BSH Grand Est février 2024

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale de février est influencée par un contexte météorologique humide et particulièrement chaud (février 2024 est le mois de février le plus doux jamais observé sur la région Grand Est).
A l’exception du Haut-Rhin, tous les départements ont bénéficié de précipitations excédentaires qui ont soutenu les écoulements. Ainsi les hydraulicités restent proches des normales sur les secteurs alimentés par le relief vosgien alors que sur les secteurs les plus arrosés de l’Orne et de la Chiers, l’excédent d’écoulement est plus important et dépasse les +60%.
Les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N) ont aussi bénéficié des conditions météorologiques particulières de ce mois de février. Ils sont partout supérieurs ou proches de la quinquennale humide.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été supérieure à la normale pour un mois de février avec un cumul mensuel moyen de 100 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 65 mm au centre de l’Aube et de la Marne et 120 mm au nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en hausse par rapport au mois de janvier avec des valeurs majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en février, ils sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide.

Concernant les eaux souterraines, la recharge se maintient encore sur le Grand Est en ce mois de février : la moitié des piézomètres est à la hausse et 1/5 affiche une tendance à la baisse. Concernant les périodes de retour, la moyenne des niveaux moyens mensuels est modérément haute.
Ce sont les nappes les plus inertielles qui présentent encore en ce mois de février la situation la plus favorable avec des hausses majoritaires, notamment sur la craie où les niveaux moyens mensuels sont modérément hauts en moyenne.
A l’est de la région, la situation est plus contrastée sur la nappe d’Alsace : la moitié des points de suivi est à la hausse mais les niveaux moyens mensuels restent proches des normales de saison en moyenne, s’échelonnant de modérément bas à très hauts, sauf pour la station de Grieshiem-près-Molsheim (67) qui présente un niveau toujours très bas.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les pluies observées durant le mois de février 2024 sont légèrement déficitaires sur le Sundgau, normales dans la plaine et excédentaires sur les massifs et dans le Bas-Rhin.
Dans le Haut-Rhin, les hydraulicités sont proches des normales à l’échelle du département. Dans le détail, une hydraulicité de 1.2 (excédent de 20%) est constatée sur la Lauch à Guebwiller ou sur la Doller à Reiningue.
Dans le Sundgau, un léger déficit de 20% est observé à Didenheim. Même constat dans le Bas-Rhin avec des hydraulicités proches des normales. Un excédent proche de 30% (hydraulicité de 1.3) est toutefois observé à Schweighouse sur Moder.
Les apports issus des bassins versants du Rhin maintiennent des écoulements légèrement supérieurs aux normales pour un mois de février à Lauterbourg (hydraulicité à 1.2).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités sont encore élevées à l’image de celles observées depuis la fin de l’année dernière.
A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 1.2 est observée (excédent de 20% supérieur à la normale pour un mois de février).

Sur le bassin de la Meuse, les hydraulicités des stations du bassin sont encore élevées en ce mois de février, en réponse aux précipitations observées. A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 1.3 est observée en moyenne (excédent de 30% supérieur à la normale pour un mois de février).
L’hydraulicité du bassin de la Chiers est supérieure à celle de la Meuse avec en moyenne une hydraulicité de 1.7 (excédent de 70%).

Sur le bassin de la Moselle, les hydraulicités des stations du bassin sont proches ou légèrement supérieures aux normales en ce mois de février. La partie Vosgienne du bassin de la Moselle (Moselle, Meurthe , Vezouze..) présente une hydraulicité comparable aux valeurs moyennes.
A l’aval, la situation est légèrement plus excédentaire avec une hydraulicité de 1.3 pour la Moselle aval et la Seille (excédent de 30%) et jusqu’à 1.6 pour l’Orne, en réponse aux précipitations venant de l’ouest (excédent de 60%).

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de février ont été supérieures à la normale. Les hydraulicités sont en hausse et très majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Seule la station de Méry-sur-Seine a une valeur comprise entre 0.8 et 1.2.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur les bassins du Rhin, de la Sarre, de la Meuse et de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent élevés et supérieurs ou proches de la quinquennale humide sur toutes les stations.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide pour ce mois de février.
Cependant, les stations de Mussey-sur-Marne, Bar-sur-Seine, Méry-sur-Seine et Arcis-sur-Aube ont un Q3J-N supérieur au médian et la station de Frignicourt un Q3J-N proche du médian.

Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique, les piézomètres suivis sur ces nappes réactives sont globalement stables. Les niveaux moyens mensuels sont en majorité et au minimum modérément hauts, et atteignent encore localement un niveau haut voire très haut comme sur les Calcaires Oxfordiens à Brieulles-sur-Bar (08).

Pour la nappe plus inertielle des Grès du Trias Inférieur, à l’ouest du socle vosgien, les pluies excédentaires de ce début d’année favorisent la situation, notamment au sud du département des Vosges. Les niveaux moyens mensuels se situent autour des normales de saison et les tendances sont globalement à la hausse.

L’évolution des niveaux moyens de février est comparable à celle de janvier, à savoir une tendance globale à la hausse, avec les mêmes secteurs en baisse, comme le Ried centre Alsace ou par endroits, certains secteurs le long du Rhin.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en hausse au nord sur la nappe du Pliocène, +11 cm à Wissembourg et Haguenau, +20 cm à Weitbruch, ainsi qu’en zones de bordures, +34 cm à Lampertheim, +12 cm à Griesheim, et seulement +4 cm à Reichstett. Le secteur de Sessenheim est stable par rapport au mois dernier, alors qu’à Lipsheim (-4 cm) et dans la partie sud, la baisse persiste (-13 cm à Baldenheim, -18 cm à Rossfeld). Les périodes de retour sont très proches de celles du mois de janvier, avec des niveaux hauts à très hauts au nord (Wissembourg, Haguenau, Sessenheim), mais aussi à Reichstett et Baldenheim. Les autres secteurs varient entre modérément hauts (Lampertheim) et modérément bas (Weitbruch), et toujours très bas à Griesheim.
Dans le Haut-Rhin, la hausse est toujours présente dans le secteur sud, avec +88 cm à Habsheim (Sundgau oriental), +28 cm à Wittenheim, +10 cm à Cernay et +8 cm à Hésingue. Les niveaux sont en revanche en baisse au nord de Colmar, -15 cm à Holtzwihr, autour de -20 cm à Guémar et Illhaeusern, et également le long du Rhin (-42 cm à Fessenheim). Les périodes de retour sont comprises entre des niveaux hauts (Cernay, Wittenheim, Fessenheim), modérément hauts (Guémar, Hettenschlag) et autour de la moyenne (Holtzwihr, Illhaeusern). Les deux mêmes secteurs restent en déficit (modérément bas), le Sundgau oriental (Habsheim) et le cône de la Fecht (Wintzenheim).

Sur les nappes de la craie, la situation reste favorable pour ce mois de février : au nord comme au sud, les tendances sur ces nappes inertielles sont majoritairement à la hausse. Les niveaux moyens mensuels sont modérément hauts en moyenne.
Pour les zones les plus inertielles, les piézomètres sont majoritairement en hausse et atteignent encore des niveaux modérément hauts à hauts. Pour les zones les plus réactives, les piézomètres sont stables ou encore à la hausse et les niveaux restent modérément hauts en moyenne.

Une liste des piézomètres de la région Grand Est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin février 2024 est de 80% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 99% pour le réservoir de Vieux Pré et de près de 85% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 72%, proche de l’objectif de gestion.
La retenue de Bouzey poursuit son remplissage progressif, alimenté uniquement par les ressources naturelles (sources, ruisseaux et écoulements d’eau pluviale).

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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