 – alt. 620 mètres) le 6
• 67.1 mm à Rupt-sur-Moselle (88) le 16
• 57.4 mm à Sewen - Lac d’Alfeld (68 – alt. 620 mètres) le 16
• 53.5 mm à Rupt-sur-Moselle (88) le 6.
• 53.3 mm à Le Hohwald (67 – alt. 591 mètres) le 6

Depuis le début de l’année hydrologique 2021/2022 (le 1er septembre 2021), le cumul des précipitations agrégées sur le Grand Est (374 mm) se situe environ 25 % en dessous de la normale et se place en 12e position des valeurs les plus basses depuis 1959, sur la même période.

I. PLUVIOMÉTRIE

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Champagne-Ardenne sur le mois de février 2022 (56 mm), représente 86 % de la normale. A l’échelle du département, si la pluviométrie mensuelle est assez proche de la valeur statistique 1981-2010 dans les Ardennes, elle se situe en dessous sur les trois autres départements, avec un déficit de l’ordre de 25 % dans la Marne, de 20 % dans l’Aube et de 15 % en Haute-Marne.
Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 38 mm et 150 mm dans les Ardennes
• entre 23 mm et 77 mm dans l’Aube
• entre 25 mm et 58 mm en Marne
• entre 41 mm et 88 mm en Haute-Marne.

- LORRAINE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Lorraine sur le mois de février 2022 (74 mm) correspond à 96 % de la normale. Le département des Vosges est excédentaire avec + 8 % et les autres départements connaissent un déficit pluviométrique qui est d’environ 15 % pour la Meuse, d’environ 10 % pour la Meurthe-et-Moselle et de 5 % pour la Moselle.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 46 mm et 108 mm en Meurthe-et-Moselle
• entre 38 mm et 95 mm en Meuse
• entre 33 mm et 102 mm en Moselle
• entre 46 mm et 279 mm dans les Vosges.

- ALSACE

Le cumul des précipitations agrégées sur l’Alsace sur le mois de février 2022 (55 mm) se situe autour de 85 % de la valeur statistique 1981-2010. À l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale pour les deux départements, avec un déficit plus marqué de 20 % dans le Haut-Rhin contre un peu moins de 10 % dans le Bas-Rhin.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 24 mm et 144 mm dans le Bas-Rhin
• entre 16 mm et 343 mm dans le Haut-Rhin.

II. HUMIDITÉ DANS LE SOL AU 01/03/2022

La situation au 1er mars 2022 par rapport au 1er février 2022 montre peu d’évolution à l’échelle du Grand-Est. Localement, une évolution à la baisse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols observée en janvier sur la plaine haut-rhinoise s’étend à l’ensemble de la plaine d’Alsace.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Carte VCN3 non disponible.


Sur le bassin du Rhin, les précipitations observées durant le mois de février sont légèrement déficitaires (environ 15% en moyenne).
La répartition spatiale des pluies mensuelles est très hétérogène puisque un fort gradient est observé entre les reliefs et la plaine.
Les hydraulicités du mois de février sont légèrement supérieures aux moyennes sur la Thur ou la Doller profitant de cumuls plus importants sur les hautes Vosges.
Les cours d’eau du centre Alsace allant de la Lauch à la Bruche ainsi que le Rhin proposent des écoulements conformes aux normales.
L’extrême sud (Ill amont) ainsi que les cours d’eau du nord Alsace (Moder et Zorn) sont encore déficitaires.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations sont proches des normales.
Les hydraulicités des cours d’eau étudiées restent toutefois inférieures aux moyennes interannuelles.
Un déficit de 30% est observé à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, les précipitations sont proches des normales.
L’hydraulicité observée sur l’amont et la partie médiane du bassin de la Meuse est en baisse par rapport au mois de janvier, elle est inférieure aux moyennes interannuelles.
Sur l’aval, les hydraulicités sont comprises entre 0.8 et 1.2.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations sont proches des normales.
L’hydraulicité observée sur l’amont et la partie médiane du bassin de la Moselle est en hausse par rapport au mois de janvier, elle est supérieure aux moyennes interannuelles.
Sur la partie aval de la Moselle, sur la Meurthe et le bassin de l’Orne, les hydraulicités comprises entre 0.8 et 1.2 sont similaires à celles relevées en janvier.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations du mois de février sont encore inférieures à la normale.
Les hydraulicités sont en baisse sur une grande partie du territoire par rapport au mois de janvier avec des valeurs qui sont très majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
A Saint-Saturnin, Soudron, Chevrières et Givry-sur-Aisne, les hydraulicités sont comprises entre 0.8 et 1.2.

Eaux souterraines


Les niveaux moyens des nappes de la région présentent globalement une tendance à la baisse en février par rapport au mois de janvier. En effet, après une première moitié du mois de janvier très arrosée qui avait permis une recharge des nappes très significative, avec le temps plus sec qui s’est installé depuis, celle-ci baisse d’intensité. Ainsi les niveaux moyens pour le mois de février sont globalement légèrement inférieurs aux normales.

Sur la nappe d’Alsace, les niveaux moyens de février sont également globalement en baisse par rapport au mois dernier.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont stables par rapport au mois de janvier dans l’extrême nord (Sessenheim ou Wissembourg) et en baisse sur la plupart des autres secteurs, de -2 à -5 cm dans la moitié sud du département, jusqu’à -9 cm à Reichstett et -13 cm à Lampertheim. Seules les stations de Weitbruch (+ 6 cm) et Griesheim (+ 5 cm) sont en légère hausse. La situation par rapport aux normales saisonnières est proche de celle de janvier, avec des niveaux toujours bas à Griesheim ou modérément bas (Rossfeld, Lipsheim, Weitbruch), autour de la moyenne à Wissembourg et Reichstett, jusqu’à modérément hauts à Sessenheim et Haguenau.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont majoritairement en baisse, de -2 cm à Holtzwihr, -3 cm à Habsheim, -7 cm à Hésingue, -10 cm en centre plaine et le long du Rhin (Fessenheim), jusqu’à -17 cm à Wintzenheim. Seul le secteur de la Thur est en légère hausse (+12 cm à Cernay). La situation par rapport au mois dernier est très similaire, avec des niveaux qui se situent principalement entre modérément bas (Holtzwihr, Wintzenheim, Habsheim) et autour de la moyenne (Hésingue, Hettenschlag, Fessenheim).

Sur la nappe de la craie, on observe toujours une recharge sur les secteurs présentant une inertie, avec des niveaux qui restent globalement supérieurs aux normales. Par contre, sur les autres secteurs, on observe la même tendance que sur les autres nappes de la région, avec également des niveaux moyens globalement légèrement inférieurs aux normales.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 74% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de près de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de l’ordre de 91% pour le réservoir de Vieux Pré et de près de 12% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine ont commencé leur recharge et affichent un taux de remplissage proche de 71%.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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